L’Insee vient de publier les chiffres de la croissance au 4ème trimestre 2023 et, par suite, ceux de l’année 2023.
Le ralentissement de l’activité sur 2023 se confirme et, plus précisément, une stagnation a eu lieu au second semestre 2023.
Le ralentissement de l’activité explique la dégradation du marché de l’emploi et la remontée du taux de chômage de 7,1% à 7,5% durant l’année écoulée.
Certaines évolutions n’ont pas encore produit leur impact sur l’emploi, en particulier, la poursuite de la chute de la construction neuve.
UNE STAGNATION AU SECOND SEMESTRE 2023
Le Produit Intérieur Brut (PIB) n’a pas augmenté au second semestre.
Autrement dit, il est resté « stable » selon l’Insee !
La croissance du PIB, en volume[1], au quatrième trimestre 2023 est de 0,0%, après 0,0% au trimestre précédent.
Notons que « la croissance du PIB a été révisée à la hausse de +0,1 point (après arrondi) au troisième trimestre 2023 ; elle s’établit donc à 0,0%. » – Insee.
UNE CONFIRMATION D’UNE TENDANCE SUR LA PRODUCTION AU 4ème TRIMESTRE 2023
La production totale est restée stable au 4ème trimestre 2023 (0,0% après +0,1% au 3ème).
La production totale (biens et services) est atone au quatrième trimestre 2023 (0,0% après +0,1% au trimestre précédent).
L’industrie manufacturière rebondit légèrement (+0,1% après -0,2%)[2].
La Construction poursuit son recul (-0,7% après -0,3%).
La production de services marchands est stable (0,0% après +0,1%)[3].
À l’inverse, les services aux entreprises progressent (+0,3% après +0,4%), de même que les services aux ménages (+0,7% après +0,6 %).
UNE BAISSE DU PIB SUR L’ANNÉE 2023
Sur l’année 2023, le PIB baisse pour s’établir à +0,9%, contre +2,5% en 2022 et +6,4% en 2021, selon l’Insee[4].
Cette croissance annuelle 2023 provient surtout de la forte hausse enregistrée au second trimestre 2023 (+0,7%), l’activité ayant été « stable » sur le reste de l’année.
À l’issue du quatrième trimestre 2023, « l’acquis de croissance pour 2024 s’élève à +0,1% ». C’est-à-dire qu’il est faible.
UN RALENTISSEMENT EN 2023
Sans trop entrer dans le détail, l’Insee constate les évolutions annuelles suivantes en 2023.
La production ralentit nettement (+1,7%, après +3,7%)[5].
La consommation des ménages ralentit également (+0,7%, après +2,1%)[6].
L’investissement ralentit de même (+1,2%, après +2,3%)[7].
Le commerce extérieur contribue positivement à la croissance du PIB (+0,6 point, après -0,6 point)[8].
[1] Les volumes sont mesurés aux prix de l’année précédente chaînés et corrigés des variations saisonnières et des effets des jours ouvrables (CVS-CJO).
[2] Portée par des hausses dans les matériels de transport (+2,1% après -0,7%) et les « autres produits manufacturés » (+0,4% après -0,3%). En revanche, la production recule dans la cokéfaction et raffinage (-1,4% après +6,8%) et dans l’agro-alimentaire (-1,5 % après -1,6%).
[3] En partie du fait de la baisse de la production dans le commerce (-0,4% après +0,2%) et, surtout, dans l’hébergement-restauration (-1,1% après -0,2%).
[4] Insee – Informations rapides – No 23 – 30/01/2024
[5] C’est le cas en particulier dans les services (+1,1% après +4,7%, notamment dans l’hébergement-restauration qui bénéficiait, en 2022, du rebond post crise sanitaire). À l’inverse, la production de biens manufacturés conserve un rythme de croissance proche de l’année précédente (+1,4% après +1,7%).
[6] La consommation des ménages en services ralentit nettement (+2,4% après +8,5%), du fait de l’hébergement-restauration. La consommation de biens recule de nouveau (-1,6% après -2,6%), entraînée par le nouveau recul de l’alimentaire (-4,7% après -3,6%) et malgré le rebond des matériels de transport (+7,4% après -2,8%).
[7] Il est « freiné par un nouveau recul de l’investissement en construction (-1,4% après -0,9%), et par un ralentissement de l’investissement en information-communication (+7,3% après +10,4%) qui reste toutefois très dynamique. En revanche, l’investissement en matériels de transport rebondit (+14,3 % après -5,6%) ».
[8] Les importations diminuent légèrement (-0,3% après +8,8%) alors que les exportations augmentent (+1,5% après +7,4%), de sorte que la contribution annuelle du commerce extérieur s’élève à +0,6 point (après -0,6 point).
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