Les effectifs seraient restés globalement stable dans la majorité des entreprises privées. Mais 73% des salariés ont travaillé dans une entreprise qui a pratiqué le chômage partiel. 71% des salaries travaillaient à fin mai. 29% des salariés n’étaient toujours pas en activité à fin mai (chômage partiel, arrêt maladie ou congés). Le chômage partiel aurait concerné 3 millions d’équivalent temps plein en mai 2020.
Le nombre de demandeurs d’emploi indemnisés, avant la crise sanitaire, était de 3,25 millions, à fin février 2020, pour la France entière. Ce chiffre servira de référence pour apprécier l’augmentation attendue du nombre des bénéficiaires d’une indemnisation. L’indemnisation est assurée à 86% par l’assurance chômage, à 11% par l’État et à 3% par les conventions de gestion des employeurs publics. Le nombre de chômeurs indemnisés croît fortement depuis mars. L’inscription et l’indemnisation des nouveaux demandeurs d’emploi vont désormais s’imposer comme des priorités pour Pôle emploi.
L’exécutif devrait anticiper les destructions massives d’emplois qui s’annoncent. Pour les entreprises très touchés (automobile, aéronautique, etc.), des plans sociaux s’imposeront, mais ils pourraient être aménagés avec des dispositifs nouveaux. Dans le cas de réductions d’activité modérée et temporaire, des accords d’entreprise pourraient participer à la sauvegarde des emplois. La conclusion de ces accords tient à la qualité du dialogue social permettant de surmonter des freins syndicaux.
« Il y a un gros problème sur l’emploi qui se profile ». La reprise des activités des entreprises débute. Elle va être progressive. Elle rencontrera divers freins. La reprise va être un combat entreprise par entreprise. Des mesures devraient être mise en œuvre pour surmonter ces freins. Mais il est encore trop tôt pour arrêter une nouvelle politique en faveur de l’emploi. Reste à rechercher des pistes en fonction du point bas de la chute économique.
La crise économique doit être enrayée, mais des freins divers existent à la reprise du travail dans les entreprises en mai. Les organisations syndicales craignent pour la santé des salariés. Les organisations patronales s’inquiètent de la responsabilité des chefs entreprises, par rapport à la santé de leurs salariés. La CFDT, le Medef et la CFTC jugent la reprise de l’activité « essentielle » à conditions sanitaires correctes. La CGT, la FSU et SUD souhaitent profiter de la crise pour évoquer la révolution. Ils défendent l’idée qu’« il y a désormais un monde à revoir complètement ». La reprise de l’activité économique urgente pour le pays et l’emploi reçoit un soutien assez mou, de la part du gouvernement, qui reste principalement sur sa priorité sanitaire.
L’accord national interprofessionnel (ANI) sur l’encadrement va se concrétiser, suite à sa signature par des organisations syndicales. Le recours au chômage partiel est rendu possible pour 80% des cadres, c’est-à-dire aux salariés ayant une rémunération mensuelle inférieure à 4,5 SMIC. Les cadres en forfait, jour ou heure, deviennent exigibles au chômage partiel. Cette mesure est importante, car elle concerne une moitié des cadres, soit environ deux millions de cadres. Enfin, la dégressivité de l’indemnisation chômage des cadres est suspendue temporairement.
A fin mars, un salarié sur deux travaillait. En dépit d’une forte réduction d’activité, les entreprises ont peu diminué leurs effectifs. Un quart des salariés travaillaient sur site et en quart en télétravail. Un quart était en chômage partiel et les autres étaient soit en congés maladie ou en garde d’enfants. L’accès massif au chômage partiel a réduit l’impact de la crise. Hormis les fermetures administratives, plusieurs motifs de réduction d’activités coexistent. La gestion des risques sanitaire est primordiale. Le poids de l’imbrication des activités (approvisionnements, débouchés, distribution) va constituer un frein à la reprise ou au moins la ralentir. La préoccupation financière, qui émergeait déjà fin mars, sera critique le 11 mai.
La sauvegarde de l’emploi par le chômage partiel devrait avoir un cout élevé pour tous les pays européens. Un mécanisme financier de l’Union européenne, dénommé « SURE », pourrait voir le jour pour soutenir la politique de chômage partiel. Le montant mobilisé pourrait atteindre les 100 milliards d’euros. Ce mécanisme serait rendu possible grâce à des prêts, garantis par l’ensemble des États membres. Il illustrerait une solidarité européenne. Reste à savoir si cette proposition de la Commission sera validée par les gouvernements des pays de l’Union, dans les prochains jours, et, si oui, à quel niveau la France pourra en bénéficier.
La loi de finances rectificative qui vient d’être adopté comporte la création d’une nouvelle mission budgétaire dédiée au soutien d’urgence à l’emploi et aux entreprises. Le programme « chômage partiel » est important, mais non ciblé. Compte tenu du nombre trop important des demandes, l’indemnisation pour chômage partiel ne va pas être automatique ! En effet, l’enveloppe de 8,2 milliards d’euros sera insuffisante pour répondre positivement aux demandes des entreprises, en contradiction avec l’annonce politique qui a été faite !
Le projet de loi d’urgence pour faire face à l’épidémie de covid-19 est en débat. Il autorise l’exécutif à légiférer par ordonnance, pour prendre des « mesures d’urgence économique » pour « limiter les ruptures des contrats de travail, en facilitant et en renforçant le recours à l’activité partielle ». Il traite des dispositions d’aide directe ou indirecte aux entreprises, de modifications temporaires du droit du travail et du traitement préventif des conséquences de la crise sanitaire, en modifiant le droit des procédures collectives des entreprises en difficulté.
À fin octobre 2024, 64 650 défaillances d’entreprises ont été comptabilisées, sur douze mois, atteint, selon la Banque de France. Le nombre de défaillances aura augmenté de 21%, sur les douze derniers mois.
« Cette hausse est en partie un rattrapage, après le fort ralentissement des défaillances pendant la période covid (2020-2021). » selon la Banque de France.
Le chiffre atteint sur l’année demeure peu supérieur (+8,9%) à ceux constaté avant la crise sanitaire (59 342 entre 2010 et 2019).
Le nombre d’emplois, directement concernés par les procédures engagées, peut être estimé dans une fourchette allant de 150 à 250 000 postes, sans compter les emplois indirects.
ABANDON DES CONTRATS DE PROFESSIONNALISATION
Combien d’emplois vacants ?
Quelles sont les mesures annoncées pour réformer l’indemnisation chômage ?
Qui s’intéresse vraiment à la question de l’emploi ?
FIN DES ASS POUR LES CHÔMEURS