L’Insee vient de publier une analyse de l’évolution de l’emploi, selon les territoires, entre 1975 et 2018[1].
La concentration de l’emploi s’est accentuée dans les grandes zones d’emploi, soit celles de plus de 200 000 emplois, en dehors de l’Île-de-France, depuis 1975[2].
Les effectifs ont augmenté globalement de +25% sur cette période passant de 20,8 millions à 26,0 millions, soit une hausse d’environ +5,2 millions de travailleurs en France métropolitaine.
La croissance moyenne aura donc été de l’ordre de 120 000 emplois par an sur cette période.
Ceci correspond à une croissance annuelle moyenne de 0,58%.
L’INSEE DÉCRIT DE MANIÈRE GÉOGRAPHIQUE LES ÉVOLUTIONS DES EMPLOIS.
« L’espace allant de la façade atlantique à la côte méditerranéenne et de la vallée du Rhône à l’Alsace, nommé ici le « U de la croissance », est le plus dynamique.[3] » « La « diagonale des faibles densités », allant des Ardennes au Massif Central, bien pourvue en emplois de production, a subi le déclin de ce type d’emploi. » – Insee.
La nature des emplois a évolué au profit du secteur tertiaire et au détriment des emplois industriels et agricoles.
« Ces dernières décennies, l’économie française a connu de profondes mutations sous les effets conjoints du développement du secteur tertiaire, de l’émergence des nouvelles technologies de l’information et de la communication ou de l’économie de la connaissance.
Dans le même temps, les parts des emplois industriels et agricoles dans l’emploi total ont diminué. Ces mutations de l’économie se traduisent par des transformations de la nature des emplois. Elles ont eu lieu pour l’essentiel dans les années 1980 et 1990. Depuis le début des années 2000, le changement se poursuit à un rythme moins soutenu. » – Insee.
L’EMPLOI A EU TENDANCE A SE CONCENTRER DANS LES GRANDES ZONES D’EMPLOI.
« Sur la période, dans les 18 grandes zones, l’emploi augmente en moyenne par an de 0,9%. » – Insee.
Paris a eu une progression limitée à 9%, mais significative en nombre +320 000 salariés. La progression s’est répartie dans des zones périphériques[4] : Roissy (+86%), Versailles-Saint-Quentin (+89%), Marne-la-Vallée (+237%), Evry (+117%), Cergy-Vexin (+101%) et Saclay (+79%).
Les grandes agglomérations ont enregistré une progression variable[5] comme : Toulouse (+131%), Montpellier (+150%), Nantes (+87%), Nantes (+87%), Rennes (+87%), Bordeaux (+71%), Lyon (+45%), Strasbourg (+43%) et Lille (+37%).
Marseille a relativement moins progressé : 71 130 (+17%), mais Aix en Provence a contrebalancé : 100 000 (+44%).
D’autres grandes villes ont connu une croissance moyenne sur cette période[6].
Et des villes, un peu moins importantes, ont connu un développement important[7].
Notons que les villes qui ont perdu la qualité de capitales régionales ont globalement connu un bon développement : Amiens : +15%, Besançon : +29%, Caen : +30%, Clermont-Ferrand : +26%, Montpellier : 179 788 (+150%), Poitiers : +43% et Reims : +20% ; en dehors de Limoges : +3% et Metz : +8%.
CERTAINS TERRITOIRES ONT PERDU DES EMPLOIS
Près de 500 000 emplois ont été perdus dans 73 territoires en baisse d’effectifs salariés.
Des grandes villes ont également vu leurs effectifs baisser comme Le Havre, Roubaix-Tourcoing, Saint-Étienne et Valenciennes.
L’un des principales raisons de ces baisses est la fermeture ou la réduction d’activités industrielle[8].
Les zones où ont été enregistrées des baisses de plus de 25% du nombre des emplois, entre 1975 et 2018, sont en % et en effectifs les suivants :
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Thionville : -34% (-41 844)
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Vierzon : -29% (-6 105)
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Forbach : -29% (-11 131)
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Charolais : -28% (-11 787)
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Maubeuge : -27% (-26 724)
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Montbéliard : -27% (-22 875)
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Sedan : -27% (-10 877)
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Creusot-Montceau : -25% (-11 588)
Voir baisse de 20 à 25% en nota[9].
