La publication du nombre des inscrits à Pôle emploi fait l’objet d’articles mensuels ou trimestriels.

Mais il importe de prendre un peu de recul et tenir compte de plusieurs points.

1. La population des chercheurs d’emploi déclarés demeure importante, même si elle évolue.

2. Les variations doivent être considérés dans la durée, par exemple 2019/2022.

3. Les conditions d’accès et de sortie de Pole emploi changent (accès à l’indemnisation, politique de radiation, gonflement de l’apprentissage par une forte prime, etc.) et les comparaisons doivent en tenir compte.

LA POPULATION DES CHERCHEURS D’EMPLOI ÉVOLUE, MAIS DEMEURE IMPORTANTE.

Pôle emploi a eu 6,1 millions d’inscrits en moyenne au 4^ème trimestre 2022 pour la France entière.

D’une part, plus de 3,4 millions de personnes étaient sans emploi (catégories A et D).

D’autre part, 2,35 millions de salariés cherchaient un emploi, parallèlement à leur emploi : contrats courts successifs ou temps partiel (catégories B et C).

Certes le nombre des chercheurs d’emploi a diminué sur les trois dernières années (de 2019 avant crise à 2022) pour le total des inscrits de 305 000 (-4,7%).

Cette baisse trouve son origine à la fois dans la réduction des modes d’indemnisation chômage, dans les radiations et dans l’augmentation du nombre des contrats d’apprentissage pour les jeunes de moins de 29 ans.

Un transfert a eu lieu de la catégorie A (-14%) vers la catégorie B et C (+7%) témoigne des efforts de chômeurs pour travailler même sur des contrats précaires.

Moins de la moitié des DE étaient indemnisés au 3^ème trimestre 2022 (48% soit juste près de 3 millions). La baisse sur un an de leur nombre est nette avec -4,5% pour l’assurance chômage et -16,9% pour les ASS (Allocation de Solidarité Spécifique).

POLE EMPLOI PRÉSENTE LES TYPES DE SORTIE DE SES INSCRITS.

Certains résultats sont nets comme les 16% de retour à l’emploi, 11% d’entrée en stage et 8% d’arrêt de recherche[1].

Le chiffre le plus significatif est sans doute le nombre des radiations administratives (10% soit 52 900 personnes), dans la mesure où il s’est accru au travers de l’augmentation des contrôles conduits par l’établissement.

Mais 47% des sortants correspondent à des gens « perdus de vue ». Ils figurent dans la rubrique « Cessation d’inscription pour défaut d’actualisation ».

Globalement, du 4 trimestre 2019 (avant crise sanitaire) au 4 trimestre 2022, le nombre d’inscrit sortant de Pôle emploi a peu varié (+ 9 100, soit +1,7% de l’ensemble). 

LES MOTIFS D’ENTRÉE A POLE EMPLOI VARIENT PEU

Les variations des motifs d’entrée à Pôle emploi entre les 4^èmes trimestres 2019 et 2022[2] sont les suivantes.

• Une stabilité concernant les fins de contrat de travail (19,2%) et d’intérim (5,6%), soit au total 132 000 (près de 25% des entrées) ;

• Une progression du nombre de ruptures conventionnelles (39 000 soit +10%) ;

• Une hausse du nombre des démissions qui atteignent un total de 24 600 (+4,9%), mais restent peu nombreuses ;

• Une stabilité des entrées suite à un licenciement à hauteur de 44 000 (-0,5%), mais avec une baisse des licenciements économiques (-19,5%) et une hausse des autres licenciements (+3,9%).

• Une baisse des premières entrées sur le marché du travail (27 800 soit -20%)

• Une hausse sur les retours d’activité (100 800 soit +22%).

[1] Dares Indicateurs N°4 – 25 janvier 2023 – https://bit.ly/3j6Vfr4

Flux d’entrée et de sortie des demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en catégories A, B, C et équation comptable.

Séries trimestrielles nationales sur les demandes d’emploi – données CVS-CJO – 4e Trimestre 2022.

[2] Cause d’entrée à Pôle emploi