4 500 JEUNES SONT ENTRÉS EN « PRÉPA APPRENTISSAGE » EN 2019
Le ministère du Travail a mis en place les premières « prépa apprentissage » en mars 2019, suite à un appel à projets ouvert aux CFA[1].
Les CFA étaient libres d’imaginer ce qui leur semblait le plus adapté. La durée des parcours pouvant varier de quelques jours à plusieurs mois.
Ces actions sont financées par le Plan d’Investissement dans les Compétences (PIC)[2]. Elles ont pour objet de participer à une hausse du nombre d’entrée en apprentissage.
Le bilan du PIC[3] affiche, pour 2019, 4 500 entrées en « prépa apprentissage ».
Un objectif de 30 000 entrées est annoncé pour 2020.
- Sont ciblés des jeunes de 16 à 29 ans résidant dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) ou dans les zones de revitalisation rurale (ZRR), ni en emploi, ni en formation et ayant atteint au maximum le baccalauréat sans le valider et des jeunes en situation de handicap.
- Des secteurs ou métiers à forts besoins de recrutement, sur un territoire donné, sont théoriquement visés par cette opération.
Ces jeunes sont supposés souhaiter accéder à l’apprentissage et être « insuffisamment préparés » pour réussir leur entrée directe en apprentissage.
LE BUT EST DE PRÉPARER DES JEUNES POUR ÉVITER LA RUPTURE DU CONTRAT D’APPRENTISSAGE QUI SURVIENT DURANT LES PREMIÈRES SEMAINES.
L’action doit préparer le parcours en apprentissage pour en garantir la réussite[4]. C’est-à-dire consolider les compétences de base a priori insuffisantes pour bien débuter, conforter les compétences relationnelles et le savoir être professionnel pour réussir à signer un contrat et s’intégrer dans l’entreprise et bien peser son projet professionnel.
Le but est aussi de répondre à des demandes d’apprentis dans des secteurs précis (en déficit de candidature à cause de leur défaut d’attractivité) et de contribuer à la réduction du taux de rupture des contrats d’apprentissage.
LA MISE EN PLACE DE CES PRÉPAS RENVOIE LA CHARGE DE L’ÉDUCATION DE JEUNES AU MINISTÈRE DU TRAVAIL.
L’appel à projets évoquait :
- La consolidation des savoir-faire de base : lire, écrire, compter et
- L’apprentissage des savoir-être professionnels : travail en équipe, ponctualité, autonomie.
La question de la déficience de l’Éducation nationale apparait clairement. Le renvoi de la charge de l’éducation de jeunes, compétence de l’Éducation nationale, au ministère du Travail (et aux CFA) apparait surprenant. L’articulation Éducation – Travail reste trop faible, comme dans le cas des lycées pro et de l’apprentissage.
LE BILAN QUALITATIF DES « PRÉPA APPRENTISSAGE » EST ATTENDU.
Il dépendra en majeure partie de la sélection des jeunes intégrés : identification plus ou moins sévère des freins et du respect du ciblage annoncé. Mais aussi de la nature des postes proposés par les CFA et les employeurs, selon leur caractère plus ou moins attractifs. Le bilan qualitatif des « prépa apprentissage » est attendu dans les prochains mois.
[1] « Après le lancement de l’appel à projets en 2018, le comité de sélection a retenu dix-neuf projets portés par 150 CFA qui offriront 28 000 places à des jeunes majoritairement issus des 430 Quartiers Politique de la Ville qu’ils couvrent. L’appel à projets reste quant à lui ouvert jusqu’au 15 mai 2019. » (21/02/19)
[2] Tous les coûts d’études et d’ingénierie, d’accompagnement, de coordination, de suivi, d’évaluation, etc. sont éligibles, au contraire de l’acquisition de terrains ou des investissements immobilier.
[3] PIC, Premiers résultats et perspectives – 17/02/20 – https://bit.ly/3bV1zJY
[4] « Expérimenter des parcours d’accompagnement devant permettre d’identifier les compétences et les connaissances du jeune, de développer ses prérequis relationnels et de sécuriser son entrée en contrat d’apprentissage / Accompagner l’entreprise dans le recrutement du jeune et dans les démarches administratives liées au recrutement d’alternants »
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