UN RISQUE MAJEUR PÈSE SUR POUR LE MODÈLE ÉCONOMIQUE DES PLATEFORMES AMÉRICAINES DE VTC.
Une loi AB5, adopté par l’assemblée de Californie, devrait entrer en vigueur le 1er janvier 2020, les chauffeurs de voitures de tourisme avec chauffeur (VTC), Uber et Lyft[1], qui travaillaient sous le statut de travailleurs indépendants pour ces plateformes devront désormais être considérés comme des salariés dès lors qu’ils travaillent principalement ou régulièrement pour elles.
Ces plateformes devraient offrir à leurs travailleurs un statut de salarié avec les avantages qui sont liés : salaire minimum, protection sociale (assurance maladie, congé maternité, congés payés), droit de se syndiquer, etc. (différends selon les pays)
Au-delà des procédures engagées par des chauffeurs, la motivation de l’action de cet État est liée au préjudice subi à cause de la perte de taxes qui sont estimée à 7 milliards de dollars par an.
Le cout pour les plateformes de salarier leurs travailleurs sera très important.
La loi californienne sera évidemment reprise par d’autres États américains et par d’autres pays, compte tenu du modèle économique identique qui a été mis en place au niveau mondial.
Le passage du statut d’indépendant à celui de salarié, en Californie, sera probablement contagieux et généralisé progressivement partout.
CES DEUX ENTREPRISES SE DÉFENDENT DONC.
Elles sont donc engagées dans une vaste campagne de lobbying pour éviter ce vote. Leurs arguments portent sur le souhait des conducteurs de conserver leur liberté en termes de temps de travail, du service offert aux clients et au risque de perte de milliers d’emplois. Les plateformes défendent un projet de loi concurrent visant à créer à terme un statut particulier pour leurs chauffeurs en Californie.
L’Assemblée de Californie doit encore examiner certains amendements introduits par le Sénat, après quoi la loi devrait être signée par le gouverneur. La bataille juridique ne fait donc que commencer.
MAIS CES PLATEFORMES CONNAISSENT DES DIFFICULTÉS PLUS GLOBALES.
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Ces deux groupes ne se portent pas bien. Uber a enregistré 5,2 milliards de dollars de perte au dernier trimestre et Lyft 644 millions.
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Après une introduction en Bourse ratée, les titres de Lyft et Uber se sont effondrés compte tenu de ses résultats, des actions en justice en cours et du projet de loi californien.
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Enfin, les voitures de tourisme avec chauffeur (VTC), dans les villes, sont accusées de concourir à une augmentation de la circulation (et aux embouteillages) à cause d’un nombre très élevé de véhicules en maraude, c’est-à-dire les VTC vides qui roulent en attente de clients[2] (sans compter le bilan CO2).
Le développement des plateformes ralentit. Conséquence, fin mars, Uber avait annoncé employer, au niveau mondial, 24 494 personnes. Mais il a indiqué fin juillet supprimer 400 emplois sur les 1 200 de son département marketing, afin de réduire les coûts[3].
LE MODÈLE ÉCONOMIQUE INITIAL DE CES PLATEFORMES DE VTC SEMBLE REMIS EN CAUSE.
Ce n’est pas forcément le cas d’autres plateformes ayant un fonctionnement différent.
[1] La société de livraison de nourriture à domicile DoorDash est également concernée.
[2] La vitesse moyenne aurait baissé dans le centre de San Francisco de 13% entre 2010 et 2016, et c’est principalement à cause des VTC. Article paru dans la revue « Science Advances ».
Une part peut également provenir de la vente en ligne et des livraisons à domicile par véhicules.
[3] « Nous ne faisons pas ces changements parce que le marketing n’est plus important pour Uber. C’est tout le contraire : nous sommes en train d’effectuer ces changements parce que présenter une vision forte, dynamique et unifiée au monde n’a jamais été aussi important. » – PDG de Uber
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