En 2022, la France a délivré plus de 320 000 premiers titres de séjour à des ressortissants de pays hors Union européenne et Grande-Bretagne[1].
Ce qui représente une augmentation de +17% par rapport à 2021, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur[2].
Ces statistiques ne tiennent pas compte des réfugiés ukrainiens, au nombre de 109 000 actuellement en France et dotés d’autorisations provisoires de séjour de six mois renouvelables (chiffre à confirmer).
Cette croissance des flux d’entrée concerne l’arrivée de nouveaux étudiants (108 000, soit +22,8%) et une hausse de l’immigration de travail (52 500, soit +45%).
Plus de 52 000 titres ont été délivrés, pour des motifs économiques, à des salariés (69%), des travailleurs saisonniers (19%), travailleurs non-salariés, etc.[3]
« L’immigration économique croît de 45%, en lien direct avec les besoins de notre économie dans cette période et une politique d’attraction des talents » selon le Directeur général des étrangers en France.
Par ailleurs, des « passeports talents », destinés aux profils hautement qualifiés, sont en hausse de +44,5%, avec 12 000 titres délivrés en 2022 (auxquels s’ajoutent 5 800 passeports à des membres de leur famille).
Le parcours des étudiants étrangers en France conduit une part d’entre eux au marché du travail.
Plus de 50% des autorisations de travail sont attribuées à des personnes anciennement étudiantes en France.
Ces chiffres concernent exclusivement les étrangers en situation régulière, par opposition à des étrangers sans papier.
ACTUELLEMENT 333 000 ÉTRANGERS HORS UE ONT DES TITRES DE SÉJOUR AVEC UN MOTIF ÉCONOMIQUE[4].
A fin 2022, les 3 700 400 étrangers (hors UE et G-B) en France étaient titulaires d’un titre de séjour.
Les étrangers ayant un motif économique représentaient donc moins de 9% de l’ensemble[5].
LA RÉGULARISATIONS DE TRAVAILLEURS SANS PAPIERS
Le nombre de régularisations de travailleurs sans papiers a été de 10 800 (hors famille) en 2022, soit une hausse de +29%[6].
Les régularisations sont décidées par les préfectures, qui peuvent s’appuyer sur des critères listés dans une circulaire de 2012 qui fixe notamment des conditions d’ancienneté sur le territoire ou un nombre minimum de bulletins de paie.
Elles auraient concerné plus particulièrement des ressortissants algériens, marocains et maliens.
LE PROJET DE LOI « IMMIGRATION » POURRAIT MODIFIER LA DONNE.
Le gouvernement devrait présenter le 1er février, en conseil des ministres, son projet de loi « immigration ».
La création d’un titre de séjour pour les travailleurs sans papiers occupant des postes dans les secteurs en pénurie de main-d’œuvre[7] est envisagée, dans le texte qui va être débattu au Parlement.
La liste des « métiers en tension », qui seraient pris en compte en 2023, reste à encore préciser.
[1] Premiers titres de séjour par motif d’admission en 2022
Motif | Effectifs | Part en % |
Étudiant | 108 340 | 34% |
Familial | 90 385 | 28% |
Économique | 52 570 | 16% |
Humanitaire | 40 490 | 13% |
Autres | 28 545 | 9% |
Total | 320 300 | 100% |
Ministère de l’Intérieur – 26/01/2023
[2] « Nous reprenons une tendance de long terme. Les effets de la crise sanitaire, qui ont marqué les flux migratoires en 2020 et 2021, sont partiellement effacés », a indiqué le ministère de l’intérieur.
[3] Motifs économiques
Emplois | Effectifs |
Part en % |
Salarié | 36 275 |
69% |
Scientifique | 4 875 |
9% |
Actif non salarié | 1 470 |
3% |
Artiste | 160 |
0% |
Saisonnier ou temporaire | 9 790 |
19% |
Total | 52 570 | 100% |
[4] Titres valides et document provisoires de séjour au 31/12/2022
Motif | Titres provisoires | Titres de séjour | Total |
Économique | 37 400 | 292 600 | 333 000 |
Les-titres-de-sejour-au-26-janvier-2023.pdf
[5] EM-2023-91-Les-titres-de-sejour-au-26-janvier-2023-1.pdf
[6] Régularisation par motif
Familiale | 22 250 |
Économique | 10 774 |
Étudiant | 1 005 |
Total | 34 029 |
Ministère de l’Intérieur – 26/01/2023
[7] Un des enjeux du titre « métiers en tension » serait d’ajuster à nos besoins l’accès au séjour des personnes d’ores et déjà en situation de travail, d’après le ministère.
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