4 chômeurs sur 10 verront leur indemnisation chômage baisser à partir du 1er juillet 2021. En moyenne, la diminution du montant mensuel de la prestation serait de 17%. Une part des chômeurs pourraient voir leur indemnité réduite de 25%. C’est une conséquence de la modification de la règle de calcul du Salaire Journalier de Référence (SJR), qui a été décidée pour le 1er juillet 2021. L’économie, liée à cette mesure de la réforme, se monterait ainsi pour l’Unédic de 2,3 milliards d’euros d’économies en année pleine. La situation financière de l’Unédic est grave. Sa dette est passé de 36,8 en 2019 à 54,2 milliards en 2020 et pourrait atteindre à fin 2022 à 70,6 Mds€. A tel point que la Cour des comptes (CDC) vient de demander à l’Etat de prendre en charge une partie de la dette du régime.

Sous l’effet de la crise économique et du maintien de restrictions d’activité, les pertes d’emplois se sont poursuivies au premier trimestre 2021, selon l’Insee. L’emploi salarié diminuerait de nouveau : -77 000. L’emploi non-salarié pourrait baisser au même rythme que l’emploi salarié. Le total des destructions nettes d’emplois (salariés et non-salariés) atteindrait alors –91 000 postes sur le 1er trimestre 2021. Donc, on compterait à fin mars 2021 de l’ordre de 414 000 destructions d’emploi, depuis le début de la crise Covid-19.

Les promesses du gouvernement quant à la relance des activités industrielle en France (relocalisation ou activités de pointe) se heurte durement à la réalité da la période actuelle. Par exemple, la Région Occitanie est gravement touchée par la crise du transport aérien (Airbus et ses sous-traitants, activités aéroportuaires…) et par la chute du marché automobile et son évolution (recul du diesel). Ainsi, l’équipementier automobile Bosch annonce la suppression de 750 emplois sur 1 250 à Rodez, d’ici 2025. La nature des départs de salariés reste à préciser. Les responsables syndicaux doutent désormais de la pérennité de ce site industriel.

Les protestations contre les annonces de la ministre du Travail à propos du projet de décret d’application concernant la réforme de l’assurance chômage se multiplient. Plus de 830 000 personnes (38% des allocataires) connaîtront une baisse d’indemnisation de 20% en moyenne par rapport aux allocations touchées avec les règles actuelles, même si elles auront des droits plus longs. D’autres perdront un accès aux droits et les cadres subiront une dégressivité de leur indemnisation. Conclusion : « Le gouvernement prépare une bombe à retardement économique, sociale et politique pour les prochains mois. » – Solidarités nouvelles face au chômage (SNC).

Dans un contexte de réduction d’activité, des entreprises réduisent leurs effectifs par : le non-renouvellement de CDD ou de mission d’intérim, le non-remplacement des départs, des licenciements et le recours aux préretraites. Les dispositifs d’aménagement de fin de carrière sont de retour dans de grandes entreprises. Les plans de préretraites de ces entreprises ne bénéficient plus d’aucune aide publique. Les formules de préretraite, formulées par les employeurs, sont généralement appréciés par les salariés.

Les textes viennent de paraitre. Pour toutes les entreprises, les aides pour activité partielle seront réduites à partir de février, sauf exceptions. Les secteurs particulièrement « affectes par la crise sanitaire » bénéficieront du maintien des aides, jusqu’au 31 mars. Les secteurs, soumis à des décisions administratives, devraient conserver l’aide actuelle, sous conditions, jusqu’à fin juin. L’entrée en vigueur de la réforme de l’assurance chômage vient d’être confirmée pour le 1er avril, sous une forme encore en suspens. La prolongation des droits des chômeurs, arrivés en fin de droits, prendra fin en février. Tout cela va se mettre en place et connaitre des évolutions, selon les mesures prises durant les prochains mois, en fonction de la situation sanitaire.

La renaissance du Haut-commissariat au plan répond à la nécessité d’apporter des réponses aux déficiences constatés lors du premier confinement. Le lien entre ce développement du secteur industriel et celui des emplois apparait clairement. Le principe d’une relance de l’industrie est proposé. Les domaines concernés de manière prioritaires seraient la pharmacie, la chimie, l’agriculture et l’électronique. S’y ajoutent les produits et filières stratégiques qui méritent protection et soutien : les secteurs de l’eau, de la cybersécurité des entreprises, des télécommunications, de l’agroalimentaire, des produits pharmaceutiques. n état stratège, mobilisant des industriels, apparait indispensable, car il faut avoir un appareil de production de grande qualité pour approcher du plein-emploi. « Tout le monde a compris qu’on ne peut pas soutenir financièrement un modèle social si généreux si on n’a pas l’appareil de production qui permet de le financer par les impôts, taxes et cotisations. » – Le haut-commissaire.