LA CRISE DES SALARIES EN EMPLOI EST A LA FOIS LOURDE, CONCENTRÉE ET EN PARTIE DURABLE.
Le recours à l’activité partielle a progressé en avril[1], en raison de la mise en place d’un confinement à partir du 3 avril.
Le nombre de salariés effectivement en activité partielle est estimé à 2,7 millions en avril (soit de l’ordre de 1,5 million de salariés en EQTP), après 2,4 millions en mars (1,1 million en EQTP).
Cela représente, pour avril, 205 millions d’heures non effectuée…
Cette dégradation se concentre sur le secteur du commerce[2], l’hébergement-restauration, les arts, spectacles et activités récréatives et le secteur des transports et de l’entreposage.
En avril, 12% des salariés travaillaient dans une entreprise « très fortement touchée » : soit à l’arrêt complet (restauration, spectacle, etc.), soit en baisse d’activité de plus de 50% (secteur des transports et de l’entreposage, etc.).
Le cout du chômage partiel en avril, pris en charge par l’État et l’Unédic, s’élèverait à 2,0 milliards d’euros.
Début mai, la situation se serait améliorée par rapport au mois précédent… Cette évolution va se poursuivre en juin et a priori durant l’été, sur un rythme difficile à prévoir.
SUR LES 2,7 MILLIONS DE DE SALARIÉS EN CHÔMAGE PARTIEL, PLUS DE 60% SE REPARTISSENT SUR TROIS SECTEURS.
Ils se répartissent comme suit :
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723 000 sont dans l’hébergement-restauration (73% des salariés du secteur) et
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316 000 dans les autres activités de service (43% du secteur),
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602 000 dans le commerce (20% des salariés).
Viennent ensuite : la fabrication de matériels de transport, avec 58 000 salariés (17% du secteur), le transport et l’entreposage, avec 205 000 salariés (15%), la fabrication d’autres produits industriels, avec 142 000 (10%), les « activités spécialisées, scientifiques et techniques, services administratifs et de soutien », avec 326 000 (9%).
Ces sept secteurs bénéficient de près de 90% du chômage partiel.
Ce détail apparait important pour imaginer la sortie du dispositif avec des reprises partielles d’activités et des « noyaux durs ».
UNE LARGE MAJORITÉ DE L’OPINION NE SE SENT PAS VRAIMENT CONCERNÉE PAR LA SORTIE DES MESURES DE SOUTIEN ET DES CONSÉQUENCES QUI VONT SURVENIR
Les risques de dépôt de Plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) vont se concentrer, en particulier sur les entreprises en difficulté, dont les mesures de soutien de ces derniers mois, ont apporté une bouffée d’air temporaire.
La particularité de la situation est que, compte tenu de la concentration sectorielle des problèmes, une large majorité de l’opinion ne se sent pas vraiment concernée par la sortie des mesures de soutien et des conséquences qui vont survenir.
[1] ACEMO – Activité et conditions d’emploi de la main-d’œuvre pendant la crise sanitaire Covid-19 en avril 2021- Vue d’ensemble des résultats de l’enquête flash – 31 mai 2021
[2] Le commerce a été affecté par la fermeture des commerces qualifiés de « non essentiels ».
Pas de commentaire sur “Comment la situation de salariés au chômage partiel est à la fois importante, concentrée et en partie durable.”