LA FILIÈRE AUTOMOBILE EN FRANCE SE TROUVE DÉSORMAIS EN DIFFICULTÉ EN TERME D’EMPLOIS.
Plusieurs raisons se cumulent[1] :
-
D’une part, la crise sanitaire qui a gelé le marché existant (2020-2021)[2] entrainant une baisse des ventes et des productions sur plus d’un an,
-
D’autre part, la politique publique d’impôts qui se poursuit contre certaines fabrications de véhicules, via les taxes,
-
Enfin, l’évolution progressive des techniques qui s’est engagée (régression des moteurs diesel, évolution de moteurs hybrides, progression des véhicules électriques, etc.) ; mais qui apparait lente dans la pratique.
Cette évolution chaotique est un choix politique sans aucun doute discutable. En effet, tous les éléments du débat ne sont pas pris en compte. Par exemple, on n’examine, a priori, pas les situations en cout global (par exemple, la durée de vie de chaque type de véhicule). C’est un débat de fond qui ne semble pas pris en compte. Par ailleurs, le transfert de la production automobile vers des pays de l’Union européennes et étrangers (Maroc, etc.) parait se poursuivre, sans que soit assuré une protection des intérêts industriels français. Cela avait pourtant été annoncé par l’État sans avoir réellement d’effet…
DES EFFORTS POUR FAIRE ÉVOLUER LE SECTEUR SE POURSUIVENT.
« Face au scénario du déclin, il y a un scénario du sursaut qui appelle une véritable ambition industrielle. »
La Plateforme automobile (PFA), qui rassemble la filière automobile en France[3], intervient sur l’évolution en cours :
« Elle définit et met en œuvre, au nom de l’ensemble des partenaires (constructeurs, équipementiers, sous-traitants et acteurs de la mobilité), la stratégie de la filière en matière d’innovation, de compétitivité, d’emploi et compétences. »
L’Observatoire de la Métallurgie, en partenariat avec la PFA, la FIEV, la Fédération de La Plasturgie et des Composites, et le Groupement Plasturgie Automobile (GPA), travaille sur la prospective de l’évolution de l’emploi et des besoins en compétences dans le secteur automobile (21 avril 2021)[4].
Plusieurs impacts des mutations de la construction automobile sur l’emploi et les compétences sont évoqués actuellement[5] :
-
L’estimation de nouveaux besoins de recrutement et de compétences dans la construction automobile[6] ; avec de nouvelles compétences, liées aux nouvelles industries,
-
L’identification et l’évaluation des risques de pertes d’emploi par métiers[7].
DES MESURES D’ACCOMPAGNEMENT VERS LA SORTIE DES SALARIES DES ENTREPRISES DE LA FILIÈRE SE METTENT EN PLACE
Pour répondre à l’évolution, un « fonds d’accompagnement et de reconversion des salariés[8] » devrait être doté de 50 millions d’euros.
Il sera financé à 30 millions d’euros par l’État et pour 20 millions d’euros par les constructeurs, en partie français, Renault et Stellantis (ex Peugeot et ex Fiat).
Le but est d’accompagner les salariés des entreprises de la filière automobile sous-traitantes qui vont connaitre des réductions d’effectifs :
-
Procédure de redressement ou de liquidation judiciaire en France, où
-
Procédure de sauvegarde pour des entreprises de moins de 1 000 salariés.
Les dossiers seront recueillis au niveau local, puis ils feront l’objet d’un examen au niveau national pour les constructeurs et les équipementiers[9].
POLE EMPLOI DEVRA ORGANISER LES MESURES DANS LE CADRE DU CONTRAT DE SÉCURISATION PROFESSIONNELLE (CSP).
L’accompagnement des salariés devrait porter jusqu’en juin 2023.
La chute du nombre de salariés dans le secteur automobile en France devrait être massive, selon les pronostics actuels.
Les salariés en Contrat de sécurisation professionnelle (CSP) pourront disposer d’un accompagnement renforcé[10].
***
La ministre du Travail annonce clairement la réduction des activités industrielle dans le secteur en France :
« Ce fonds permettra en effet de leur proposer un accompagnement renforcé au travers d’aides à la mobilité et de formations pour leur permettre de se reconvertir professionnellement ». La ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion
La formulation du ministre de l’Économie est fortement contestable et pose un problème politique :
« La filière automobile fait face à des transformations profondes et nécessaires pour répondre aux enjeux écologiques de notre siècle. »
[1] Il s’agit d’entreprises sont l’activité est fortement impactée par les mutations technologiques et environnementales.
Signature de la convention instituant le fonds d’accompagnement et de reconversion des salariés de la filière automobile par la ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion, les constructeurs et la Plateforme automobile (PFA) – 18/06/21
[2] « L’avenant au contrat stratégique de la filière automobile adopté lundi 26 avril 2021 vise à prendre en compte les évènements nouveaux intervenus depuis sa signature et, particulièrement, les impacts de la crise sanitaire intervenue courant 2020, qui se sont traduits par un effondrement du marché …. »
[3] Sa gouvernance s’appuie sur un Conseil des présidents constitué d’un collège des constructeurs français (STELLANTIS, RENAULT, CCFA), et d’un collège équipementiers et sous-traitants (FAURECIA, MICHELIN, PLASTIC OMNIUM, VALEO, FIEV, Fédérations métiers : FFC, FIM, GPA, SNCP).
La PFA représente les 4 000 entreprises du secteur automobile qui maillent l’ensemble du territoire et s’appuie notamment sur le réseau des associations régionales de l’industrie automobile (ARIA) et des pôles de compétitivité. https://pfa-auto.fr/
[4] « Face au scénario du déclin, il y a un scénario du sursaut qui appelle une véritable ambition industrielle. La France pourrait en faire l’une des priorités fortes de sa présidence de l’Union européenne en 2022 »
[5] Étude nationale (20/04/2021)
[6] En tenant compte des effets des crises actuelles (sanitaire et économique) ainsi que des évolutions stratégiques des entreprises françaises de la filière.
[7] Proposer les formations continues et les mobilités permettant de sécuriser les parcours professionnels des salariés exposés.
[8] Il a été annoncé à l’occasion du Comité Stratégique de Filière (CSF) du 26 avril 2021.
[9] « Nous voulons apporter des solutions concrètes et une sécurité supplémentaire aux salariés dont l’emploi pourrait être menacé ». Le Ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance.
[10] Mise en œuvre d’une cellule d’appui à la sécurisation professionnelle, de formations qualifiantes ou de reconversions renforcées, d’aides à la création d’entreprise ou à la mobilité, ou encore d’une prime au reclassement.
Pas de commentaire sur “Comment s’annonce la chute du nombre des emplois dans l’industrie automobile ?”