EN 2018, L’AUGMENTATION DU NOMBRE DES EMPLOIS NE SUFFIRA PAS À ASSURER UNE BAISSE DU CHÔMAGE
La note de conjoncture de l’Insee[1] de mars 2018 donne une idée de la tendance pour l’année en cours :
« À l’horizon de la prévision, la hausse de l’emploi serait proche de celle de la population active, de sorte que le taux de chômage resterait inchangé : mi-2018, il s’établirait à 8,9 % en France, comme fin 2017, soit 0,5 point de moins que mi-2017. »
Cette projection correspond tout à fait aux analyses des billets parus sur le blog www.toutpourlemploi.fr. Elle est en phase avec les prévisions de l’Unédic ou de l’Acoss.
L’AUGMENTATION DU NOMBRE DES EMPLOIS SE STABILISE EN 2018 À UN RYTHME BAS
Au premier semestre 2017, l’augmentation du nombre net d’emplois a été de 157 000, puis de 114 000 au second semestre[2]. L’évolution serait de 113 000 créations nettes durant le premier semestre 2018. Ce chiffrage tient compte à la fois du dynamisme de l’activité économique et de la diminution du nombre des contrats aidés, en particulier dans le secteur non marchand[3].
LA CROISSANCE MARQUE LE PAS
L’Insee envisage un ralentissement de la croissance au cours du premier semestre 2018[4], en partie en raison d’une baisse du pouvoir d’achat des Français, liée à la hausse de la pression fiscale via les taxes (carburants, énergie, tabac, etc.) et les impôts (CSG…). L’activité continuerait de croître « à un rythme soutenu, mais un peu moins rapide », avec une prévision de croissance de +0,8 % au premier semestre.
La tendance sur le premier semestre est au ralentissement de l’activité en France, comme dans les pays voisins, mais il est encore difficile d’apprécier l’ampleur de ce fléchissement.
LE CONTEXTE DE LA REFORME DE L’INDEMNISATION CHÔMAGE N’EST PAS PARTICULIÈREMENT PORTEUR
La réforme de l’indemnisation chômage, qui va être présentée puis adoptée, intervient dans un contexte emploi/chômage relativement stable. Une certaine amélioration des comptes du régime est assurée a priori. La situation dépendra du budget réellement amené par l’Etat, sur l’année 2018, sur la base des fruits de l’augmentation de la CSG des salariés et des retraités, dont le montant reste à confirmer…
[1] Source : Insee Note de conjoncture Mars 2018
[2] « Cet infléchissement résulte d’une part de l’emploi salarié marchand, avec l’arrêt de la prime à l’embauche pour les PME mi-2017, et d’autre part de l’emploi salarié non marchand avec la baisse du nombre de bénéficiaires de contrats aidés. ». Ces chiffres de taux de chômage concernent uniquement la France métropolitaine.
[3] « Avec 49 000 contrats aidés de moins en première moitié d’année 2018, l’emploi non marchand reculerait de nouveau (–21 000 après –13 000 au second semestre 2017). »
[4] « En France, l’activité économique est restée dynamique au quatrième trimestre 2017 (+0,6 % après +0,5 %), portée notamment par la vivacité de l’investissement privé et de fortes exportations. L’activité a crû de 2,0 % en 2017, au plus haut depuis 2011.
Dans un environnement international qui reste porteur, le climat des affaires conserve un niveau élevé mais s’est légèrement replié en début d’année. Ce tassement suggère qu’à l’horizon de la prévision (mi-2018), l’activité continuerait de croître à un rythme soutenu mais un peu moins rapide (0,4 % au premier puis au deuxième trimestre). »
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