[1] Insee Première – No 1895 – 07/03/2022 – « En quarante ans, l’emploi se concentre progressivement dans les grandes zones d’emploi hors Île de France » – Isabelle Manné, Benjamin Méreau, Fabrice Michaïlesco, Loïc Rousseau (Insee) – https://www.insee.fr/fr/statistiques/6208142
Champ : France métropolitaine, emplois au lieu de travail. Sources : Insee, recensements de la population 1975 et 2018.
[2] « En 2018, ces zones regroupent 24,5% des emplois de France métropolitaine, soit 3,7 points de plus qu’en 1975. La part des emplois situés en Île-de-France est stable sur la période (environ 22%) tandis que celle des emplois dans les zones de taille intermédiaire (entre 50 000 et 200 000 emplois) diminue légèrement (– 0,6 point) et baisse de 2,9 points dans les petites zones, soit celles de moins de 50 000 emplois. »
[3] « Le « U de la croissance », et plus particulièrement ses grandes zones d’emploi, a profité de l’essor des fonctions métropolitaines (conception et recherche, culture et loisirs, gestion, prestations intellectuelles et commerce inter-entreprises) pour gagner toujours plus d’emplois. »
[4] Périphérie parisienne :
Roissy : 156 528 (+86%).
Versailles-Saint-Quentin : 136 602 (+89%).
Marne-la-Vallée : 126 721 (+237%).
Evry : 104 775 (+117%).
Cergy-Vexin : 94 941 (+101%).
Saclay : 97 271 (+79%).
[5] Détail des capitales régionales :
Bordeaux : 218 136 (+71%).
Dijon : 35 179 (+26%).
Lille : 121 152 (+37%).
Lyon : 268 897 (+45%).
Montpellier : 179 788 (+150%).
Nantes : 205 175 (+87%).
Orléans : 54 080 (+41%)
Rennes : 150 842 (+87%).
Rouen : 29 162 (+11%)
Strasbourg : 98 755 (+43%).
Toulouse : 343 240 (+131%).
[6] Autres grandes villes
Zones | Croissance 1975 à 2018 | En % |
Brest | 43 559 | +37% |
Clermont-Ferrand | 43 105 | +26% |
Grenoble | 78 790 | +40% |
Nancy | 14 615 | +7% |
Nice | 48 286 | +27% |
Toulon | 71 666 | +51% |
Tours | 55 073 | +36% |
[7] Ville ayant enregistré un fort développement.
Zones | Effectifs en 2018 | Croissance 1975 à 2018 | En % |
Bourgoin-Jallieu | 86 363 | 40 038 | +86% |
Cannes | 171 960 | 77 325 | +82% |
Annecy | 131 396 | 58 796 | +81% |
Chambéry | 104 953 | 41 383 | +65% |
Nîmes | 134 972 | 53 412 | +65% |
Perpignan | 157 766 | 60 016 | +61% |
Valence | 123 431 | 42 801 | +53% |
Avignon | 116 005 | 40 870 | +54% |
La Rochelle | 98 433 | 33 738 | +52% |
Angers | 166 865 | 54 790 | +49% |
[8] « Les mutations dans la nature des emplois, depuis le début des années 1980, influent sur les dynamiques territoriales d’évolution de l’emploi. » – Insee.
[9] Zones ayant baissées entre 20 et 25% : Guéret : -24% (-13 625), Saint-Dié-des-Vosges : -24% (-9 077), Vitry-le-François Saint-Dizier : -24% (-12 688), Flers : -23% (-10 492), Le Livradois : -23% (-8 500), Roubaix-Tourcoing : 22% (-35 620), Montluçon : -22% (-11 924), Ussel : -22% , (-8 342), Carhaix-Plouguer : -22% (-8 160), Châteaudun : -21% (-4 881), L’Aigle : -21% (-4 069), Autun : -20% (-3 379), Saint-Quentin : -20% (-20 571).
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