En 2022, les dépenses en faveur de l’emploi et du marché du travail se sont maintenues à un montant important de 178,7 milliards d’euros (Md€), selon la Dares.
Elles ont subi une baisse de -7,7% en raison de la réduction des postes exceptionnels mis en place durant la crise sanitaire (184 Md€ en 2021).
Le budget identifie cinq postes d’importance assez inégale[1].
Sans entrer dans le détail, il semble pertinent de constater les ordres de grandeur de ces lignes budgétaires, dans une période ouverte à un réexamen politique des dépenses pour 2025.
LES CINQ VOLETS DU BUDGET EMPLOI
Près de la moitié du budget aura concerné les incitations à l’embauche avec près de 88 milliards d’euros.
Le second poste par son importance concerne l’indemnisation chômage (sous le titre de « Soutien au revenu en cas de perte d’emploi ou de réduction d’activité ») avec 45,6 milliards d’euros (26% de l’ensemble).
Le troisième poste concerne la formation professionnelle à hauteur de 27,7 Md€.
La quatrième porte sur les incitations à l’activité pour un budget de 11,1 Md€.
Le dernier poste concerne l’accompagnement à la recherche d’emploi pour 6,5 Md€.
ÉVOLUTION ENTRE 2021 ET 2022
La baisse entamée en 2021 se poursuit (–7,7% en 2022 en euros constants, après –2,6%), même si les dépenses demeurent supérieures à leur niveau d’avant-crise.
Les dépenses d’incitation à l’embauche sont en hausse de +3%. Cela est dû à la progression de la masse salariale « sous l’effet notamment des créations d’emplois » et aux revalorisations du Smic liées à l’inflation.
Les dépenses en faveur du soutien au revenu ont baissé de 29 % sur un an en raison de la fin du recours massif à l’activité partielle et, « dans une moindre mesure, par le repli des dépenses d’assurance chômage ».
Les dépenses en faveur de la formation professionnelle ont augmenté de +5%, à cause de « l’augmentation des effectifs en apprentissage et de la prolongation de l’aide exceptionnelle ».
Les dépenses d’incitation à l’activité ont baissé de -4%
Celles d’accompagnement des personnes en recherche d’emploi apparaissent quasiment stable (–1 %).
MESURES D’INCITATION À L’EMBAUCHE
Les mesures d’incitation à l’embauche apparaissent importante à hauteur de 87,7 Md€.
Elle comprennent plusieurs grands postes :
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Des mesures générales d’allégement du coût du travail (70,5 Md€) ;
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Des mesures d’exonérations sur certaines zones géographiques (1,9 Md€), d’exonérations sur certains secteurs économiques (8,9 Md€) d’allègement de cotisations sociales en réponse à la crise sanitaire (exonérations « Covid », aide au paiement…) (1,1 Md€) ;
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Des mesures d’aides à l’emploi de publics vulnérables, dont IAE, emplois aidés, etc. (3 Md€) et des emplois protégés, réadaptation et handicap (2,2 Md€).
Les mesures générales d’allégement du coût du travail comprennent principalement des réductions de cotisations sociales pour les employeurs :
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Les allègements généraux sur les bas salaires (35,9 Md€),
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La réduction du taux de cotisation maladie (bascule CICE) pour 23,5 Md€,
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Les réductions du taux de cotisations familiales (Pacte de responsabilité) pour 9,6 Md€…
L’ACCOMPAGNEMENT DES PERSONNES EN RECHERCHE D’EMPLOI L’accompagnement des personnes en recherche d’emploi affiche des dépenses à hauteur de près de 6,5 Md€ en 2022.
Les prestations de services du service public de l’emploi (SPE) ont mobilisé près de 6 milliards d’euros :
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France Travail (ex-Pôle emploi) : près de 5 Md€ ;
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Mission locale et permanence d’accueil, d’information et d’orientation : 758 millions ;
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Autres acteurs du SPE (Cap emploi, Apec, expérimentations sur la remobilisation des publics vulnérables) : 228 millions.
Les autres services d’accompagnement se situent à 400 millions.
Il s’agit de l’accompagnement des jeunes (garantie jeunes, promo 16-18, objectif premier emploi, prépa apprentissage, CEJ) pour 254 millions et de d’autres services pour 147 millions (Contrat de Sécurisation Professionnelle, Prépa compétences, aides à la mobilité France Travail, CIVIS, ANI Jeunes)
FORMATION PROFESSIONNELLE
Les dépenses de formation professionnelle (27,7 Md€) se divisent entre :
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L’alternance (13,5 Md€),
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Les autres formations (12,5 Md€)
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Les investissements et subventions aux organismes de formation (1,6 Md€).
L’apprentissage (y compris les aides à l’embauche) compte pour près de 13 milliards d’euros.
[1] Structure des dépenses en faveur de l’emploi et du marché du travail de 2022
Poids dans la dépense totale (en milliards d’euro et en %)
2022 en Md€ | Part en % | |
Incitation à l’embauche | 87,7 | 49% |
Incitation à l’activité | 11,1 | 6% |
Soutien au revenu en cas de perte d’emploi ou de réduction d’activité | 45,6 | 26% |
Formation professionnelle | 27,7 | 16% |
Accompagnement des personnes en recherche d’emploi | 6,5 | 4% |
Total | 178,7 | 100% |
Dares
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