« NOTRE JEUNESSE DOIT ÊTRE LA PRIORITÉ DE CETTE RELANCE »

Lors de son entretien du 14 juillet le président de la République a évoqué des pistes de mesures concernant des jeunes, pour le second semestre 2020.

« Notre jeunesse, ça doit être la priorité de cette relance » a affirmé le président.

Certaines mesures concernent l’emploi (nouveaux contrats aidés et exonération de cotisations sociales pour certains jeunes), d’autres sont relatives à la mise en retrait de jeunes de la recherche d’emploi (service civique ou poursuite des études), à ce stade ces annonces restent assez floues.

Elles indiquent une orientation générale assez classique ; il n’y a rien de bien nouveau, comme cela a déjà été le cas pour les ajustements du dispositif existant de soutien à l’apprentissage déjà lancé.

LA COMMUNICATION PRÉSIDENTIELLE PORTE DAVANTAGE SUR DES CHIFFRES QUE SUR LE DÉTAIL QUALITATIF DES MESURES.

• 300 000 « projets et contrats d’insertion », c’est à dire des contrats aidés, pour « aller chercher les jeunes qui sont parfois les plus loin de l’emploi »,

• Des exonérations de charges pour « les jeunes à faible qualification » pour les emplois jusqu’à 1,6 Smic (pour une durée d’un ou deux ans ?),

• Le financement de 100 000 contrats de service civique supplémentaires dans les six mois qui viennent,

• L’ouverture de 200 000 places dans des formations qualifiantes supérieures « pour permettre à un jeune qui n’a absolument aucune issue, aucune perspective d’embauche, de poursuivre un peu ses études avec un accompagnement social ».

Le ciblage précis des jeunes (âge de 18/25 ou de 18/29 ans par exemple), celui des employeurs et la durée des contrats aidés, la capacité d’accueil de jeunes en service civique et les formations qualifiantes concernées restent à préciser.

C’est à partir de la connaissance de ces éléments qu’il sera possible de juger de la portée effective de ces orientations, de nature très classique et sans innovation.

DANS L’IMMÉDIAT, PLUSIEURS PREMIERS COMMENTAIRES S’IMPOSENT.

Un premier choix apparait, celui des exonérations de cotisations sociales pour certains jeunes et niveau de salaires, plutôt que le recours à des primes. Les exonérations fragilisent les régimes sociaux qui n’ont pas besoin de cela.

Le second choix est de ne pas tenir compte du caractère différencié de la crise, selon les secteurs professionnels. La situation d’un jeune qui vient de décrocher un « BTS tourisme » ne sera pas la même que celle d’un diplômé de « DUT d’informatique » !

Le troisième choix concerne le caractère national des dispositions qui ne tient pas compte de la gravité de la situation selon les territoires.

Enfin, les moyens supplémentaires indispensables pour les Missions locales et Pôle emploi, compte tenu de la croissance des effectifs à accompagner, n’ont pas été évoquées. Pas plus que les moyens affectés aux Universités pour accueillir 200 000 étudiants de plus pour un ou deux ans.

L’adaptation, aux différentes situations du marché du travail actuel, des mesures en faveur de l’insertion professionnelle des jeunes est sans aucun doute compliquée, mais pour un budget donné, dans la situation présente, elle devient plus pertinente que les orientations générales annoncées.