Le nombre des chômeurs, immédiatement disponibles, a atteint la valeur record de 4 575 500 à fin avril 2020. L’augmentation est ainsi de +938 200 demandeurs d’emploi en catégorie A, sur un an, pour la France entière. L’augmentation du nombre de ces inscrits fait croitre de 26% le nombre d’accompagnement que les conseillers de Pôle emploi doivent assurer. Mais le nombre d’inscrits à Pôle emploi a globalement peu augmenté sur un an : +158 900 (+2,4%). En avril 2020, il atteint les 6 712 900 personnes.

Pôle emploi annonce une reprise d’activité post-confinement très réduite en agence, mais aussi le maintien des services en ligne : téléphone et plateforme Internet, assurée en télétravail. La crise sanitaire pourrait achever la transformation de Pôle emploi en une organisation principalement virtuelle. Le développement de services de substitution associatifs à Pôle emploi, pour les contacts physiques, apparaitrait alors, dans les faits, une solution pour les chômeurs qui le souhaitent.

La crise économique arrive. Ses conséquences font l’objet d’un concours de prévisions. Des salariés font l’expérience du télétravail, mais de manière chaotique, difficile d’en tirer des conclusions générales. Certains « experts » prétendent, de manière un peu rapide, que la « hiérarchie symbolique des métiers » serait bousculée. La modification temporaire de l’organisation du travail conduira sans doute à tirer des leçons en fonction des situations. Le risque de cette expérience subie est qu’elle conduise à la réduction des effectifs dans de nombreuses entreprises.

StopCovid, une application pour smartphone, permettrait de prévenir les personnes qu’elles ont été en contact avec un malade testé positif au Coronavirus. L’application StopCovid retracerait l’historique des relations sociales. Mais les limites de la gestion des données par l’application apparaissent bien fragiles quant à la géolocalisation, l’identification des personnes ou la mémorisation des données. L’impact de cette application sur la vie en entreprise serait sans doute dévastateur. StopCovid ne remplacera pas la nécessaire généralisation de la détection par des tests de la santé des travailleurs.

Le financement de l’Unédic est impacté par les premiers effets de la crise sanitaire conduisant à la baisse de l’activité et par les décisions prises par le gouvernement sur plusieurs plans (activité partielle, report des sorties, etc.). Pour mars et avril, les dépenses supplémentaires d’allocations chômage et d’indemnisation de l’activité partielle pourraient atteindre 5,5 md€ et les recettes de l’Unedic vont diminuer de l’ordre de 4 md€. Et encore, ce chiffrage ne tient pas compte des nouvelles entrées au chômage indemnisé ! L’Unédic court un risque direct compte tenu de la situation présente. La mise en place d’un Comité de pilotage apparait impérative.

L’épidémie de COVID-19 impacte le monde du travail. Le gouvernement a décidé seul de toutes les mesures. Force est de constater que la continuité économique n’a pas assez été prise en compte. Des services essentiels doivent continuer à fonctionner : agroalimentaire, grande distribution, énergie, eau, déchets, transports-logistiques, etc. Les organisations patronales et syndicales dénoncent les « injonctions contradictoires » du gouvernement, mêlant les appels au confinement et ceux à la poursuite de l’activité professionnelle. Les partenaires sociaux en appellent à une reprise du dialogue social, toujours en sommeil.

Les conséquences économiques de l’épidémie de COVID-19 commencent à pouvoir être chiffrées. Les entreprises du tourisme se trouvent face à une chute de leurs activités : voyage d’affaires en baisse ; annulation de séminaires, congrès, salons, manifestations ; baisse chez les tour-opérateurs ; diminution des réservations sur les destinations asiatiques et autres, gel des voyages scolaires et linguistiques à l’étranger, etc. Une menace pèse à court terme, puis dans la durée, sur les 35 000 emplois du secteur.