Les recruteurs ont toujours été attentifs au niveau de français des candidatures (à l’écrit) et lors des entretiens à l’oral, des francophones. Mais cet aspect prend une importance croissante en raison de la baisse progressive du niveau acquis en sortie de formation initiale.
Ce phénomène ne touche pas que les jeunes décrocheurs, scolaires ou universitaires, il existe aussi chez des jeunes, sortant diplômés à bac+5.
Car, les défauts de maitrise du français ne sont généralement plus considérés comme éliminatoires lors des examens et concours.
Ceci traduit l’absence d’un réel contrôle la fin de l’école primaire (où le taux d’illettrisme est reconnu), de la sortie du collège (Brevet non sélectif) et du lycée (Bac en contrôle continu…).
Ainsi de nombreux universitaires témoignent de plus en plus fréquemment de la proportion de copies d’étudiants n’ayant pas une qualité minimale en français en première année d’université.
La sanction intervient pour les jeunes lors de la recherche d’un premier emploi durable. Paradoxalement, les recruteurs contrôlent en fait ce qui ne l’a pas été par l’Éducation nationale.
« La qualité de l’expression et de l’orthographe : critère décisif pour recruter, intégrer ou promouvoir. »
DES RECRUTEURS ET DES EMPLOYEURS CONSTATENT LES DIFFICULTÉS EN MATIÈRE DE MAITRISE DE LA LANGUE FRANÇAISE.
Un sondage vient d’être mené par Ipsos (projet Voltaire), auprès de 2 500 recruteurs, en octobre 2021, concernant les attentes des employeurs quant à la maitrise de l’expression française[1].
76% des employeurs en France serait confrontés quotidiennement aux lacunes en orthographe et en expression de leurs équipes en français.
Une part des salariés font trop de fautes à l’écrit comme à l’oral.
Les employeurs et les DRH prennent ce problème en compte (respectivement à 86% et 91%).
Les fautes trop fréquentes sont considérées comme pouvant nuire :
- En externe (crédibilité et image de l’entreprise, qualité de la relation clients) et
- En interne (gestion, productivité et efficacité).
En particulier, c’est le cas en télétravail et au cours des procédures en ligne, la qualité de l’expression écrite est encore plus importante pour 90% des employeurs, afin d’éviter des incompréhensions et des malentendus.
La maîtrise de la langue française constituerait un enjeu prioritaire, « loin devant la maîtrise de l’anglais ».
« 73% des employeurs jugent indispensable la maîtrise orale de la langue française lors d’un entretien de recrutement, contre seulement 33 % à avoir cette exigence pour l’anglais. » Étude Ipsos.
UNE BONNE EXPRESSION ÉCRITE ET ORALE COMPTE POUR 69% DES RECRUTEURS.
L’enquête indique que les recruteurs estiment les critères de recrutement important dans l’ordre suivant :
- Motivation : 87%,
- Savoir-être : 81%,
- Compétences techniques : 71%,
- Bonne qualité d’expression à l’écrit et à l’oral : 69%,
- Bonne orthographe : 59% (69% pour les responsables RH),
- Expérience professionnelle requise pour le poste : 46%,
- Bonne adéquation au cursus de formation initiale : 35%.
Une bonne expression écrite et orale compte pour plus de 2/3 des responsables.
En candidature, dès la lecture d’un CV et d’une lettre de motivation, ces éléments interviennent évidemment : fautes d’orthographe, de grammaire ou de conjugaison (83%), mauvaise qualité d’expression à l’écrit (82%) et le manque de vocabulaire (67%).
En entretien de recrutement, les difficultés à s’exprimer ou à argumenter sont souvent éliminatoires : difficultés à s’exprimer à l’oral à avoir un discours fluide (73%) ou capacité limitée à convaincre ou à argumenter à l’oral (72%).
Elles interviennent tout comme le manque perçu de motivation (91%), le manque perçu de savoir-être (85%) ou des prétentions salariales irréalistes (83%).
DES CERTIFICATIONS EN LANGUE MATERNELLE FRANÇAISE PERMETTENT DE MESURER LES PROBLÈMES, POUR TENTER D’Y REMÉDIER.
Pour des francophones, il existe des certifications en langue maternelle française qui peuvent être produite par des candidats ou acquise par des salariés.
C’est le cas du Certificat Voltaire[2], Certification Le Robert[3], Certification Bescherelle[4], etc. La présentation de ces certifications sont appréciées par les recruteurs lors d’une candidature.
Puis, le cas échéant, il est nécessaire d’aborder des mises à niveau pour chercher un emploi.
Pour des non-francophones, diverses offres de certification de compréhension et/ou de la maitrise de la langue française[5]. C’est un autre chantier.
[1] ATTENTES DES EMPLOYEURS ET MAÎTRISE DE L’EXPRESSION. Sondage Ipsos : la maîtrise de la langue française, priorité des employeurs devant celle de l’anglais – 25 octobre 2021 – https://www.projet-voltaire.fr/enquetes/ipsos-certificat-voltaire/
[2] Le Certificat Voltaire s’adresse à un public francophone, dont le français est la langue maternelle. https://www.certificat-voltaire.fr/le-certificat/
[3] https://certification.lerobert.com/
[4] https://certification-bescherelle.fr/
[5] https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F11926
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