PLUS D’UN MILLION DE PERSONNES ONT ÉTÉ EN CONTRAT SAISONNIER EN FRANCE L’AN PASSÉ
Le ministère du Travail vient de publier un point sur le travail saisonnier[1].
Plus d’un million de personnes ont été en contrat saisonnier en France, entre avril 2018 et mars 2019, sur des postes d’employés ou d’ouvriers non qualifiés[2].
Ces activités ont des caractères spécifiques caractérisé par trois points.
- Les contrats durent en moyenne un peu plus de 2 mois (soit 67 jours). La durée des contrats varie selon les activités[3].
- En moyenne, un saisonnier a 1,7 contrat saisonnier sur sa période d’activité[4].
- Le travail saisonnier occupe une place différente dans l’activité professionnelle de ces personnes. 55 % complètent leur activité de saisonnier avec au moins un autre emploi salarié privé durant les douze mois. Mais près de la moitié, des saisonniers (45%) n’ont pas d’autre contrat de travail durant l’année (étudiants, autres activités, retraités, etc.).
Le ministère du Travail rappelle que :
« Le travail saisonnier se caractérise par l’exécution de tâches normalement appelées à se répéter chaque année, à des dates à peu près fixes, en fonction du rythme des saisons (récolte, cueillette…) ou des modes de vie collectifs (tourisme…). Cette variation d’activité doit être indépendante de la volonté de l’employeur. »[5].
PLUS D’UN QUART DES SAISONNIERS ONT TRAVAILLÉ DANS L’AGRICULTURE : 270 000.
Les saisonniers représentent plus du tiers de l’ensemble des salariés de la filière agricole sur la période[6]. Ils ont donc un poids important.
Le travail saisonnier agricole se concentre pour 60% dans trois activités sur une période : les activités liées à la vigne (21 %), aux légumes, melons, racines et tubercules (18 %) et aux fruits à pépins et noyau (18 %)[7].
Le travail saisonnier agricole concerne particulièrement le sud de la France. 50 % du volume de travail saisonnier annuel est concentré dans les régions Nouvelle-Aquitaine, Occitanie et Provence-Alpes-Côte d’Azur.
ENVIRON 800 000 SAISONNIERS ONT TRAVAILLÉ HORS AGRICULTURE.
L’importance des effectifs saisonniers est relative, puisqu’ils ne représentent que 2% de l’ensemble des salariés non agricoles sur la période[8].
Ils se concentrent sur trois secteurs : la restauration (200 000 personnes), l’hébergement (180 000)[9] et le divertissement (140 000).
Ils se répartissent entre restauration (25%), l’hébergement (24%), le divertissement et les loisirs (16%) et le commerce et la fabrication (15%). Cette répartition varie selon la période « printemps-été » ou « automne-hiver ».
Ces saisonniers travaillent principalement sur les lieux de vacances[10].
LA MESURE DU TRAVAIL SAISONNIER RESTE UNE ESTIMATION.
Les chiffres réunis par la Dares correspondent aux emplois déclarés, couverts par des contrats de travail. Ils ne prennent pas en compte les dépassements horaires ou de période non déclarés des salariés sou contrat, ni le travail au noir (dont celui de travailleurs étrangers mobilisés pour ces tâches pour une période courte). Le contrôle reste donc en effet difficile.
[1] Dares Analyses – Quelle place occupe l’emploi saisonnier en France ? – 04/12/19 – https://bit.ly/2RtHwuj
[2] PROFILS DES SAISONNIERS
- Dans l’agriculture, les travailleurs saisonniers sont très souvent des ouvriers non qualifiés (90%), plus fréquemment des hommes (62%) et sont âgés en moyenne de 36 ans.
- Dans les filières non agricoles, les saisonniers sont souvent plus jeunes (31 ans en moyenne), ils appartiennent à des catégories socioprofessionnelles beaucoup plus diversifiées (53 % sont des employés, 14 % des ouvriers non qualifiés). Quant à la parité, elle y est quasiment respectée (51 % de femmes).
[3] C’est plus que pour les autres contrats temporaires (46 jours en moyenne).
Le tableau suivant donne le détail par activité en contrat saisonnier :
Filières | Nombre moyen de jours | Nombre moyen |
Hébergement | 84 | 1,5 |
Restauration | 80 | 1,4 |
Agriculture hors vendanges | 73 | 1,6 |
Divertissement – loisirs | 61 | 2,1 |
Autres filières | 57 | 1,8 |
Vendanges | 44 | 1,5 |
ENSEMBLE | 67 | 1,7 |
[4] C’est un peu moins dans la restauration (1,4 en moyenne) mais un peu plus dans le divertissement (2,1).
[5] « Les salariés directement occupés à des tâches saisonnières peuvent être recrutés en contrats à durée déterminée (CDD) prévoyant ou non un terme précis. Sous certaines conditions, des contrats saisonniers successifs peuvent être conclus avec le même salarié. De même, ils peuvent comporter une clause de reconduction. Sauf convention ou accord collectif contraire, l’indemnité de fin de contrat (ou « indemnité de précarité ») versée en principe à la fin du CDD n’est pas due dans le cadre des contrats saisonniers. » https://travail-emploi.gouv.fr/droit-du-travail/les-contrats-de-travail/article/le-travail-saisonnier
[6] Le recours aux saisonniers est plus intensif : en juillet et en août, principalement pour la culture de légumes et de fruits ; en septembre, pour la culture de fruits, notamment de la vigne.
[7] Le reste des activités concerne : les autres dont reproduction de plantes (13%) ; les autres cultures dont céréales (11%) ; le commerce de gros (fruits, légumes, céréales, tabac) et transformation (11%) et les activités de soutien aux cultures (8%).
[8] Ils sont en moyenne plus jeunes lorsqu’ils exercent dans des filières non agricoles.
[9] La restauration représente 25% du volume de travail saisonnier non agricole et l’hébergement 24%.
[10] Ils travaillent dans les lieux les plus touristiques : les départements situés en bord de mer, les zones montagneuses et l’Île-de-France représentent plus de 60 % du volume de travail saisonnier.
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