UNE MAJORITÉ DES ENTREPRISES EXPRIMENT DES BESOINS EN COMPÉTENCES NUMÉRIQUES
Une enquête de Pôle emploi rend bien compte des besoins exprimés par les entreprises en « compétences numériques nouvelles »[1].
D’une part, l’étude constate l’existence de besoins importants, en interne à l’entreprise[2].
« Six établissements sur dix expriment le besoin de développer des compétences numériques nouvelles », ils emploient 70% des salariés.
D’autre part, ce besoin concerne des fonctions assez diverses, dont principalement des compétences
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En maintenance des infrastructures informatiques de l’entreprise (27% des établissements),
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En sécurité et protection informatique (27%),
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En vente et mise à disposition des services en ligne (28%) et
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Liées à l’utilisation d’outils collaboratifs (28%)[3].
On relève également des besoins en compétences un peu moins fréquents concernent :
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Le marketing numérique (23% des entreprises), plus spécifiques aux services marchands et au commerce ;
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La gestion des recrutements (18%), encore peu fréquents ;
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L’analyse de données massives (Big data) (11%), la programmation ou configuration de logiciels (16%) et le maniement de machines automatisées (11%).
Ensuite, les besoins s’avèrent très différent selon les secteurs professionnels, les métiers et les fonctions. Difficile de généraliser !
Enfin, Pôle emploi distingue six groupes de métiers distincts en fonction de la nature de leurs besoins :
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Les métiers avec un usage limité des outils numériques ;
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Les métiers concernés par la conduite de machines automatisées ;
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Les professions pour lesquelles la maîtrise d’outils spécialisés liés à l’activité de travail est demandée ;
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Les métiers à forte intensité numérique ;
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Les métiers à compétences numériques expertes ;
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Les informaticiens et professionnels des télécommunications (voir le tableau récapitulatif)[4].
CETTE ÉVOLUTION DES BESOINS VA IMPACTER LES RECRUTEMENTS, LA FORMATION ET LES EMPLOIS.
En termes d’organisation du travail, plus d’un quart des établissements anticipent des changements liés au numérique dans la nature des tâches individuelles effectuées par les salariés (27%) et la façon d’organiser la production ou de rendre un service (29%). 23% estiment qu’ils devront modifier l’organisation du travail dans leur établissement.
En ce qui concerne les recrutements, un établissement sur dix anticipe la nécessité de recruter pour exercer de nouveaux métiers et 15% envisagent d’embaucher des profils différents de ceux recherchés habituellement.
« Le besoin de recruter sur de nouveaux métiers ou de nouveaux profils en raison des évolutions du numérique se polarise autour de métiers et de compétences supplémentaires touchant de près à l’informatique et à la communication numérique (Community manager, vente en ligne, etc.). »
La modification de la façon de former leurs salariés est évoqué par plus d’un tiers des établissements (34%), employant près de la moitié des effectifs salariés, prévoient que le numérique va (formation en ligne, accès à la documentation, etc.). La numérisation croissante de la formation continue est envisagée mais exige toutefois que les salariés concernés « aient acquis au préalable une certaine culture informatique »[5].
Le numérique va provoquer une réduction des effectifs dans certains métiers, pour 16% des réponses à l’enquête.
Cela serait plus fortement le cas « dans les secteurs de l’information et de la communication (23% des établissements), des activités financières et d’assurance, des transports et de l’entreposage (respectivement 21%) et du commerce de détail (20%) ».
Le succès du commerce en ligne, encouragé par la période crise, devrait se traduire par une destruction d’emplois dans certains métiers actuels, notamment chargés de la gestion administrative (secrétariat, comptabilité, etc.), de la vente et de la manutention des produits.
[1] Pôle emploi – 22/01/2021 – https://bit.ly/3dShvhB
[2] La question ne porte pas sur les activités sous traitées à l’extérieur de l’entreprise ou prises en charge par un autre établissement de l’entreprise.
[3] « Les établissements exprimant ce dernier besoin autour de l’usage d’outils participatifs regroupent près de la moitié des effectifs salariés (47%). »
[4] « Les établissements du secteur de l’information et de la communication sont nombreux à exprimer le besoin de développer l’ensemble de ces compétences (à l’exception des compétences dans l’utilisation et le maniement de robots, dont les besoins sont concentrés dans l’industrie et l’agriculture). »
[5] Les secteurs cités sont « l’information et de la communication, les activités financières et d’assurance, les activités spécialisées, scientifiques et techniques, l’administration publique et enseignement mais aussi les activités immobilières et les services administratifs et de soutien ».
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