Les pistes existantes pour la création de nouveaux emplois sont, a priori :
-
Des emplois salariés dans le secteur privé marchand, répondant à des développements d’activités, avec une priorité aux secteurs de la production[1], ou à des relocalisations de production éventuelles ;
-
Des emplois dans l’économie sociale et solidaire, bénéficiant d’aides publiques de tous niveaux, pour répondre à des besoins sociaux non couverts ;
-
Des emplois indépendants (auto entrepreneurs, etc.) dans la mesure où ils ne reposent pas sur l’activité instable de plateforme avec des statuts incertains.
Les emplois dans les fonctions publiques semblent devoir rester globalement stables avec des variations par secteur. Seule la relance d’une politique plus significative d’emplois aidés (plus attractive que le PEC) pourrait occasionner une augmentation des effectifs.
LES PROPOSITIONS POUR CONTRIBUER A RÉDUIRE LE CHÔMAGE DE MASSE SONT TOUJOURS LES BIENVENUES.
Trouver des solutions apparait indispensable.
Un collectif d’acteurs de l’économie sociale et solidaire, d’élus locaux et d’acteurs de terrain[2] vient de publier une tribune au « Monde »[3], « pour la création d’un million d’emplois d’utilité sociale et territoriale, ce qui ferait reculer le chômage de longue durée ».
Ce texte a naturellement vocation à inscrire la question dans les débats de l’élection présidentielle 2022.
Il vise à agir pour la création d’emplois :
« utiles à la société, à l’échelle locale et adaptés aux besoins du territoire ».
L’objectif est de créer des emplois en Contrat à durée indéterminée (CDI), d’utilité sociale et territoriale répondant aux besoins identifiés sur chaque territoire, avec un financement d’État.
La nature des travaux est évoquée :
« Des pôles territoriaux de coopération économique dans chaque région recenseraient les travaux utiles mais non réalisés dans les territoires :
-
Réhabilitation de lieux désaffectés,
-
Redynamisation des campagnes,
-
Relocalisation de filières industrielles,
-
Service à la personne, cohésion sociale,
-
Métiers de la transition écologique, etc. »
Ces emplois seraient portés par des acteurs :
-
De l’Économie sociale et solidaire (ESS),
-
De l’Insertion par l’activité économique (IAE) et
-
De Territoires zéro chômeur de longue durée[4].
Il s’agit de proposer des emplois « valorisant et redonnant une citoyenneté sociale et économique aux personnes tout en accompagnant leur montée en compétences vers des filières d’avenir ».
La priorité porte évidemment sur le retour à l’emploi de chômeurs de longue durée.
UN PROJET DE FINANCEMENT EST PRÉSENTÉ POUR CE PROJET.
Les auteurs de cette Tribune estiment le financement d’emplois d’utilité sociale et territoriale nécessaire à quatre milliards d’euros par an, durant le prochain quinquennat.
La contrepartie financière pourrait provenir de la réduction des dépenses budgétaires engendrées par les différents coûts du chômage[5].
Il est sans doute possible, à termes, d’aller dans ce sens, dans la mesure où « la privation d’emploi a un coût pour l’État de plus de 30 milliards d’euros par an » selon cette Tribune.
[1] La production concerne trois grands pôles : agricole, construction et industries.
[2] Les signataires de cette tribune sont : Christophe Chevalier, président du groupe Archer, qui œuvre pour la réinsertion de personnes éloignées du travail ; François Dechy, maire (PCF) de Romainville ; Pierre-Edouard Magnan , président du Mouvement national des chômeurs et précaires ; Laurent Pinet, président du réseau Coorace ; Chloé Ridel, directrice adjointe de l’Institut Rousseau ; Armand Rosenberg, directeur général du groupe Icare ; Jérôme Saddier , président de l’ESS France ; Hugues Sibille , président du Labo de l’ESS ; Romain Slitine , chercheur spécialiste de l’ESS.
[3] Le Monde – 07/12/2021
[4] « Ces créations d’emplois devraient être pilotées à l’échelle locale, de façon coopérative entre acteurs publics, acteurs de l’ESS, acteurs de l’IAE, syndicats, entreprises, etc. » – La Tribune.
« Ces entreprises et ces associations sont porteuses de valeurs d’inclusion et de partage des richesses, et bien souvent sont à la pointe des innovations sociales et de la transition écologique. Par ailleurs, spécialistes des politiques de l’emploi, créatrices de travaux non délocalisables, elles sont ancrées dans leur territoire et travaillent en coopération avec les collectivités locales. » – La Tribune.
[5] « En effet, les coûts liés au chômage de longue durée ne se résument pas aux seules allocations mais pèsent également sur la consommation, sur la perte des cotisations sociales, sur les dépenses liées à l’Assurance-maladie ou encore par un désengagement citoyen dans les territoires. Et ce n’est pas en passant d’une obligation de résultats à une obligation de moyens, notamment à travers la récente réforme de l’assurance-chômage, que l’Etat relèvera ce défi. » – La Tribune.
Pas de commentaire sur “CRÉER UN MILLION D’EMPLOIS DANS L’ESS”