Au total, la SNCF emploie 146 000 cheminots. Ils étaient 175 000 en 2000 et 300 000 en 1970.
LA DIMINUTION DES EFFECTIFS DEVRAIT SE POURSUIVRE DANS LE SECTEUR
Les évolutions technologiques déjà en cours vont dans le sens de l’automatisation de nombreuses fonctions. C’est-à-dire la réduction des effectifs.
Le développement de l’intelligence artificielle, appliqué à tous les aspects du rail, va diminuer le nombre des emplois et modifier en profondeur une partie des métiers : du contrôle des voies par des robots, jusqu’au développement de trains sans conducteur, comme il en existe déjà sur plusieurs lignes de la RATP.
Ces évolutions auront lieu, quels que soient les freins rencontrés (blocage syndical ou contraintes budgétaires).
L’évolution des métiers, actuelle et à venir, nécessite une formation professionnelle dynamique des personnels et l’embauche de nouveaux profils. Cette question semble ignorée des débats actuels. Elle semble pourtant fondamentale.
L’ouverture à terme à la concurrence[1], même soumise au poids de la reprise des personnels SNCF, ira dans le sens de la diminution des effectifs. Dans des circonstances assez semblables, cela a été le cas en Allemagne (1994), en Italie (2000) sans même parler de la Grande-Bretagne.
De nombreux opérateurs sont prêts à répondre à des appels d’offres portant sur la gestion des lignes passagers en France[2].
LES EMPLOIS SONT ÉGALEMENT ÉTROITEMENT LIÉS AUX CHOIX DES ACTIVITÉS DANS LE SECTEUR FERROVIAIRE.
Celles-ci restent liées à l’avenir du réseau ouvert à la circulation du fret et des voyageurs avec des questions portant sur :
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Le maintien ou la suppression potentielle des lignes secondaires (place et choix des conseils régionaux),
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L’ouverture de lignes rapides pour les métropoles encore mal desservies (par exemple Nice ou Toulouse) et
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L’évolution de l’offre de service : fréquence des liaisons, rétablissement de trains de nuit sur certains parcours, etc.
LA GOUVERNANCE PASSÉE LAISSE UN PASSIF IMPORTANT À LA CHARGE DE L’ÉTAT
Enfin, l’évolution en cours laisse à la charge de l’État, qu’il le veuille ou non[3] :
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La dette de la SNCF actuelle (plus de 55 milliards) correspondant aux investissements sur le développements des réseaux[4] et
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La charge d’un régime de retraite avantageux et structurellement déficitaire, dont la diminution du nombre de cotisants, sans même compter la disparition du statut, augmentera progressivement la facture pour l’État de plus de 3 milliards à un budget plus fort encore.
Sur ce dernier point, de manière un peu cynique, il semble que le maintien d’effectifs suffisants dans le secteur du ferroviaire puisse être une manière pour l’État de faire en partie face à ses dépenses ! Il ne faudrait pas l’oublier.
[1] Des européennes prévoient que les pays membres de l’UE libéralisent les services de transport ferroviaire ; comme c’est déjà le cas dans de nombreux pays.
[2] Le transport de marchandises (fret) est ouvert à la concurrence depuis plus de dix ans.
[3] Les déclarations politiques sur la reprise de la dette par l’État laisse rêveur, la question ne porte pas sur les conditions de la reprise, mais uniquement sur sa date.
[4] L’endettement a doublé en 20 ans à cause des investissements TGV et la création de lignes peu rentables.
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