La situation de l’assurance chômage, au sortir de 18 mois de crise, doit être suivie avec attention, car la situation présente des risques pour le régime proprement dit.
2,9 MILLIONS DE DEMANDEURS D’EMPLOI BÉNÉFICIAIENT DE L’ASSURANCE CHÔMAGE, À LA FIN DU 1ER SEMESTRE 2021.
Ce qui représente un niveau toujours élevé[1]. Même s’il a baissé depuis fin mai 2021 où le nombre de bénéficiaires était de 3,1 millions.
« La baisse globale des sorties comme des entrées en indemnisation s’est traduite par une augmentation du nombre d’allocataires, indemnisés plus souvent et plus longtemps en 2020 et début 2021 ». Unédic.
Une amélioration conjoncturelle se traduit, depuis fin avril 2021, avec une forte augmentation des embauches, selon l’Unédic[2].
Le nombre des inscrits à Pôle emploi reste encore supérieur à son niveau de 2019.
L’HEURE EST AU BILAN DE LA PÉRIODE DE CRISE, EN ATTENDANT DES SOLUTIONS
La Convention tripartite État-Unédic-Pôle emploi 2019-2022 va s’achever dans un trimestre.
Un comité de suivi de la convention tripartite entre l’État, l’Unédic et Pôle emploi travaille les impacts de la crise, les indicateurs et, notamment, ceux de retour à l’emploi durable, et les éléments de financement de l’opérateur en 2022 compte tenu de la baisse significative des recettes du régime en 2020.
En 2020 et 2021, plusieurs faits se sont cumulés :
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Une augmentation des inscriptions, suite à des fins de contrats (ou non renouvellement) et une baisse du rythme des sorties du régime,
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Le prolongement des droits accordé aux demandeurs d’emploi en fin de droits. Il a concerné 1,2 million de demandeurs d’emploi au terme de leur indemnisation, « dont 880 000 à partir du 2ème confinement entre novembre 2020 et juin 2021 ». « Les allocataires concernés ont majoritairement ouvert des droits de courte durée, à la suite d’un CDD ou d’une mission d’intérim. »
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La prise en charge du tiers du coût du chômage partiel, toujours en cours, devrait se situer autour de 13,5 milliards.
UN IMPACT FINANCIER DE PRES DE 20 MILLIARDS D’EUROS DEVRAIT DÉCOULER DE CETTE PÉRIODE DE CRISE.
L’Unédic publie la prévision suivante :
« Depuis le début de la crise sanitaire et jusqu’au milieu de l’année 2021, les principales mesures d’urgence ont déjà conduit à un endettement supplémentaire de 16,8 Md€ (dont 13,5 Md€ dû à l’activité partielle) à la charge de l’Unédic. Cet endettement supplémentaire devrait atteindre 19,7 Md€ à la fin de l’année 2021. » -Unédic.
LA DETTE NETTE DE L’ASSURANCE CHÔMAGE SE TROUVAIT A FIN AOUT A HAUTEUR DE 64,0 MILLIARDS D’EUROS[3].
Les dépenses d’indemnisation ont atteint 35,1 milliards[4] pour des recettes, contributions, de 26,1 milliards.
Même si la réforme de l’assurance chômage s’appliquait dans son ensemble, elle aura un effet anecdotique sur 2021.
La perspective d’une dette proche de 70 milliards en fin d’année reste à confirmer.
[1] Synthèse du Bureau de l’Unédic du 16 septembre 2021 du 20 septembre 2021. Chaque Bureau de l’Unédic fait l’objet d’une synthèse publique, rendant compte des travaux des gestionnaires de l’Assurance chômage, ce qui assure une réelle transparence sur la situation du régime.
[2] « Après la chute historique de l’emploi au 1er semestre 2020, l’emploi a fortement rebondi à partir du 3ème trimestre de cette même année. Aujourd’hui, l’emploi semble bien orienté. Au 2ème trimestre 2021, il est revenu au niveau de fin 2019. Cette amélioration conjoncturelle se traduit par une forte augmentation des embauches depuis fin avril 2021 et un faible nombre de défaillances d’entreprises. » – Unédic.
[3] Source Unédic, DFT
[4] Dépense d’indemnisation, cotisations sociales de demandeurs d’emploi (retraite et assurance maladie) et financement de Pôle emploi.
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