« NOUS AVONS DEVANT NOUS UN VIRUS QUI PERSISTE », UNE PART DES ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES RESTENT GELÉES.
Les décisions annoncées par le Premier ministre gèlent les activités à hauteur d’au moins 10% pour des raisons de prévention sanitaire. La durée de ce gel apparait indéterminée. Le premier trimestre au minimum sera fortement impacté. La multiplication du nombre des faillites est officiellement attendue. Le ministre de l’économie estime que la crise va durer.
« Nous avons devant nous un virus qui persiste. Nous aurons plus de faillites en 2021 qu’en 2020 (…), nous avons une transition sur l’emploi qui va se solder par des destructions d’emplois pendant un certain temps et qui vont être difficiles à amortir. » (Bruno Lemaire, 7 janvier 2021).
La conséquence logique est là poursuite de la destruction d’emploi dans le secteur privé et la hausse du nombre de sans-emploi : jeunes et chômeurs indemnisés, ou pas.
La fin du dispositif exceptionnel de chômage partiel (hors secteur ou l’activité est interdite) au 1er février va venir alimenter cette évolution.
Il demeure juste une inconnue sur le rythme de sortie du dispositif d’amortissement et sur l’ampleur chiffrée des conséquences, mais pas sur le résultat à la fin du premier semestre.
Il y aura nettement moins d’emplois salariés et non-salariés en France à la rentrée 2021 par rapport à celle de 2019. Seules les fonctions publiques auront, globalement, des effectifs stables. Dans ce contexte les solutions faisant appel à la mobilité professionnelle, aux formations de reconversion, etc. risquent de tourner à vide faute de réelles opportunités d’emploi pendant plusieurs mois.
Le ministère du Travail va se trouver devant une « mission impossible ». La reconnaissance de cette situation serait préférable, même si fort désagréable, à l’accumulation d’actions de communication, comme celles menées jusqu’à présent, en jouant sur les mots.
Suite à cet affaissement du marché du travail, l’apparition de tensions sociales courant 2021 semble très probable. La forme de ces tensions ne sera sans doute pas juste syndicale ; donc les mouvements, qui auront lieu, semblent difficiles à prévenir pour le gouvernement.
POUR LE MOIS DE JANVIER, TOUTES LES MESURES D’INTERDICTION OU DE RÉDUCTION D’ACTIVITÉ SONT MAINTENUES.
« Toutes les activités et tous les établissements qui sont aujourd’hui fermés le resteront encore jusqu’à la fin de ce mois[1] » – Jean Castex.
Les activités culturelles et sportives demeurent donc en sommeil profond[2]. Cela concerne les musées, les cinémas, les théâtres, les salles de spectacle, les équipements sportifs ou de loisirs. Les bars et les restaurants resteront fermés au moins jusqu’à la mi-février[3]. Un point sur les possibilités de réouverture aura lieu le 20 janvier[4], pour les mois à venir.
LE COUVRE FEU EST RENFORCE EN RAISON DE LA PANDÉMIE.
Le couvre-feu[5] à de 18h à 6h concerne désormais les métropoles de Marseille, Nice et Strasbourg. Mais aussi plusieurs grandes villes, comme Besançon, Dijon, Nancy, Metz, Mulhouse, Toulon, etc.[6] Sur le reste de la France, le couvre-feu est imposé de 20h à 6h. La date de sortie de ce train de mesure est incertaine.
D’autres mesures pourraient intervenir. Par exemple, la fermeture des écoles pourrait être envisagée « en dernier recours », selon le premier ministre[7]. Un reconfinement total n’est pas exclu.
LE SOUTIEN ÉCONOMIQUE AUX ENTREPRISES CONCERNÉES SE POURSUIT.
« Pendant toute cette période de fermeture ou d’activité limitée, le gouvernement continuera à soutenir économiquement l’ensemble des secteurs et les acteurs qui sont impactés. » – Jean Castex
Les dispositifs a priori maintenus pour les secteurs directement concernés sont : le recours au chômage partiel, aux prêts garantis, au fonds de solidarité rénové et aux diverses aides sectorielles. Ces dernières seraient susceptibles d’évoluer[8] en fonction des besoins (négociations en cours).
Tout tient évidemment au calendrier de remise en route. Il conditionne la reprise des activités, un éventuel rattrapage partiel des retards de commande ou au final des fermetures d’entreprise. C’est le cas pour des activités touchées, totalement ou partiellement, depuis 10 mois.
LE GOUVERNEMENT PARAIT AVOIR TRANCHÉ EN DONNANT LA PRIORITÉ A LA SANTÉ SUR L’ÉCONOMIE, C’EST UN CHOIX TRÈS POLITIQUE.
Par exemple, la priorité de vaccination donnée aux résidents des Ehpad, aux plus de 75 ans, aux plus de 65 ans et seulement aux personnels de santé de plus de 50 ans, etc. constitue un choix politique.
Il en est de même à propos du choix du rythme de vaccination, visiblement trop lent, mis en place d’ici l’été 2021.
[1] « Toutes les activités, tous les établissements, tous les équipements qui sont aujourd’hui fermés le resteront encore jusqu’à la fin de ce mois. (…) Les musées, les cinémas, les théâtres, les salles de spectacle, les équipements sportifs ou de loisirs ne connaîtront dans les semaines qui viennent aucun assouplissement. » – Jean Castex.
[2] « Nous avons conscience que la situation est aujourd’hui très difficile pour les artistes professionnels de la culture et la ministre [de la culture, Roselyne Bachelot] est totalement engagée et déterminée à leurs côtés. Il en va de même du secteur sportif, que nous accompagnons fortement avec les ministres concernés. Les mêmes considérations me conduisent à prendre la même décision pour les stations de ski, dont les remontées mécaniques ne pourront pas rouvrir tout de suite. » – Jean Castex.
[3] « Les conditions d’une reprise à compter de début février seront ainsi concertées avec les représentants de ces secteurs. Nous souhaitons leur donner de la visibilité en travaillant avec eux à l’élaboration d’une méthode d’ouverture encadrée et progressive. » – Jean Castex.
[4] « Nous ferons un point le 20 janvier prochain avec le secteur de la culture pour voir s’il est possible de reprendre l’activité à partir de début février » – Jean Castex.
[5] « L’objectif du couvre-feu est de limiter les rassemblements durant lesquels les mesures barrières sont moins bien appliquées et où le virus circule rapidement tout en limitant l’impact sur l’économie déjà mise à rude épreuve par l’épidémie. »
[6] Les départements concernés sont les suivants : Allier, Alpes-Maritimes, Ardennes, Bouches-du-Rhône, Cher, Côte-d’Or, Doubs, Jura, Marne, Haute-Marne, Meurthe-et-Moselle, Meuse, Moselle, Nièvre, Bas-Rhin, le Haut-Rhin, Haute-Saône, Saône-et-Loire, Territoire de Belfort Var, Vaucluse, Vosges.
[7] « La fermeture des écoles doit être envisagée en dernier recours. Je sais que certains pays ont recouru. Ma position est qu’effectivement, il faut vraiment que la situation sanitaire soit gravissime pour fermer des écoles car nous savons que les conséquences, y compris sanitaires, de la fermeture des écoles sont absolument dramatiques. » – Jean Castex.
[8] « Tous nos dispositifs seront maintenus dans les mêmes conditions et les ministres compétents seront chargés de rencontrer les filières concernées pour examiner d’éventuels besoins d’accompagnement complémentaires, notamment pour les secteurs qui sont fermés sur une très longue durée. » – Jean Castex.
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