Dans le cadre du plan d’économie budgétaire sur l’année 2017, le ministre de l’Action et des Comptes publics a annoncé diverses mesures portant sur un total de 4,5 milliards d’euros[1]. Le but du gouvernement est de limiter le déficit à 3% pour respecter les engagements européens de la France.
LA POLITIQUE DU GOUVERNEMENT OBÉIT A UNE VISION BUDGETAIRE SANS TENIR COMPTE DE L’EMPLOI
Le ministre vient d’annoncer une baisse du nombre des contrats aidés de 80 000 sur le second semestre 2017[2]. On passerait alors de 190 000 à 110 000 contrats.
Cela revient baisser brutalement de 42% du nombre de contrats aidés signés par rapport au premier semestre de l’année.
On ignore encore quels types de contrats aidés seront conservés ou abandonnés.
Le ministre parle dans son interview de « faire des emplois aidés« , cette formule vulgaire peut laisser entrevoir l’estime qu’il attache à cette politique de l’emploi.
Cette diminution importante va avoir un impact direct sur le dispositif « Garantie jeune » dont les emplois aidés constituaient l’une des voies de sorties. Elle impactera directement le travail des Missions locales.
Généraliser la « Garantie jeune » en supprimant, dans le même temps, les emplois aidés apparait peu cohérent aux acteurs de l’emploi.
Elle devrait également avoir à la fin de l’année un impact sur les chiffres du chômage.
Enfin, cette diminution va frapper l’activité des associations ayant recours aux emplois aidés. Les employeurs associatifs seront les premiers touchés par cette mesure.
LES PERSPECTIVES DE LA POLITIQUE DE L’EMPLOI POUR 2018 SONT INQUIÉTANTES
L’année 2017, 297 000 contrats aidés devraient être signés, mais les perspectives pour 2018 peuvent inquiéter les acteurs de l’emploi. Pour mémoire en 2016, 460 000 contrats aidés ont été signés.
A la question du journaliste du Parisien : « Il faudra faire trois fois plus d’économies en 2018. Comment allez-vous faire ? », le ministre a répondu : « Nous anticipons avec des réflexions sur les réformes structurelles à mener, dès à présent, concernant la politique du logement, de l’emploi, la formation professionnelle. »
Les politiques de l’emploi et de la formation professionnelle constituent dès à présent les cibles privilégiées de réformes structurelles permettant au gouvernement des économies pour 2018.
L’autre source d’économie citée concerne la politique du logement c’est à dire le projet de diminution de l’allocation logement, en particulier pour les étudiants, comme cela a déjà été évoqué par le président de la République.
Observation : Ce billet n’aborde pas les débats récurrents autour du principe même des emplois aidés. Ce sujet est abordé dans un autre article sur ce blog : http://bit.ly/2tD3StP
[1] Source : Interview dans le Parisien du 11 juillet 2017 – « Le plan du gouvernement pour économiser 4,5 milliards d’euros »
[2] « Allez-vous toucher aux contrats aidés ? Oui. Le précédent gouvernement en a fait 190 000 dans les cinq premiers mois, soit deux tiers de l’enveloppe prévue. Nous en ferons 110 000 dans les mois qui restent. C’est au ministère du Travail de les répartir. »
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