LE NOMBRE MOYEN DE DEMANDEURS D’EMPLOI DEVRAIT BAISSER DE L’ORDRE DE 50 000
Les 500 000 formations supplémentaires, développées entre le printemps 2016 et le printemps 2017, auraient selon les annonces faites une durée de 1, 2 ou 3 mois. Mais des formations courtes peuvent faire également partie de cette mobilisation. Par exemple une formation d’une semaine sur un sujet particulier, comme l’apprentissage d’un nouveau logiciel de comptabilité.
Pour une durée moyenne de formation d’un mois, soit 20 jours et un volume de l’ordre de 140 heures, la formation de 500 000 demandeurs d’emploi devrait se traduire par le passage de l’ordre de 40 000 demandeurs d’emploi de la catégorie A, c’est-à-dire tenus à une recherche d’emploi et immédiatement disponible, à la catégorie des demandeurs d’emploi en situation de formation.
Sur la base de ces hypothèses, l’impact serait donc, en moyenne, de -40 000 demandeurs d’emploi. Il constituerait une baisse du nombre des demandeurs d’emploi de cet ordre.
Pour une moyenne de durée de formation atteignant les deux mois, la diminution moyenne du nombre de demandeurs d’emploi serait doublée à hauteur d’environ 80 000.
L’examen du budget évoqué de l’ordre de 1,3 milliard d’euros pour financer ces 500 000 formations supplémentaires de demandeurs d’emploi, sur la base du prix horaire moyen de formation, conduit au mieux à une durée moyenne de formation professionnelle dépassant un peu la durée d’un mois.
On peut admettre une baisse moyenne du chômage de 50 000 demandeurs d’emploi, soit de l’ordre de 0,1%.
Si les formations se concentrent sur une période de quelques mois au quatrième trimestre 2016, la baisse du nombre des demandeurs d’emploi peut se monter jusqu’à plus de 0,5% pour une durée limitée.
Cette baisse d’inscrits en catégorie A ne changera pas le nombre global d’inscrits à Pôle Emploi.
UN NOUVEAU MARCHE DE FORMATION DE PLUS D’UN MILLIARD D’EUROS EST ATTENDU
Pour atteindre cet objectif, il est nécessaire de créer, dans un délai bref, un marché nouveau sur un budget de plus d’un milliard d’euros que le projet se déroule dans l’année de la fin de mandature.
Le changement de statut de l’AFPA et la relance de cet organisme national de formation peuvent participer à la réussite de cet objectif sans suffire à répondre aux besoins quantitatifs.
DES IMPÉRATIFS DE QUALITÉ ET DE QUANTITÉ POUR CES FORMATIONS DEVRONT ÊTRE RESPECTÉS.
Pour atteindre ces chiffres, il faut respecter des impératifs qualitatifs et de quantitatifs sur ce volume supplémentaire de formation.
Le premier objectif est quantitatif : Il est nécessaire de mobiliser des effectifs volontaires de demandeurs d’emploi prêt à suivre une formation et, d’autre part, il faut mobiliser les moyens de formation nécessaire en particulier la disponibilité de locaux et de formateurs.
Le second objectif est un objectif qualitatif.
En premier lieu, il suppose pour être atteint que des formations proposées répondent à des offres d’emploi existantes, ce qui est déjà un chantier actuellement travaillé. Il est évidemment possible de mobiliser davantage de formations correspondant à des emplois à pourvoir, mais le volume de ses binômes formation emploi ne pourra en tout état de cause pas atteindre un chiffre très élevé. L’une des raisons en est que les emplois à pourvoir sont mis en ligne pour un recrutement dans un délai rapide et qu’il ne saurait attendre la sélection de candidats, puis leur passage dans une formation collective avant de procéder à un recrutement. Il existe donc des freins structurels au développement massif de formations correspondant à des postes en cours de recrutement.
Un second créneau est constitué par des postes types sur lesquels ont relevé des difficultés de recrutement récurrentes, c’est-à-dire de repérage de candidats ayant les qualités et l’ensemble des qualités requises par l’offre d’emploi émise par le recruteur. Les raisons du déficit de candidatures sur ses offres d’emploi sont multiples et ne peuvent être réduites à un déficit de formation. L’absence de candidatures par rapport à une offre d’emploi provient le plus souvent de celle-ci, c’est-à-dire de la combinaison des exigences qui sont présentées pour procéder au recrutement. La formation des candidats est un élément clé sur un certain nombre de postes, mais d’autres éléments freinent les candidatures comme le niveau de rémunération, le lieu de travail, les conditions de travail proposées, la position hiérarchique du poste, les perspectives d’évolution interne, la pérennité de l’entreprise, etc.
En troisième lieu, ont été évoquées des formations « aux métiers d’avenir ». Ces formations reposent sur des hypothèses de développement de professions dans les années à venir qui ne conduisent pas à des emplois postérieurs aux formations. Elles nécessitent un travail qualitatif pour déterminer les postes à pourvoir et doivent soutenir une analyse critique.
L’INTERVENTION DES FINANCEURS RENCONTRERA DE NOMBREUSES DIFFICULTÉS.
Compte tenu de ces éléments, l’intervention des financeurs : état, conseils régionaux et partenaires sociaux, au travers de leur budget dédié à la formation professionnelle rencontrera de nombreuses difficultés.
Un doute subsiste sur la mise en place d’un dispositif massif dans un délai bref sachant que l’exigence des financeurs, aux côtés du financement apporté par l’État, restera naturellement un impératif de qualité dans le contenu des formations et de résultats dans l’accès à l’emploi favorisaient pour les personnes qui auront été formées.
En effet les régions, comme les partenaires sociaux, ne souhaiteront pas être critiquées ou même porter l’échec d’un dispositif imposé par l’État.
LA MOBILISATION DE TERRAIN S’AVÉRERA ASSEZ COMPLIQUÉE
Au-delà de la négociation entre les trois parties, la mise en place sur le terrain de ces formations nécessitera à la fois la mobilisation :
- De Pôle Emploi pour repérer les demandeurs d’emploi intéressés et concernés par l’offre de formation, puis pour réaliser la mise en relation entre les demandeurs d’emploi les offres de formations[1],
- Des organismes de formation afin de proposer sans doute sur la base d’appels d’offres des formations correspondant à un cahier des charges qui restent à établir,
- De formateurs confirmés, ou de formateurs occasionnels, dans le domaine de la formation professionnelle.
- Des moyens matériels de réalisation de celle-ci.
[1] La gestion par le personnel de Pôle Emploi des formations supplémentaires dans un délai court posera obligatoirement des difficultés au niveau des agences de pôle emploi qui sont déjà situation de tension.
Un commentaire to “Quel serait l’impact sur les chiffres du chômage de la mise en formation de 500 000 demandeurs d’emploi supplémentaires sur une année ?”
24 février 2016
moinierJ’ai écris un article dans économie matin il y a peu de temps sur le sujet et sur les autres propositions.
Pour réduire très fortement le chômage et pas fictivement, une seule solution : 40h de suite.
Ce serait en plus par an(hors fonction publique et H/S :
– 60 Mds de salaires
– 35 Mds de charges
– 6 Mds d’impôts
– 10 Mds de TVA
De quoi exploser la croissance, rétablir les comptes Sécu, de l’Assedic, des retraites, de l’état
Ce serait aussi une augmentation des marges entreprises de 3 à 14%, un Smic avec + 200€ par mois, donc relever le niveau par le bas de plus de 15%. D’où des achats moins low-cost, meilleure marge pour les agriculteurs, etc…