« Nous avons devant nous un virus qui persiste ». Pour le mois de janvier, toutes les mesures d’interdiction ou de réduction d’activité sont maintenues. Le couvre-feu est renforcé en raison de la pandémie. Le soutien économique aux entreprises concernées se poursuit a priori : le recours au chômage partiel, aux prêts garantis, au fonds de solidarité rénové et aux diverses aides sectorielles. Le gouvernement parait avoir tranché en donnant la priorité à la santé (même maladroitement) sur l’économie, c’est un choix très politique.

Depuis mars 2020, les motifs de perte de ressources, liées au marché du travail, sont très variés : fins de situations de travail pour des salariés ; pour des étudiants, perte d’emplois à temps partiel ; difficultés d’accès à une premier emploi pour certains jeunes débutants, diplômés ou non ; fins de périodes indemnisés pour des demandeurs d’emploi de longue durée, etc. Une croissance de la précarité et la pauvreté en découle en 2020. Le gouvernement donne la priorité au soutien à l’insertion par l’emploi. Cette priorité semble logique dans une situation marquée par une progression du nombre des emplois, comme de 2016 à 2019. Mais, insuffisante dans une période de destruction d’emplois.

De nouvelles mesures de soutien à certaines entreprises, impactées par la crise sanitaire, ont été annoncées. Elles concernent un élargissement du champ du « fonds de solidarité », une prolongation ciblée du chômage partiel et des exonérations de cotisations sociales pour les entreprises faisant l’objet d’une fermeture administrative. Le fonds de solidarité concernera des secteurs connexes au champ initial. Il s’appliquera aux entreprises jusqu’à 50 salariés, au lieu de 10. Ce fonds aurait déjà versé 6 milliards d’euros à 150 000 entreprises (financements État, régions et assurances). Les organisations patronales dénoncent l’insuffisance des aides et estiment qu’elles « n’empêcheront malheureusement pas les faillites.

Le gouvernement vient de repousser à une date ultérieure la présentation de son plan de relance économique d’un montant symbolique de 100 milliards d’euros. La raison avancée est la priorité donnée aux mesures sanitaires (obligation du port du masque en entreprise et pour les élèves des collèges et lycées). On peut se demander si le plan de relance est réellement bouclé. L’attente par les employeurs et les salaries de la connaissance des mesures précises freine la dynamique de redressement économique. La politique de reconversion des salaries concernes par la réduction durable de leur secteur professionnels ne va pas de soi…

Suite aux déclarations du président de la République du 14 juillet, le premier Ministre (PM) a prononcé un discours de politique générale devant l’Assemblée générale. Son contenu diffère sensiblement de celui du Président de la République.
Concernant l’emploi et la formation, le PM a simplement confirmé la poursuite de la politique actuelle. Les mesures du projet de « Plan pour la jeunesse » sont mises en avant.

Des défaillances d’entreprises et des licenciements sont attendues. Le taux de chômage devrait dépasser les 10% en 2020, selon la ministre du Travail. Le dialogue social semble devoir déboucher sur des mesures en faveur de l’emploi déjà bien cadrées. Nul ne peut être contre des mesures visant à ralentir la montée du chômage. Reste à en apprécier l’opportunité. Or il semble que ces décisions attendues ne seraient que des « ajustements limités dans le temps » et dont le contrôle et le cout pour l’État resteraient incertain. Ces mesures méritent donc un vrai débat.