LES CHOIX DES JEUNES RESSORTENT DE LEURS CHOIX DE MATIÈRES PRINCIPALES AU BAC GÉNÉRAL.
Suite à la réforme du baccalauréat général, les élèves de terminale générale choisissent de poursuivre deux des trois enseignements de spécialité suivis en première générale l’année précédente.
A la rentrée 2021, cela a été le cas pour la seconde rentrée consécutive.
Au total, 375 000 lycéens ont choisi leurs matières pour la Terminale[1].
On distingue, d’une part, le choix des matières principales et, d’autre part, celui des doublettes de matières principales.
Les choix des enseignements de spécialité en terminale générales ont évolué par rapport à ceux de 2020.
Ils ont choisi moins souvent mathématiques physique-chimie et SVT au profit des sciences économiques et sociales (SES), de l’histoire et des langues[2].
Les enseignements de spécialité choisis par plus de 10% des lycéens en 2021 ont été les suivants.
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Mathématiques : 37,5%
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Sciences économiques et sociales (SES) : 36%
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Physique-chimie : 31%
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Histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques (HGGSP): 28%
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Sciences de la vie et de la Terre (SVT): 26%
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Langues, littérature et cultures étrangères et régionales : 19%
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Humanités, littérature et philosophie : 10%.
Les autres matières mobilisent moins de 5% des lycéens.
Les choix de doublettes s’est diversifié par rapport à 2020.
Trois associations de deux matières sont les plus fréquentes :
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Mathématiques / physique-chimie (17,2% des élèves),
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HGGSP / SES (15,5%),
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Physique-chimie / SVT (12,6%).
Suivent des formules de près de 5% et plus :
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Mathématiques / SES : 6,7%
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Langues, littératures et cultures étrangères et régionales/ SES : 6,5%
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Mathématiques/ SVT : 5,7%
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HGGSP / langues, littératures et cultures étrangères et régionales : 4,9%
Au total, plus de 40% des élèves de terminale en 2021 suivent une doublette contenant uniquement des enseignements scientifiques.
LES CHOIX FONT APPARAITRE LE MAINTIEN DES DÉFAUTS PROPRES AU SYSTÈME DE FORMATION INITIALE.
Sans tout détailler, on peut en signaler deux : la sous-représentation de l’enseignement du numérique et l’écart important entre les choix des filles et des garçons.
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La spécialité « Numérique et sciences informatiques (NSI) » est choisi par moins de 5% des lycéens, alors que l’on connait l’importance actuelle de la discipline et ses perspectives en matière d’emploi. Les progrès enregistrés, entre 2020 à 3,7% et 2021 avec 4,3%, ne corrigent pas ce déficit. Les causes sont multiples, dont le déficit, pour ne pas dire plus d’enseignants, dans ces disciplines : quid du CAPES d’informatique ?
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La sous-représentation des filles dans toutes les matières scientifiques demeure importante. Les filles représentaient 56,2% des effectifs des terminales générales à la rentrée 2021. Mais leur proportion dans les disciplines scientifiques reste faible.
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13% en Sciences de l’ingénieur et sciences physiques,
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14% en Numérique et sciences informatiques (NSI),
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40% en Mathématiques,
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47% en Physique-chimie.
Seule matière scientifique plébiscitée par les lycéennes, les Sciences de la vie et de la Terre par 63%…
IL NE FAUT PAS S’ATTENDRE A DE GRANDS CHANGEMENTS DANS LA RÉPARTITION FILLES/GARÇONS DANS LES ANNÉES QUI VIENNENT EN TERME DE DIPLÔMÉS DU SUPÉRIEUR.
Les lycéennes sont très majoritaires en Humanités, littérature et philosophie (81%) et en Langues, littérature et cultures étrangères et régionales (72%), matières qui rappellent l’ancien bac A.
La doublette « Humanités littérature et philosophie / langues, littératures et cultures étrangères et régionales » accueille 84,5% de filles, tandis que « Mathématiques / numérique, sciences informatiques » descend à 10,7%
L’équilibre est mieux assuré en Sciences de la vie et de la Terre (63% de filles), en Histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques (62%) ou Sciences économiques et sociales (61%).
L’ORGANISATION DE L’ÉDUCATION NATIONALE POSE GLOBALEMENT PROBLÈME EN TERME DE CHOIX DE FORMATION.
L’organisation du lycée maintient des pénuries en professionnels qualifiés pour les années à venir.
La coordination entre les Ministères de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur, du Travail et de l’Économie paraît absentes, avec des conséquences probables.
Les questions du choix des matières (et des compétences) ou de l’apprentissage restant en marge des formations initiales devraient être traitées.
Les efforts sur la formation professionnelle, du ministère du Travail, ne suffiront toujours pas à contrebalancer les choix antérieurs issus de la formation initiale.
Par ailleurs, la détérioration de la nature même du bac avec des taux de reçus excessifs et les multiples défauts constatés sur Parcoursup, comme système d’orientation vers les enseignements supérieurs conduisent à une situation préjudiciable aux jeunes comme aux établissements d’enseignement pour la période à venir.
LA NOUVELLE FORMULE DU BAC EST FORTEMENT CONTESTÉE PAR LES ENSEIGNANTS
La plupart des organisations et des fédérations syndicales d’enseignants contestent la nouvelle formule de contrôle des connaissances au bac, dites « bac Blanquer »[3].
En résumé, elles défendent le principe un examen national et anonyme, qui semble fondé pour assurer la crédibilité du bac après deux ans (2020 et 2021) d’une formule d’un « bac pour tous ».
« Elles considèrent que le projet local d’évaluation est un outil de mise en place du contrôle continu qui accentue les inégalités de traitement entre les candidates et les candidats. Elles en demandent la suppression. »
« Elles demandent dès la session 2022 le rétablissement du baccalauréat national avec des épreuves nationales, terminales, ponctuelles et anonymes, seule organisation des examens gage d’égalité entre les lycéennes et les lycéens. »
Elles devraient prendre des initiatives nationales, y compris recourir à la grève, avec pour objectif le retour, dès 2022, à un baccalauréat avec des épreuves nationales, terminales et anonymes.
Ces organisations syndicales enseignantes renouvellent leur opposition :
« au Contrôle continu qui aboutit à une augmentation de la charge de travail des élèves et des personnels, aux pressions multiples contre les enseignantes et les enseignants, à la dénaturation de nos missions qui fait perdre le sens de nos métiers, à une augmentation des inégalités entre les élèves, à la mise en concurrence des disciplines, à un baccalauréat « maison » qui accentue le tri social dans Parcoursup, aux suppressions de postes programmées par la réforme Blanquer du lycée ».
[1] Enseignements de spécialité pour la filière générale – https://www.education.gouv.fr/la-rentree-2021-des-choix-d-enseignements-de-specialite-en-premiere-et-en-terminale-generales-326509
[2] Évolution des choix entre 2020 à 2021, en points, pour les principales matières.
Enseignement de spécialité | Évolution en points |
Mathématiques | -3,7 |
Sciences économiques et sociales | +2,9 |
Physique-chimie | -2,5 |
Histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques | +1,5 |
Sciences de la vie et de la Terre | -1,1 |
Langues, littérature et cultures étrangères et régionales | +0,9 |
Humanités, littérature et philosophie | +1 |
Numérique et sciences informatiques (NSI) | +0,6 |
[3] « Non au bac Blanquer ! » – Communiqué du 14 décembre 2021 du SNES-FSU, SNEP-FSU, FNEC FP-FO, SNALC, CGT Educ’action, SNCL- FAEN et SUD éducation.
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