LE DIRECTEUR GÉNÉRAL DE L’UNEDIC QUITTERA SES FONCTIONS EN SEPTEMBRE 2019.
Vincent Destival occupe ce poste depuis 2010, il part, « au moment où se finalise le processus de réforme de l’assurance chômage initié en 2017 »[1].
Coïncidence, cette annonce est intervenue à la veille de la présentation par la ministre du Travail du décret portant réorganisation de l’assurance chômage.
Par ailleurs, le Bureau de l’Unédic confirme une position très positive vis-à-vis de son ancien DG[2].
Pour mémoire, Vincent Destival travaille sur ce secteur « emploi formation », depuis 24 ans. Il a été successivement :
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Conseiller technique au cabinet du ministre délégué au Ministère du Travail de mai 1995 à mai 1997,
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Directeur de cabinet du directeur général de l’Insee de juin 1997 à septembre 1999,
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Directeur général adjoint formation professionnelle au Conseil Régional des Pays de la Loire de septembre 1999 à janvier 2004,
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Directeur général adjoint de l’Afpa (Association pour la formation professionnelle des adultes) entre 2004 et 2010.
Vincent Destival sort du jeu et devrait rejoindre le Secours catholique.
L’intérim sera assuré par l’actuel Directeur Etudes et Analyses de l’Unédic dans l’attente d’une nomination.
L’Unédic est présidé par Patricia Ferrand (CFDT)[3]. Elle a témoigné du travail réalisé par le DG :
« À son arrivée, on ne donnait pas cher de l’Unédic face à Pôle emploi qui venait de voir le jour. Il a énormément œuvré pour repositionner l’institution et pour faciliter le dialogue entre les partenaires sociaux ». Elle a précisé qu’« aucun manquement ne saurait expliquer » ce départ.
CE DÉPART TRADUIT TRAITE PROBABLEMENT UNE DÉCISION DE NATURE POLITIQUE.
L’Unédic est une association chargée par délégation de service public de la gestion de l’assurance chômage en France, en coopération avec Pôle emploi.
Il y a eu confrontations et tensions entre l’Unédic et le gouvernement à plusieurs reprises ces derniers mois, depuis la lettre de cadrage adressée à l’automne aux partenaires sociaux.
Cela a été le cas à propos de l’affirmation du Premier ministre et de la ministre du Travail selon laquelle l’allocation 20% de chômeurs seraient supérieure à leurs revenus d’activité mensuels moyens[4]. Cette affirmation, au gout de scandale, n’a jamais été démontrée.
Les prévisions de l’Unédic apparaissent précises et sérieuses. Elles ont été présentées pour éclairer le gouvernement dans ses choix jusqu’au choix du contenu du Décret. Elles ont également été rendues publiques assurant la transparence dans les perspectives du système.
Le départ du DG marque évidemment un tournant dans le rapport entre les partenaires sociaux et l’État sur l’indemnisation chômage.
Reste à connaitre toutes les conséquences de ce changement de cap pour l’Unédic et évidemment pour l’indemnisation chômage.
L’UNEDIC SE TROUVE IMPLICITEMENT MISE EN CAUSE PAR LES DÉCISIONS DU GOUVERNEMENT
[1] Communiqué de l’Unédic du 14 juin 2019 – https://www.unedic.org/espace-presse/actualites/information-du-bureau-de-lunedic
[2] « Le Bureau tient à remercier M. Vincent Destival pour la qualité et l’intensité de son engagement au cours des neuf années durant lesquelles il a permis d’inscrire au plus haut niveau l’expertise de l’Unédic en tant que gestionnaire de l’Assurance chômage. » – Communiqué de l’Unédic du 14 juin 2019
[3] Elle a été élue par le conseil d’administration de l’Unédic, composé de représentants syndicaux et patronaux. Patricia Ferrand (CFDT) avait déjà présidé l’Unédic de 2014 à 2016. Il y a alternance entre patronat et syndicats tous les deux ans.
[4] « On ne sait pas du tout comment ça a été (…) calculé » – Patricia Ferrand (CFDT).
« On aurait besoin d’un appui technique sur ce chiffre [de 20 % cité par le gouvernement] parce que ce n’est pas ce que l’on constate (…) dans notre position de gestion de l’assurance-chômage » – Eric Le Jaouen, vice-président (Medef) de l’Unédic.
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