LA NÉCESSITE DE CRÉER UN NOMBRE IMPORTANT DE NOUVEAUX EMPLOIS EN FRANCE APPARAIT COMME UN OBJECTIF ASSEZ CONSENSUEL.
Les actifs souhaitent cette évolution combinant « croissance et emplois ». C’est l’une des cinq préoccupations principales, selon les derniers sondages.
Au-delà de la satisfaction des électeurs, la motivation politique est double :
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D’une part, que de nouveaux travailleurs génèrent des ressources pour l’État (impôts et cotisations pour les régimes sociaux), et
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D’autre part, que cela conduise à une baisse du nombre des bénéficiaires des aides sociales induites permettant une économie des dépenses publiques (dans un contexte de déficit excessif de l’État).
Le nombre d’emplois supplémentaires nécessaires pour cette évolution se situe dans une fourchette entre 2 et 3 millions de travailleurs.
Ces chiffres ne prennent pas en compte pas la croissance du nombre des actifs à prendre en compte : évolution de la population, élévation de l’âge de la retraite à 65 ans, accueil de migrants en situation de travailler (comme c’est le cas actuellement des réfugiés ukrainiens).
Le rythme de croissance des emplois du privé, observé entre 2017 et 2022, aura été d’ordre de 200 000 emplois par ans, donc positif mais, au final, insuffisant.
Les prévisions, pour 2023 et 2024, sont inférieures à ce rythme sans compter les aléas liés aux événements (conséquences de l’invasion de l’Ukraine par les russes, frein durable sur certains approvisionnements, etc.).
Une politique de l’emploi nouvelle parait s’imposer.
LES EMPLOIS SUSCEPTIBLES D’ÊTRE CRÉES DEVRAIENT RELEVER DU SECTEUR PRIVE.
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Les effectifs dans les fonctions publiques et des établissements publics devraient peu évoluer.
Tout au plus on peut imaginer des transferts de postes bénéficiant au secteur régalien (police, justice, armées, etc.) et à la fonction publique hospitalière, au détriment des autres secteurs.
Le niveau excessif du déficit public et le niveau trop élevé de la dette imposent une maitrise sévère de la situation, au-delà des impératifs de l’Union européenne, qui a reculé d’un an le respect des chiffres clés du déficit. Tout autre discours politique cachera un processus de rééquilibrage camouflé, d’une manière ou d’une autre, pour faire redescendre la pression.
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La création potentielle de nouveaux emplois repose donc essentiellement sur le secteur privé, marchand et non marchand.
Pour y parvenir, des pistes existent.
DES CRÉATIONS DE NOUVELLES ENTREPRISES
Le développement des créations d’entreprises (sociétés, indépendants, etc.), le plus souvent des micro-entreprises ayant une activité indépendante réelle (hors travailleurs des plateformes de livraison ou VTC).
Ceci nécessite un accompagnement (par les structures dédiées existantes) et la mise en place de conditions favorables sur des secteurs considérés comme porteurs.
Le choix d’une sélection de secteurs pertinents apparait comme un enjeu majeur de ces nouvelles entreprises.
DES EMBAUCHES DANS DES ENTREPRISES EXISTANTES.
Ce mouvement dépend essentiellement de montée des commandes et, par conséquent, elle varie selon les activités.
Le contexte du retour à une inflation durable à moyens termes pèse sur ce mouvement.
Les priorités fixées par le « plan d’investissement France 2030 » sur les sujets variés[1] ne correspondent pas à des créations d’emploi à courts termes, voire à moyens termes.
L’effort gagnerait à porter sur des entreprises de secteurs connus et potentiellement porteurs.
1. LES SECTEURS DE LA PRODUCTION
Pour les entreprises, il parait justifié de privilégier les secteurs de la production (industries, construction et agricole), dont le développement devrait générer en aval des emplois dans le tertiaire.
Il faut choisir les secteurs puisque l’on sait que des suppressions d’emplois progressives ont été annoncées dans certains secteurs industriels pour des raisons diverses[2].
Le développement de la production apparait comme la condition d’une remontée des exportations.
Le déficit de la balance commerciale, qui a atteint 100 milliards d’euros sur une année courante, de mars 2021 à mars 2022, doit être réduit le plus rapidement possible.
A cette fin, d’une part, il faudrait mettre en œuvre des mesures de développement des exportations où nous disposons de capacités : industries aéronautique et agro-alimentaire, luxe et santé.[3]
2. LES TRÈS PETITES ENTREPRISES (TPE)
Comme beaucoup de grandes entreprises visent la diminution volontaires de leurs effectifs, il semble pertinent d’encourager de très petites entreprises (TPE) à créer des emplois.
Une partie d’entre elles offrent de réels potentiels.
La mobilisation des TPE pour l’accueil de nouveaux apprentis[4] peut préfigurer un flux d’embauche de personnes connues et compétentes arrivant en fin de contrat d’apprentissage.
3. LE SECTEUR DE L’ÉCONOMIE SOCIALE
Les possibilités de création d’emplois dans le secteur de l’économie sociale doivent être soutenues, en tenant compte des objectifs sociaux prioritaires :
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Établissements privés de santé,
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Accueil de personnes du quatrième âge,
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Insertion des personnes éloignées de l’emploi, etc.
La question d’un nouveau dispositif d’emplois aidés, à un niveau motivant (davantage aux contrats PEC), doit être reposé, pour les secteurs choisis répondant aux priorités sociales.
[1] L’hydrogène vert, La décarbonation de l’industrie, L’automobile électrique et hybride, L’avion bas carbone, Une alimentation saine, durable et traçable, Les biomédicaments et dispositifs médicaux de demain, La production de contenus culturels et créatifs, L’espace et les fonds marins, Le nucléaire et la gestion des déchets.
[2] Le fabricant français de tubes sans soudures Vallourec vient d’annoncer la suppression de quelque 2 950 postes dans le monde, dont 320 en France. Michelin, 2 300 postes d’ici 2023 ; Renault en cours ; etc.
[3] D’autre part, la réduction des importations doit être engagée, par tous moyens utiles : communication, taxes liées au mode de production des produits, choix politiques…
[4] Dans les TPE, on comptait fin 2020, 3 262 000 des salariés et 233 000 des jeunes en contrat d’apprentissage, soit 6,7% du total des effectifs. Le nombre des contrats d’apprentissage a augmenté en 2020, en raison de la prime exceptionnelle pour la première année, mise en place pendant la crise sanitaire.
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