« Une fois qu’on a passé les bornes, il n’y a plus de limites »[1].
LE GOUVERNEMENT NE PEUT PAS DONNER DE CALENDRIER DE SORTIE DES MESURES RESTRICTIVES SUR LES ACTIVITÉS.
Lors de la conférence de presse du 14 janvier, les membres du gouvernement ont confirmé que la crise sanitaire était durable et que les mesures touchant l’économie prises pour prévenir la pandémie seraient pérennes. Pour la première fois, le ministre de l’Économie a dit ne pas pouvoir donner de calendrier de sortie des mesures restrictives. Le Premier ministre s’est engagé à « maintenir les dispositifs de soutien aux entreprises tant que cela sera nécessaire ». C’est-à-dire le recours au chômage partiel, à l’accès au Fonds de solidarité et aux exonérations de cotisations sociales.
Le chômage partiel concernerait trois millions de salariés (chiffre provisoire de décembre), soit plus de 15% des effectifs du privé. La ministre du Travail a annoncé que les dispositifs sont « maintenus et prolongés ».
Pour les entreprises fermées totalement ou partiellement, l’État prend en charge à 100% ce dispositif. Ceci semble naturel compte tenu de la responsabilité de l’Etat dans les interdictions d’activité.
Pour les autres entreprises, le taux de « reste à charge » pourrait augmenter par pallier en mars puis en avril. Cette mesure évoquée par la ministre du Travail suppose une amélioration de la situation en mars !
La poursuite des exonérations de cotisations sociales a été confirmé, cela représente environ 4 milliards d’euros par mois.
Le fonds de solidarité continue à fonctionner.
Le remboursement des prêts garantis par l’État est décalé d’une année supplémentaire, pour toutes les entreprises. Cela renvoie une sortie de crise en 2022, puisque c’est à ce moment que l’on constatera les défauts de remboursements et les faillites.
Dans le meilleur des cas, la sortie de la crise, sur le plan économique et de l’emploi, est désormais à deux ans (fin 2022).
Toutes les prévisions économiques sont invalidées.
LE GEL D’UNE PART SIGNIFICATIVE DE L’ACTIVITÉ EN FRANCE S’INSTALLE DÉSORMAIS DANS LA DURÉE
Ce gel concerne les entreprises à l’arrêt des secteurs de l’hôtellerie, restauration, cafés, tourisme, événementiel, sport, culture sont directement concernés (liste S1), ainsi que toutes les activités en amont ou aval de ces secteurs (liste S1bis), qui connaissent d’importantes baisses des commandes.
Les destructions d’emploi (licenciements collectifs, etc.) devraient se poursuivre. Le nombre des embauches rester réduit. L’absence d’amélioration prévue de la situation implique un attentisme des entreprises. Les salariés, dont l’activité le permet, sont maintenus en télétravail. Les décisions d’embauche (remplacement et création de postes) seront fréquemment repoussées. Les mesures de restructuration (PSE et autres licenciements collectifs) devraient se multiplier faute de perspectives dans de nombreux secteurs.
LA GESTION DE LA CRISE SANITAIRE PAR LE GOUVERNEMENT FAIT DÉBAT.
La gestion de la crise sanitaire par le gouvernement continue à faire l’objet de débat en l’absence d’une amélioration et de perspectives concrètes.
Ni l’objectif de 14 millions de personnes vaccinées d’ici l’été, ni le rythme de la vaccination ne paraissent suffisants.
La recherche d’une acceptation sociale des mesures suffit-il à justifier la « faiblesse » des décisions ? L’allongement « sans fin connue » des mesures prises ou à prendre (reconfinement et fermeture des écoles) peut conduire à une lassitude sociale et à des tensions multiples.
Par exemple, le cas du gel des activités universitaires (sans présentiel) et les conséquences sur la vie des étudiants illustrent parfaitement l’insatisfaction qui croit par rapport à la politique menée.
[1] Alphonse Allais, Artiste, Comique, écrivain, Journaliste (1854 – 1905)
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