LA CROISSANCE POURRAIT RALENTIR EN 2019
Le gouvernement vient de revoir le taux de croissance pour 2019 en le fixant à 1,4%, au lieu des 1,7% prévu lors du vote du budget. L’OCDE reste sur une prévision à 1,3%. L’Insee ne se prononce pas sur l’année[1]. Notre croissance a été de +1,5% en 2018 après un +2,3% en 2017.
Cette prévision comprise entre 1,3 et 1,4% est basse ; même si elle est supérieure à la moyenne de la « zone euro » (prévue à moins de 1% en 2019). Le fait que la chute de croissance soit plus forte en Allemagne (0,7%) ou en Italie (autour de 0) ne suffit pas à nous consoler de cette chute de croissance[2].
Une croissance inférieure à 1,5% reste théoriquement peu porteuse pour nos emplois.
LE NOMBRE DE CRÉATIONS DE NOUVEAUX EMPLOIS RESTERAIT FAIBLE.
La « note emploi » de l’Insee fait les prévisions de création d’emploi suivantes pour le premier semestre 2019 :
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Industrie : + 6 000 postes,
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Construction : +8 000,
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Tertiaire principalement marchand : + 71 000,
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Agriculture : + 2 000 salariés,
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Intérim : -15 000 (se répartissant sur les précédents secteurs)[3],
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Tertiaire principalement non marchand (dont public et ESS) : + 6 000 emplois.
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Non-salariés : + 8 000.
Au 1e semestre 2019, l’Insee annonce au total +85 000 créations nettes d’emplois, « en phase avec une croissance modérée de l’activité et un léger effet favorable sur l’emploi de la transformation du CICE en réduction de cotisations sociales » selon l’Insee. Il « continuerait sur sa tendance de 2018. »
La croissance des emplois serait de +0,3%.
« Le taux de chômage baisserait légèrement à 8,7% à la fin du mois de juin » 2019. » (Selon le Chef du département de la conjoncture à l’Insee.)
Le nombre de créations d’emplois serait très légèrement supérieur à l’augmentation du nombre des actifs. Ces prévisions restent évidemment à confirmer.
La croissance des emplois dans le secteur non marchand suppose une stagnation des emplois dans le secteur public, c’est-à-dire qu’elle s’explique uniquement par la poursuite du remplacement des « emplois aidés » par des postes de contractuels. Les budgets passent du ministère du Travail à chacun des ministères concernés, dont en particulier l’Éducation nationale.
La diminution des effectifs dans le Bâtiment devrait s’engager dès le second semestre 2019, compte tenu de l’évolution connue des commandes et autorisation de travaux dans le logement.
[1] Le PIB de l’économie française progresserait de 0,4% durant les deux premiers trimestres 2019 contre 0,3% au dernier trimestre 2018, selon les dernières prévisions révisées à la hausse de l’Insee (Fiche emploi de mars 2019).
[2] A ce contexte européen de faible croissance va venir s’ajouter un « Brexit » dur ou non en avril ou juillet 2019.
[3] La baisse d’effectifs de l’intérim devrait concerner l’Industrie à hauteur de 40%, soit – 6 000 postes et conduire à une stagnation de l’emploi dans ce secteur à fin juin.
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