La politique 2022-2027 du ministère du Travail en faveur de l’emploi des jeunes porte sur deux axes :
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Le contrat d’engagement jeune (CEJ) et
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La croissance des contrats d’apprentissage.
L’OBJECTIF SERAIT D’ATTEINDRE LE CHIFFRE SYMBOLIQUE D’UN MILLION D’APPRENTIS
L’objectif 5 du plan du ministère du Travail est d’amplifier la dynamique de l’apprentissage.
L’objectif d’un million d’apprentis est confirmé :
« Poursuivre le développement de l’apprentissage pour atteindre l’objectif d’un million d’apprentis. »
Ce chiffre d’un million semble concerner le nombre des jeunes ayant un contrat d’apprentissage en cours de contrat à un moment donné (et non le nombre de jeunes ayant signé un contrat dans l’année).
En juin 2022, 864 000 jeunes étaient en contrat d’apprentissage.
En 2021, 659 000 jeunes auraient signé un contrat d’apprentissage[1].
Au 1er semestre 2022, 80 500 jeunes seraient entrés en contrat d’apprentissage, publics ou privés, soit +8% par rapport au premier semestre 2021.
Aucun objectif de nombre de contrats de professionnalisation n’est plus évoqué.
Rappelons que le transfert des effectifs des contrats de professionnalisation vers l’apprentissage a largement contribué à l’augmentation du nombre d’apprentis !
DES CHIFFRES MANQUENT POUR JUGER.
Pour juger de la situation, les chiffres manquent pour quantifier le nombre des abandons de contrats d’apprentissage et pour préciser le taux d’obtention des diplômes visés.
Ce problème existe bel et bien puisque le ministère se fixe de sécuriser « plus encore le parcours des jeunes, notamment en cas de rupture du contrat d’apprentissage, et en facilitant les passerelles avec la voie professionnelle ».
UNE PRIORITÉ A LA CROISSANCE DES CONTRATS A NIVEAU INFRA-BAC
Une priorité à la croissance des contrats pour des jeunes de niveau infra-bac est le seul objectif précisé :
« Nous continuerons de soutenir le décollage historique de l’apprentissage, pour atteindre 1 million d’apprentis par an d’ici la fin du quinquennat, tout en veillant à assurer la croissance du nombre d’apprentis préparant un diplôme de niveau infra-bac. »
UNE RELANCE DANS LE SECTEUR PUBLIC
L’engagement à développer les contrats d’apprentissage dans les trois fonctions publiques est tellement ancien et décevant, qu’il prête à douter quand il promet :
« d’impliquer plus fortement le secteur public pour répondre aux besoins de recrutements des soignants et agents publics de demain. »
Ces contrats ne représentaient que 3% de l’ensemble en 2021 et sont en diminution au premier semestre 2022.
LE PLUS IMPORTANT SEMBLE ÊTRE DE PÉRENNISER LE FINANCEMENT DE L’APPRENTISSAGE
Il est bien question de « garantir le financement de tous les contrats au juste prix », mais il reste à connaitre le mode de calcul des financements qui sera retenu pour :
« soutenir les entreprises et les centres de formation des apprentis (CFA) pour inciter les acteurs à s’engager dans l’apprentissage ».
Le résultat du dernier bras de fer, entre le ministère du Travail et les organisations représentant les CFA parait avoir débouché sur une situation seulement transitoire, du niveau de financement des différents CFA.
Enfin, le programme du ministère du Travail évoque :
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Une « concertation avec les partenaires sociaux » et
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Un « dialogue continu avec les acteurs de l’apprentissage ».
Causer n’engage à rien de bien précis…
[1] Poem – Dares – 31/08/2022
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