Dans le secteur privé, le nombre de déclarations d’embauche, hors intérim, a augmenté de +0,6% sur un an. Mais une baisse s’est amorcée au quatrième trimestre 2018 (+1,5%).
Il y a eu 6 600 000 d’embauches, dont 16% en CDI et 16% en CDD de plus d’un mois. Le poids des contrats de moins d’un mois (4,4 millions et 68% de l’ensemble) apparait clairement.

L’impact sur l’emploi de la récente contestation civique et sociale se dessine (chômage technique, freinage des investissements, baisse des embauches, etc.). Les perspectives de retour au calme ne sont pas assurées. Et paradoxalement, la question du « plein emploi » n’est définitivement pas au cœur des débats ni des contestataires ni du gouvernement.

Une forte tension sociale à la Réunion s’est traduite par des violences multiples qui ont déjà eu un impact économique important pour l’ile. La ministre des outre-mer a annoncé la création de contrats aidés supplémentaires, d’ici la fin 2018. La possibilité de signer près de 2 000 contrats aidés est ainsi ouverte d’ici fin 2018 avec un taux de prise en charge record, car il reste des crédits non consommés sur 2018. Cette décision illustre, de manière générale, la nécessité de revenir à une politique sociale de l’emploi.

Les conséquences du Brexit sur l’emploi en France, et sur celui des plus de 300 000 expatriés français en Grande-Bretagne, sont en train de se dessiner. Certaines évolutions pourraient être positives, avec des transferts d’activités financières en France, et d’autres négatives (baisse des exportations, du tourisme, des prix de l’immobilier, etc.). L’incertitude domine dans l’attente du sort de l’accord de retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne. Une absence d’accord au 29 mars 2019 aurait évidemment des conséquences beaucoup plus lourdes.

Les nouvelles conditions du contrôle des demandeurs d’emploi devraient être connues dans le détail début 2019. Les articles de la loi « avenir professionnel » concernant le contrôle des demandeurs d’emploi ne précisent que partiellement les règles. Les décrets concernant les modalités de contrôle des demandeurs d’emploi devraient être publiés au 1er trimestre 2019. Ils préciseront, par exemple, la « définition de l’offre raisonnable d’emploi », les modalités de contrôle et de sanction qui seront mises en œuvre et une expérimentation territoriale.

Le premier ministre vient de préciser la nouvelle politique des RH de la fonction publique d’Etat. Il s’agirait d’élargir les possibilités de recrutement sous contrat, de favoriser la mobilité interne, d’une fonction publique à l’autre, et de lancer des plans de départs volontaires avec à la clé des indemnités et l’accès à l’indemnisation chômage. Outre la réorganisation des Ministères et établissements publics, ces mesures visent la réalisation de 50 000 suppressions de postes dans la fonction publique d’État à l’horizon 2022.

Avec une baisse de 400 millions d’euros sur 4 ans, suivant une diminution de 150 millions en 2018, les Chambres de Commerce et d’Industrie (CCI) sont renvoyées dans le champ concurrentiel sans grande chance de parvenir à compenser ces pertes. Le pilotage par CCI France ne suffira pas à redresser la situation. Si ces mesures se confirment, des CCI sont directement menacées et, avec elles, les services de formations et de conseils qu’elles rendent aux entreprises.

Derrière la négociation, imposée aux partenaires sociaux, par le gouvernement sur les conditions de l’indemnisation chômage, il apparait, d’une part, une orientation budgétaire de réduction des indemnités et de remboursement de la dette du régime par l’Unedic, et d’autre part, une orientation purement idéologique qui consiste à penser que le système d’indemnisation serait la cause du chômage. Cette position permet d’échapper à une critique sur l’absence de croissance et de créations d’emplois liés à la politique menée ces dernières années.

Quand Macron dit : « Je traverse la rue et je vous trouve un travail », cela signifie qu’il suppose que le chercheur d’emploi type n’en recherche pas vraiment et que les acteurs de l’accompagnement, Pôle emploi, missions locales ou autres, ne font pas leur travail en ce qui concerne la recherche ou la mobilité professionnelle. Cela suppose une grande incompréhension de la réalité sociale.

La négociation sur l’indemnisation chômage s’ouvre. Le Medef propose un changement complet du système pour inciter à la reprise d’emploi avec un double système. Le Medef tente ainsi de s’opposer à une gestion à trois (état, syndicat, patronat) de l’indemnisation chômage. Enfin, il appelle à un changement des critères d’indemnisation.