COMMENT IMAGINER L’ÉVOLUTION DES RECRUTEMENTS.
La Dares et France Stratégie avaient publié en mars 2022 des résultats nationaux concernant les métiers en 2030[1]. Ce rapport prévoyait 760 000 postes à pourvoir chaque année entre 2019 et 2030.
L’objectif était « d’anticiper les besoins de recrutement des employeurs entre 2019 et 2030 dans différents métiers ». L’idée était de faire apparaitre « les déséquilibres potentiels entre ces besoins de recrutement et le nombre de jeunes entrants sur le marché du travail dans chaque métier ».
Les chiffres nationaux se basaient sur les créations d’emploi, les départs en fin de carrière, le nombre des jeunes entrants, les postes à pourvoir, les mobilités interrégionales, les déséquilibres, etc.
Dans la plupart des régions, des difficultés de recrutement devraient s’accentuer, d’ici 2030, sur des métiers comme :
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Conducteurs de véhicules,
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Cadres des services administratifs et financiers, cadres commerciaux,
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Agents d’entretien, employés de maison, aides à domicile, etc.
D’autres métiers présentent une forte hétérogénéité en fonction des spécificités régionales. Sont ainsi cités des métiers à l’activité régionale comme « maraîchers, jardiniers, viticulteurs » ou « techniciens de la maintenance ».
LES MÉTIERS PAR RÉGION D’ICI 2030
Une déclinaison des données du rapport, pour les régions métropolitaines, vient d’être publiée, en janvier 2023[2].
Il faut remarquer, d’une part, que cette étude parait déjà un peu ancienne et, d’autre part, que beaucoup de données de contexte ont changé : pandémie, contexte international de guerre en Europe, forte hausse du coût de l’énergie, inflation élevée, etc. Au final, la baisse du taux de croissance prévue est sévère.
Les résultats demeurent intéressants, mais ils doivent être relativisés compte tenu des évolutions intervenues et de celles à venir[3].
« À l’horizon de 2030, toutes les régions présenteraient un déséquilibre positif traduisant un déficit potentiel de main-d’œuvre.[4] »
Les grandes tendances par zone géographiques étaient les suivantes :
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D’un côté, les régions de l’Ouest et du Sud seraient « dynamiques en termes d’emploi et attractives pour les professionnels venant d’autres aires géographiques, mais moins de jeunes y débutent en emploi qu’en moyenne nationale : les tensions sur les recrutements pourraient y progresser »[5].
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De l’autre, les régions intérieures, moins densément peuplées, ainsi que le Grand Est et les Hauts-de-France auraient « des déséquilibres moins marqués en raison de créations d’emploi plus faibles que la moyenne nationale »[6].
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Enfin, l’Île-de-France connaitrait « une très forte attractivité pour les jeunes mais aussi par des départs nombreux de ses actifs en emploi vers les régions atlantiques et méditerranéennes ».
UN ÉCLAIRAGE POUR LES POLITIQUES D’EMPLOI ET DE FORMATION A DÉTAILLER.
Dans le détail, il faut consulter la synthèse du rapport : Les métiers en 2030 : quelles perspectives de recrutement en région ? – La synthèse (PDF, 953.75 Ko) ou bien sa version complète : Les métiers en 2030 : quelles perspectives de recrutement en région ? – Le rapport (PDF, 6.67 Mo) pour bénéficier des données pour chacune des Régions.
Ce panorama régional des Métiers en 2030 a pour ambition d’accompagner les décideurs locaux et nationaux, dans leurs politiques d’emploi, d’orientation ou d’enseignement.
« En repérant les potentiels déficits de main-d’œuvre, il invite aussi à mener les actions nécessaires en amont pour éviter que des pénuries ne viennent handicaper la croissance. La formation est l’un des moyens de favoriser l’adéquation entre la demande et les besoins de main-d’œuvre, en particulier dans les métiers qui recrutent des compétences spécifiques. Mais elle ne saurait résoudre à elle seule toutes les difficultés d’attractivité des métiers et des formations qui y conduisent, qui appellent aussi des actions de la part des employeurs. »
[1] Les métiers en 2030 : le rapport national – https://dares.travail-emploi.gouv.fr/publication/les-metiers-en-2030-le-rapport-national
« Lancé en 2018, par la Dares et France Stratégie, ce quatrième exercice mobilise l’ensemble des données disponibles pour dresser un panorama chiffré des perspectives des métiers d’ici 2030. »
[2] Les métiers en 2030 : quelles perspectives de recrutement en région ? – 24 janvier 2023
[3] « CRISE SANITAIRE ET INCERTITUDE. La crise sanitaire puis économique survenue il y a deux ans a conduit à surseoir à la publication du rapport initialement prévue au printemps 2020. Il est en effet apparu nécessaire de prendre du recul sur cet événement inédit qui a eu des effets très contrastés sur les entreprises et les ménages et qui pourrait conduire à des transformations majeures dans le monde du travail, en accélérant notamment des tendances déjà à l’œuvre, à l’instar du télétravail. Parallèlement, les pressions sur le climat se font sentir de plus en plus fortement à travers le monde et pourraient accélérer significativement les efforts de décarbonation.
Dans ce contexte d’incertitude marquée, plusieurs scénarios macroéconomiques post-crise qui tiennent compte à la fois des changements de comportements induits par la crise sanitaire et des efforts de lutte contre le réchauffement climatique qui seront déployés à l’horizon 2030 ont été modélisés.
A l’heure où ce rapport est publié, la situation sanitaire mondiale demeure fragile, c’est pourquoi les hypothèses macroéconomiques qui fondent les scénarios élaborés dans cet exercice – bien qu’elles reposent sur un large consensus – sont davantage entourées d’incertitudes que dans les exercices précédents. »
[4] « Pour certains métiers, ce déséquilibre serait élevé partout sur le territoire, alors que pour d’autres il serait différent d’une région à l’autre. Ces disparités territoriales selon les métiers tiennent surtout à des dynamiques d’emploi hétérogènes et à des spécificités de la structure d’emploi au niveau local. »
[5] « Les difficultés de recrutement, déjà fortes, seraient accrues d’ici 2030 en Occitanie, Corse, Provence-Alpes-Côte d’Azur, Nouvelle-Aquitaine, Pays de la Loire, Bretagne et Auvergne-Rhône-Alpes. »
[6] « Les régions Île-de-France, Normandie, Grand Est, Hauts-de-France, Bourgogne-Franche-Comté et Centre-Val de Loire connaîtraient un déséquilibre potentiel inférieur à la moyenne nationale. »
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