LA DISPARITION PROGRESSIVE DES CONTRATS AIDES SE POURSUIT.

Depuis janvier 2018, les contrats aidés sont concentrés sur les « Parcours accompagnement compétences (PEC) »[1].

En mai 2019, il reste 127 000 bénéficiaires de contrats aidés qui se décompose comme suit.

• 1 200 CUI-CAE (quinquennat Sarkozy),

• 5 200 CUI-CIE (quinquennat Sarkozy),

• 16 500 « contrats d’avenir » (quinquennat Hollande) et

• 104 500 PEC[2] (quinquennat Macron).

Il n’y a plus d’embauches en CUI-CAE. Le nombre de bénéficiaires de CUI-CAE poursuit sa diminution. En 2017, 227 000 conventions CUI-CAE avaient été signées, soit un niveau en recul de 25,5 % par rapport à celui observé en 2016.

Depuis janvier 2018, le recours aux CUI-CIE est limité aux DROM ou à des conseils départementaux qui les financent entièrement. 400 contrats ont été signés en CUI-CIE en mai 2019. Ce qui explique que le nombre de bénéficiaires se maintenait à 5 200 à fin mai 2019[3].[4]

En janvier 2018, le dispositif « emploi d’avenir » n’est plus autorisé [5]. Fin mai 2019, le nombre de jeunes en emploi d’avenir s’établit à 16 500, dont 12 800 dans le secteur non marchand (hors emplois d’avenir professeurs) et 3 700 dans le secteur marchand[6].

LE NOMBRE DES EMBAUCHES EN CONTRAT AIDÉ S’EST EFFONDRÉ

Le cumul des embauches en contrat aidé de 2016 à 2019 donne un tableau significatif[7] de la chute :

• 458 000 en 2016,

• 293 455 en 2017 (-36%),

• 134 260 en 2018 (-58%),

• 44 325 à fin mai 2019 ; Les embauches en PEC sur les cinq premiers mois de 2019 sont en nombre équivalent à 2018 à hauteur de près de 42 000.

LE PASSAGE DE PRES DE 460 000 EMBAUCHES EN CONTRATS AIDES EN 2016 A ENVIRON 100 000 EN 2019 MARQUE UN TOURNANT DE LA POLITIQUE DE L’EMPLOI.

Il faut ajouter pour ces contrats que le ciblage des publics (presque plus de jeunes) et la qualité des aides (durée des contrats et montant des aides) s’est profondément modifiée, avec une diminution des moyens.

Cette diminution de 350 000 emplois aidés a induit des dépenses qui n’ont jamais été chiffrées.

• • Dépenses d’indemnisation chômage pour les contrats non reconduits,

  • Dépenses de solidarité (recours au RSA, APL, etc.),

  • Dépense d’embauche, sous statut de contractuels, de personnels anciennement en contrat aidé, par les fonctions publiques a constitué un transfert de charges du ministère du Travail vers d’autres ministères, dont celui de l’Éducation nationale.

Il est donc difficile d’établir un bilan budgétaire global[8].

Les victimes de cette politique de réduction des contrats aidés sont, en ce qui concerne les employeurs, les associations et, au niveau de bénéficiaires, en premier lieu le public des jeunes.

[1] Source : PoEm : le tableau de bord des politiques de l’emploi (DARES) – 26/07/2019 – http://poem.travail-emploi.gouv.fr/

PoEm est l’outil qui permet au ministère du Travail de diffuser des tableaux de bord et des séries longues consacrées aux politiques de l’emploi. Il assure une certaine transparence sur les politiques menées.

[2] « En mai 2019, 7 400 nouveaux contrats PEC ont été signés, ce qui baisse le nombre de bénéficiaires de ce dispositif à 104 500 ».

[3] Dont 60 CIE-starter et 1 400 CAE-DOM.

[4] « En 2017, on totalisait 28 000 nouveaux contrats CUI-CIE, ce qui représentait une diminution de 65% par rapport à 2016 ».

[5] « En 2018, 1 000 contrats ont été signés. Le nombre moyen de jeune en emploi d’avenir en 2018 s’est élevé à 40 200 (29 600 dans le secteur non marchand et 10 600 dans le secteur marchand). En 2017, 38 000 contrats avaient été signés, ce qui représentait une diminution de 48,2 % par rapport à 2016. Le nombre moyen de jeune en emploi d’avenir en 2017 s’élevait à 86 000 (63 000 dans le secteur non marchand et 23 000 dans le secteur marchand). »

[6] « Le mois de mai 2019 n’a compté que quelques recrutements résiduels en emploi d’avenir, pour l’essentiel des renouvellements décidés fin 2017 (7 dans le secteur non marchand). »

[7] Nombre d’embauches par contrat aidés.

[8] La baisse du chômage comme la création de nouveaux emplois est restée très faible. De plus, elles ont décru, après une amélioration en 2017.