Le décret du 21 octobre 2020 relatif aux « emplois francs » prolonge d’un an la mise en œuvre de ce dispositif de discrimination positive, en faveur de publics résidant dans un quartier prioritaire de la politique de la ville (QPV).

Le dispositif des emplois francs est en échec.

Le nombre de demandes d’aides d’« emplois francs » acceptées a été en 2018 de 3 783, puis il est passé à 15 616 en 2019. Au 27 septembre 2020, le nombre de demandes restait inférieur à 13 500.

L’objectif 2020 de 40 000 « emplois francs » ne sera pas atteint.

Le volet « emploi » de la politique de la ville apparait dérisoire, depuis 2017.

La période de transition du Brexit s’achève le 31 décembre 2020.

Sa fin aura des implications pour les français au Royaume-Uni et les britanniques travaillant en France : salariés des entreprises nationales, « travailleurs détachés » et travailleurs indépendants.

Les questions qui se posent sont très nombreuses : formalités, autorisation de travail, droits et obligations, contrat de travail, sécurité sociale, assurance chômage, activités syndicales, etc.

Les réponses actuelles seront caduques au 1er janvier 2021. Une absence d’accord commercial apparait probable.
L’espoir d’arriver à un accord a minima semble vraiment très faible, mais pas exclu.

L’absence d’accord met fin à la libre circulation des personnes, des marchandises, des services et des capitaux. Les conséquences économiques auront un impact sur les emplois de part et d’autre.

La vie de beaucoup de jeunes a été touchée par les conséquences des mesures, prises par le gouvernement, pour tenter de répondre à la crise sanitaire.

Cela s’est traduit par l’interruption d’une formation, par au travers de l’annulation d’un stage ou par la perte d’un emploi (licenciement ou non renouvellement d’un contrat).

C’est ce qui explique que la priorité des jeunes reste de trouver un emploi.

Le discours médiatique et politique accroit encore l’angoisse d’une part des jeunes. Mais la notion de « génération sacrifiée » ne correspond pas à la réalité.

Compte tenu de la diversité des situations des jeunes, selon leur âge et l’avancement de leur parcours de formation ou de son abandon, la population à prendre en compte est fortement hétérogène.

Il existe bien des problèmes réels et sérieux, mais ils concernent seulement une part des jeunes (25 à 30%) pour des motifs divers.

Cette diversité de situation explique pourquoi 62% des jeunes restent a priori assez optimistes.

Le projet de loi de finances 2021 prévoit pour la mission « Travail et emploi » un budget de 14,14 milliards d’euros.

L’augmentation est de +3% par rapport à 2020, soit près de 410 millions d’euros.

La hausse porte sur les crédits d’intervention (538 millions d’euros et +4,7%) pour les établissements publics (Pôle emploi, AFPA, etc.), tandis que les dépenses de fonctionnement baissent de – 84 millions (-5,4%) et les dépenses de personnel diminuent de 40 millions (-6,7%).

En 2021, le ministère du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion devrait perdre 795 ETP, soit 9,2% de ses effectifs en 2021 (plafonds d’emplois en ETP).

La mission « Plan de relance » est budgété à part.
La part des crédits du programme « Cohésion » (10,7 milliards) affectés directement à l’emploi et à la formation (primes, chômage partiel, etc.) dans le plan restent à préciser.

COMMENT LE RETOUR A L’ACTIVITÉ CONDITIONNE LES EMPLOIS ?
En aout, la reprise de l’activité s’est poursuivie, mais semble s’essouffler.
Les réductions d’effectifs ont pris diverses formes non renouvellement de CDD, ruptures transactionnelles, mise en suspens des embauches prévues.
La diminution du nombre des emplois (en %) n’a pas été jusqu’à présent à la hauteur de la diminution de l’activité sur 2020 en raison des amortisseurs (chômage partiel et prêts).
Un recalage entre la baisse d’activité et la diminution des effectifs salariés est en train de s’amorcer progressivement dans chaque entreprise.
Depuis mars, des mesures de restructuration (PSE ou licenciements collectifs) ont été déposées par près de 3 600 entreprises concernant de l’ordre de 80 000 salariés.
Un noyau dur d’employeurs ayant recours au chômage partiel demeure.
Le nombre des entreprises formulant de grandes incertitudes continue encore à augmenter.

L’extension de l’expérimentation « Territoires zéro chômeurs de longue durée (TZCLD) » fait l’objet d’une proposition de loi en discussion.
Ce projet TZCLD repose sur le concept de conversion des prestations sociales en revenu d’activité.
L’idée est intéressante, si l’on reste un partisan du « plein emploi » en France.
Mais dans la pratique de son application questionne sur la nature des activités concernées, sur le fait que tous les bénéficiaires ne soient pas des chômeurs de longue durée, et, que le cout initial prévu par personne ait été significativement dépassé.
Un recadrage de l’expérimentation apparait indispensable avant son extension.

Le projet de sources de financement du Plan de relance est le suivant :
. 20 Mds de la Caisse des dépôts et Consignations (CDC), soit 10 Md€ par an au lieu de 4.
. 40 Mds de fonds de l’Etat (dont la moitié constituée par la baisse d’impôts de production de 20 Md€).
. 40 Mds de fonds de l’Union européenne, dont le fonctionnement reste encore à connaitre (délais et conditions d’obtentions, mode de versement, etc.).
Cette composition des financements explique pourquoi le porte-parole du gouvernement a annoncé l’engagement, d’ici à la fin 2021, de seulement 30 milliards d’euros, sur un plan de 100 Md€, dont 15 Md€ pour l’emploi.

Au total, à fin juillet, l’effectif des catégories A, B et C totalise 6,1 millions d’inscrits à Pôle emploi.
Pôle emploi compte un effectif global de 6,8 millions, avec les catégories D et E.
En juillet 2020, en France (hors Mayotte), 4,05 millions de demandeurs d’emploi n’ayant exercé aucune activité (catégorie A) sont inscrits à Pôle emploi.
Ce nombre demeure élevé.
Sur un an, le nombre d’inscrits en catégories A (immédiatement disponible) aura cru de 415 700 inscrits (soit +11,4%) avec une période de baisse puis une période de croissance exceptionnelle.

POURQUOI LE COUT DU CHÔMAGE PARTIEL EN 2020 DÉPASSERA PROBABLEMENT LES 30 MILLIARDS PRÉVUS ?
Sur le premier semestre 2020, plus de 22,6 milliards de dépenses ont déjà été engagée pour le chômage partiel.
Et ce chiffre ne repose que sur les demandes d’indemnisation (DI) transmises. D’autres demandes sont encore attendues.
Les chiffres du troisième trimestre 2020 permettront de voir à quel rythme s’amorce la sortie du chômage partiel, prévue pour fin septembre.
A partir d’octobre, il sera sans doute possible d’avoir un ordre de grandeur du nombre des salariés profitant de l’APLD et du maintien du chômage partiel dans ses conditions actuelles dans le secteur du tourisme et des professions connexes.

Pôle Emploi vient de diffuser une vidéo de 23 minutes sur YouTube qui promeut « LES SERVICES A DISTANCE DE POLE EMPLOI ».
Elle illustre bien la stratégie du « 100% web » de Pôle emploi.
Cette initiative relance la question d’une communication essentiellement institutionnelle, qui traduit surtout la volonté de l’établissement public de promouvoir son image et sa stratégie.
Cette formule sert-elle bien l’intérêt général c’est-à-dire celui des employeurs, des chômeurs et des personnes rentrant sur le marché du travail : jeunes, retours d’activité, etc.