PÔLE EMPLOI ENVISAGE DE CONSTITUER LE VIVIER DE DEMANDEURS D’EMPLOI SUSCEPTIBLES DE TRAVAILLER DANS LES MÉTIERS DE SECTEURS EN TENSION.
Le plan « Tensions 2022 » de Pôle emploi viserait à « renforcer la satisfaction des besoins en recrutement sur les secteurs les plus touchés », d’après une note interne du 23 aout envoyée aux directions régionales de PE, et diffusée par la presse[1].
L’opérateur public évoquerait dans ce document la mise en place d’un :
« vivier de candidats motivés et prêts à l’emploi ou susceptibles de l’être moyennant une action rapide d’adaptation ».
Trois secteurs seraient concernés par ce plan : l’hôtellerie-restauration, le sanitaire et social et les transports.
Ce document identifie 23 métiers comme « particulièrement en tension », c’est-à-dire « générant un nombre d’offres d’emploi significatif sans susciter des candidatures en nombre suffisant ».
Pôle emploi aurait établi les « fiches des métiers en tension » à la demande des fédérations patronales[2].
Pour chacun des métiers choisis[3], le nombre de demandeurs d’emploi inscrits et le nombre d’offres d’emploi disponibles auraient été mis en rapport.
Le document évoque une « mise en œuvre opérationnelle » du plan à la date du 19 septembre 2022. Un portefeuille de suivi de 150 à 200 candidats serait créé dans chacune des 900 agences.
LA CIBLE INITIALE VISE DES INSCRITS RÉCENTS
Les inscrits de moins de trois mois seraient privilégiés « pour une plus grande “qualité” du groupe de départ ».
Puis, elle pourrait être élargie « au fur et à mesure aux demandeurs d’emploi ayant une plus longue durée d’inscription ».
L’opération vise à estimer la disponibilité et la motivation des demandeurs d’emploi.
C’est-à-dire qu’elle pourrait servir de dispositif de contrôle et potentiellement de radiation temporaire ou définitive[4].
Les questions de la qualité des offres d’emploi : bas salaires, conditions de travail ou temps partiel, qui existent parfois dans ces métiers, ne semblent pas prises en compte dans ce projet[5]…
[1] Sollicité par l’AFP, Pôle emploi a indiqué qu’il s’agissait d’un « document de travail » et n’a pas souhaité faire de commentaire.
[2] « Nous avons identifié les savoir-faire, savoir-être les plus demandés et avons sollicité les professionnels (par l’intermédiaire de fédérations par exemple) pour qu’ils différencient, parmi ces compétences, les “indispensables” à l’exercice immédiat du métier et les caractéristiques qui, pouvant être acquises par des actions d’adaptation rapides, ne constituent pas le socle indispensable. »
[3] « Employé d’étage, cuisinier, plongeur, aide-soignant, infirmier, auxiliaire de vie… »
[4] A l’issue de l’entretien, le demandeur d’emploi sera « dirigé vers l’équipe contrôle de la recherche d’emploi si l’entretien fait apparaître des doutes sur l’effectivité de sa recherche ».
[5] « On met encore un peu plus de pression sur les chômeurs. Les gens ne refusent pas des offres d’emploi par plaisir. Si ces offres sont non pourvues, c’est qu’il y a d’autres problèmes. » – CGT.
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