L’abandon progressif de la politique sociale de l’emploi en 2017 se traduit en chiffres concrets comme pour les contrats aidés. Les jeunes subissent de plein fouet le rééquilibrage en faveur d’autres publics cibles. Une première estimation porte sur la destruction nette de 77 000 emplois. Les chiffres attendus pour 2018 vont venir confirmer et amplifier cette évolution qui devrait se poursuivre en 2019.
Les conséquences du Brexit sur l’emploi en France, et sur celui des plus de 300 000 expatriés français en Grande-Bretagne, sont en train de se dessiner. Certaines évolutions pourraient être positives, avec des transferts d’activités financières en France, et d’autres négatives (baisse des exportations, du tourisme, des prix de l’immobilier, etc.). L’incertitude domine dans l’attente du sort de l’accord de retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne. Une absence d’accord au 29 mars 2019 aurait évidemment des conséquences beaucoup plus lourdes.
Suite à l’adoption de la loi avenir professionnel, le Compte Personnel de Formation (CPF) sera alimenté en euros et non plus en heures. Au travers d’une application, les plus de 20 millions de bénéficiaires du dispositif pourront connaitre leurs droits, visualiser les diverses formations, choisir et s’y inscrire directement, sans recours à un intermédiaire. Les organismes de formations sont actuellement appelés à participer à l’élaboration de la future application CPF, dont le lancement officiel est prévu pour octobre 2019.
Divers indicateurs mesurent l’activité de la construction de logements. Tous convergent aujourd’hui à indiquer une baisse à terme de l’activité et du nombre des emplois. Le budget du Logement est celui qui a connu la plus forte baisse budgétaire avec celui de l’Emploi sur ces deux dernières années. Les mesures de politique publique, prises ou annoncées, impactent négativement le Bâtiment. Les entreprises devraient débaucher d’ici 18 mois et le développement de l’apprentissage apparait compromis dans ce contexte.
La démarche de prévision des emplois nécessaires à l’industrie de demain est relancée. Elle éclairera les besoins en formation initiale et professionnelle. Le développement des formations en apprentissage au bon niveau reste à concrétiser. Les publics visés par la politique de formation professionnelle ne semblent pas bien correspondre aux besoins. La mise en phase des nouveaux besoins du secteur et de l’orientation idéologique de la politique publique de formation professionnelle reste à concrétiser.
Les difficultés de recrutement, ressenties dans certains secteurs et pour certains métiers, sont souvent mises en avant comme un argument politique face aux chômeurs. La réalité est plus complexe, car, d’une part, le temps de recrutement peut être long pour diverses raisons dépendant de l’offre d’emploi, des acteurs et du marché du travail et, d’autre part, des millions de postes manquent pour assurer le retour à l’emploi des chômeurs. Enfin, il ne faut pas confondre les difficultés de recrutement et les offres non pourvues.
Pour les trois premiers trimestres 2018, la croissance du nombre d’emplois, dans le privé, a été d’un peu plus de 100 000 emplois en France, dont +83 000 dans le secteur tertiaire marchand et +17 000 dans la construction. Le marché du travail vient d’enregistrer un quinzième trimestre de créations nettes d’emplois salariés de suite dans le privé, après une longue période de crise. La croissance de 2014 à 2017 aura été de 664 000 emplois.
La politique de la « Prime à l’embauche dans les PME » aura duré 18 mois. Près d’un million d’embauches en ont bénéficié en 2016. La question de son impact se pose a posteriori. La réponse dépend, comme pour toutes les mesures en faveur de l’emploi, du caractère incitatif, ou pas, pour les employeurs, du calendrier d’application de la mesure et du sérieux accordé à l’établissement de son bilan qualitatif.
Les nouvelles conditions du contrôle des demandeurs d’emploi devraient être connues dans le détail début 2019. Les articles de la loi « avenir professionnel » concernant le contrôle des demandeurs d’emploi ne précisent que partiellement les règles. Les décrets concernant les modalités de contrôle des demandeurs d’emploi devraient être publiés au 1er trimestre 2019. Ils préciseront, par exemple, la « définition de l’offre raisonnable d’emploi », les modalités de contrôle et de sanction qui seront mises en œuvre et une expérimentation territoriale.
Les partenaires sociaux remettent en cause une part du financement de Pôle emploi par l’Unédic. Ils formulent une demande d’amélioration des services de Pôle emploi en matière de délais d’accueil et d’accès à une formation, mais aussi d’accompagnement renforcé de chômeurs et de progrès dans les relations avec les employeurs. La concrétisation de ces propositions va se heurter à la réduction actuelle des effectifs du « service public de l’emploi ».
À fin octobre 2024, 64 650 défaillances d’entreprises ont été comptabilisées, sur douze mois, atteint, selon la Banque de France. Le nombre de défaillances aura augmenté de 21%, sur les douze derniers mois.
« Cette hausse est en partie un rattrapage, après le fort ralentissement des défaillances pendant la période covid (2020-2021). » selon la Banque de France.
Le chiffre atteint sur l’année demeure peu supérieur (+8,9%) à ceux constaté avant la crise sanitaire (59 342 entre 2010 et 2019).
Le nombre d’emplois, directement concernés par les procédures engagées, peut être estimé dans une fourchette allant de 150 à 250 000 postes, sans compter les emplois indirects.
ABANDON DES CONTRATS DE PROFESSIONNALISATION
Combien d’emplois vacants ?
Quelles sont les mesures annoncées pour réformer l’indemnisation chômage ?
Qui s’intéresse vraiment à la question de l’emploi ?
FIN DES ASS POUR LES CHÔMEURS