Le chômage partiel ne sera pas éternel ! Malgré des baisses d’activité, l’objectif consensuel est de limiter au maximum les plans sociaux. Mais y parvenir n’est pas si simple. La ministre du travail a évoqué un système d’activité partielle de longue durée (APLD) dans des secteurs. Les entreprises disposent aussi de deux pistes pour se réorganiser seules en évitant des licenciements : soit les Accords de performance collective (APC), soit des baisses de salaires imposées. Restera dans d’autres situations, plus graves, le renvoi de personnels en formation. Le troisième projet de budget rectificatif devrait contribuer à financer des mesures.

La poursuite de l’activité des entreprises a été très variable selon les entreprises. Les effectifs des entreprises avaient peu varié à fin avril. Le recours au chômage partiel a été massif et a bien joué son rôle d’amortisseur. Le recours à l’intérim a été très réduit. Une moitié des salariés du privé ont poursuivi le travail, à temps plein ou partiel. Les perspectives de reprise se dessinent encore très progressivement.

Le travail à domicile va être utilisé, à titre exceptionnel, pour réduire les effectifs de salariés présents en entreprise. Mais le travail à domicile, mis en place en urgence, n’est pas automatiquement du télétravail. Au-delà de cette parenthèse liée à la crise, le mythe du « tout télétravail » ne tiendra pas la route, sauf exceptions. De nombreux problèmes concrets sont posés par le travail d’urgence à domicile. Ils doivent prêter à réflexion.

Le service public de l’emploi doit se préparer à une montée en charge progressive, mais très forte, du nombre des chômeurs. Chaque conseiller de Pôle emploi aura un nombre de demandeurs d’emploi a suivre ou accompagner en augmentation régulière d’ici à la fin 2020. Les actions de Pôle emploi en ligne risquent d’avoir des résultats décevants. La nouvelle offre de service de pôle emploi reste à définir après le 11 mai. La question des moyens dont dispose Pôle emploi se pose.

Le bureau de l’Unédic constate les mesures d’urgence Covid-19 et leurs effets. Les administrateurs ne maitrisent plus du tout le pilotage de L’Unédic. Ils informent juste le gouvernement des effets des mesures prises sur le régime de l’assurance chômage. À fin mars, la dette de l’Unédic s’élevait à près de 40 milliards d’euros. La prise en charge du tiers des dépenses liées au chômage partiel, en plus de ses dépenses ordinaires qui vont croître, apparait beaucoup trop lourde pour l’Unédic. Le régime d’assurance chômage semble devoir être sauvegardé.

Les effets de la crise sanitaire sur l’emploi ne sont amortis que pour une part de la population. L’interruption temporaire d’une part majeure des activités va engager la France dans la récession. Le maintien des salariés en emploi (chômage partiel) est un atout. Mais les embauches restent gelées pour la plupart. Pour le redémarrage, la priorité semble devoir porter sur les secteurs de la production, qui entraineront les autres. L’Etat aura un rôle central à jouer pour redresser rapidement l’économie, sauvegarder les emplois existants et permettre la création de nouvelles opportunités de travail.

Plus de cinq millions de visiteurs uniques ont été enregistrés sur le site « moncompteformation ». L’application a été téléchargée 967 000 personnes. 136 000 dossiers de demande de formation ont été acceptés. La montée en charge prévue du dispositif va se poursuivre avec la mise en place de la procédure de demande d’abondements. La composition des publics ayant décrochés des formations reste encore imprécise.