Le Directeur général de l’Unédic quittera ses fonctions en septembre 2019. Ce départ traduit très probablement d’une décision de nature politique. Il y a eu confrontation et tensions entre l’Unédic et le gouvernement à plusieurs reprises ces derniers mois. Ce départ marque évidemment un tournant dans le rapport entre les partenaires sociaux et l’État sur l’indemnisation chômage. Reste à connaitre toutes les conséquences de ce changement de cap.

Un « revenu universel d’activité (RUA) » pourrait fusionner les prestations sociales. Ce projet devrait donner lieu à concertation. La critique du RSA apparait comme l’un des motifs de cette démarche. L’idée d’un élargissement du champ des bénéficiaires se heurte aux contraintes budgétaires. La « responsabilisation » des bénéficiaires des aides sociales comme la réalité de la politique d’insertion professionnelle posent problèmes.

Un accord a été adopté sur les règles du chômage des frontaliers dans l’Union européenne. A partir de 2021, le pays du dernier emploi indemnisera le frontalier, selon ses règles du pays, et sans aide financière du pays de résidence. L’Unedic économisera de plus de 600 millions d’euros par an. L’indemnisation des frontaliers au chômage sera moins favorable.

La fraude aux cotisations sociales provenant du travail au noir est très importante. Une lutte déterminée s’impose et progresse. Trois types d’actions de contrôle sont conduites, dont des actions ciblées. Plus de la moitié des sommes redressées concernent des fraudes dépassant le million d’euros. Des moyens de contrôle nouveaux vont être mis en œuvre.

Les travailleurs des plateformes numériques seraient 200 000 en France. Un débat reste ouvert sur leur statut : indépendants ou salariés. Un rapport de l’Institut Montaigne prône que les travailleurs des plateformes restent des indépendants et propose aux employeurs une organisation du travail plus souple et un dispositif social externe. Il propose de consolider la situation des plateformes pour promouvoir un modèle social « universel » dont les dispositions des « travailleurs des plateformes » serviraient de « laboratoire social ».

En 2019, selon l’Unedic, le nombre de chômeurs indemnisé stagnerait, pour diminuer très faiblement en 2020 et en 2021. La prévision de retour aux excédents de l’assurance chômage est retardée à 2021.
L’objectif, fixé par le gouvernement, d’une économie de 3 à 4 milliards d’euros sur la période évoquée, ne peut donc pas être atteint sans de nouvelles mesures.

Les effectifs dans l’industrie ont baissé en 2018. L’augmentation des effectifs, hors intérim (9 500) ne compense pas la baisse du nombre d’intérimaires (-26 900). Dans la plupart des industries, la robotisation de la production conduit à la fois à une baisse du nombre des emplois et à l’élévation rapide du niveau de qualification des salariés, .

Les propos d’Emmanuel Macron à propos de la négociation mettent en évidence, de manière explicite, sa conception des choses. Il souhaite décider seul et faire porter aux partenaires sociaux la responsabilité des mesures qui seront prises. Les partenaires sociaux ont tous dénoncé le piège qui leur avait été tendu, par une négociation imposée et cadrée par le gouvernement.