LA TENSION SE RENFORCE SUR LE MARCHÉ DU TRAVAIL DANS LE SECTEUR DE LA SANTÉ
L’obligation de vaccination contre le COVID-19 concerne 2,7 millions de personnes dans les domaines de la santé au sens large[1], depuis le 15 septembre. Les travailleurs doivent avoir reçu au moins une injection du vaccin[2].
Une petite minorité des effectifs refusent la vaccination.
Par exemple près de 90% des effectif des Ephad ont reçu au moins une dose[3].
DIVERSES SITUATIONS SE PRÉSENTENT AUX PERSONNES REFUSANT LA VACCINATION.
Des personnes considèrent cette obligation comme passagère, en misant sur une sortie de la pandémie[4], d’autres sortent du jeu.
Certains salariés prennent des jours de congés ou RTT pour retarder l’échéance,
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D’autres se trouvent « suspendus » (travail et rémunération),
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D’autres ne demandent pas à renouveler pas leurs contrats et entrent en indemnisation chômage après leur CDD,
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D’autres quittent leur poste pour changer de métier et, enfin,
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Certain choisissent de partir en retraite.
La mise en œuvre de cette mesure peut être variables selon les différentes situations. C’est pourquoi des contrôles sont prévus dans les établissements et chez les libéraux ainsi que des sanctions possibles en cas de non-respect de l’obligation vaccinale.
Des remontées de terrain indiquent que les refus de vaccination concerneraient très majoritairement des non-soignants.
AU-DELÀ DES DÉPARTS, LA PROPORTION DES SUSPENSIONS DE POSTES PEUT DEVENIR IMPORTANTE.
Un chiffre de 4% de refus de vaccination impliquerait la suspension de plus de 100 000 postes.
Si ce chiffre ne sera probablement pas atteint, la prévision de 3 000 suspensions de postes de la part du gouvernement[5] semble assez sous-estimée à juste 0,1%.
10% de non vaccinés représentent un effectif de 270 000 salariés…
Les chiffres sont appelés à évoluer dans les prochains jours, si certains salariés choisissent finalement de se faire vacciner mais aussi en fonction des retours de personnels actuellement en congés ou en arrêt maladie et qui pourraient à leur tour être suspendus.
Les chiffres devraient être précisés à la mi-octobre en fonction des décisions tardives de vaccination et des retours des absents de congés ou d’arrêt maladie.
DES RECRUTEMENTS VONT SE MULTIPLIER
La question du remplacement des personnels ayant quitté leur poste, provisoirement ou définitivement, va se poser dans les semaines qui viennent, d’autant que de nombreux établissements manquaient déjà de personnels.
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Pour les départs liés au non renouvellement de poste, aux démissions ou aux départs en retraite, les recrutements seront ouverts même si les candidats sont difficiles à trouver.
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Pour le remplacement des personnes suspendues, les employeurs se trouvent devant un casse-tête dans la mesure où la personne suspendue peut annoncer à tout moment à son employeur son retour suite à une première injection (par exemple, arrivant avec un certificat un lundi matin et réintégrant son poste).
Les départs et les suspensions dans le secteur de la santé proprement dit vient s’ajouter aux tensions déjà existantes et renforcées depuis la crise sanitaire, en raison d’une forte augmentation de l’activité.
La tension sur certains postes va rester vive d’ici à fin 2021.
[1] Cette mesure concerne le personnel soignant à l’hôpital et en Ehpad et plusieurs autres professions dont les soignants libéraux, les aides à domicile, les pompiers, les ambulanciers.
[2] Les résultats des études montrent que la vaccination permet de réduire significativement les formes graves et la mortalité due au virus. Avec les mesures barrières, le vaccin contribue à maîtriser l’impact de l’épidémie sur le long terme.
[3] Santé publique France (SpF) affirme une proportion de 89,3% des soignants au 12 septembre.
[4] Selon le ministre de la santé, « un grand nombre de ces suspensions ne sont que temporaires » et concernent « essentiellement du personnel des services supports ». Le Monde.
[5] « Quelque 3 000 suspensions (…) ont été signifiées à du personnel des établissements de santé ou médico-sociaux qui n’étaient pas encore rentrés dans un parcours de vaccination » selon le ministre de la santé.
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