L’Afpa a démarré une nouvelle action d’accompagnement : « La Promo 16.18, un programme pour trouver sa voie », d’une durée de 15 semaines.
Elle cible des jeunes de 16 à 18 ans « concernés par la mise en œuvre de l’obligation de formation à la rentrée 2020, c’est-à-dire qui ne sont ni au collège ou au lycée, ni en formation ni en emploi ». Elle se situe en complémentarité des dispositifs existants pour lutter contre le décrochage scolaire.
Dans le cadre du Plan jeunes (programme #1Jeune1Solution), l’Afpa devrait ainsi accueillir 35 000 jeunes décrocheurs en 2020 et 2021.
Cet objectif semble ambitieux puisque le gouvernement estime à 60 000 le nombre des mineurs qui ne sont ni en études, ni en formation, ni en emploi.
LA PROMO 16.18 SE DÉROULE EN PLUSIEURS PHASES
L’Afpa renforce sa collaboration avec les Missions Locales sur cette action[1], puisque les Missions Locales sont les prescripteurs de ce parcours et qu’elles maintiennent un lien permanent avec le jeune et le référent Promo 16.18 du centre Afpa[2].
Quatre phases[3] sont prévues pour « construire un projet professionnel durable » : d’abord une période de présentation conduisant à l’adhésion au projet sur une semaine, suivi d’une une phase de réflexion de deux semaines, puis une « initiation » de deux semaines, suivie par une phase de « construction » sur huit semaines et, enfin, une phase de préparation de la solution choisie sur deux semaines.
A l’issue du parcours, les jeunes doivent déboucher sur l’une des solutions classiques : accès direct à l’emploi via l’apprentissage ou des missions de longue durée, accès à une formation diplômante, aux Ecoles de la 2e Chance, aux EPIDE, au service civique, ou un retour en formation initiale. L’objectif est que 70% de ces jeunes accèdent à l’une de ces solutions.
UNE ARTICULATION ENTRE LES MISSIONS LOCALES ET L’AFPA EST PRÉVUE.
A l’occasion de l’Assemblée générale de l’Union nationale des Missions locales (UNML) du 8 décembre, la ministre déléguée, chargée de l’Insertion, a souligné la nécessité que les Missions locales orientent des jeunes vers l’opération de l’Afpa : « La promo 16-18 ».
Elle a évoqué d’une « bonne dynamique entre les Missions locales et l’AFPA[4] », selon les premières remontées d’information dont elle a eu connaissance.
CETTE ACTION ENTRE DANS LE CADRE DE L’OBLIGATION DE FORMATION POUR LES 16-18 ANS.
Le décret du 5 août 2020 relatif à l’obligation de formation des jeunes de seize à dix-huit ans a défini « les conditions de mise en œuvre de l’obligation de formation et les motifs d’exemption pour les jeunes soumis à cette obligation ainsi que le rôle des missions locales chargées de contrôler le respect de cette obligation de formation et celui de leurs partenaires ».
Les Missions Locales, qui ont la charge de la mise en œuvre de la nouvelle « obligation de formation pour les 16-18 ans »[5], ont pu constater des retards dans la fourniture les listes de jeunes en rupture scolaire par l’Éducation nationale. Le démarrage prévu en septembre a été retardé. La ministre déléguée[6] a tenté de les rassurer :
« Il est très important d’avoir les listes [de décrocheurs] au plus vite. Elles sont attendues, selon le ministère de l’Éducation nationale, pour le 15 décembre au plus tard. »
TROIS PHASES CONDITIONNENT LA RÉUSSITE DE CETTE « OBLIGATION DE FORMATION » DES JEUNES MINEURS.
Le bon démarrage de ces actions repose sur un repérage plus exhaustif que précédemment des jeunes 16/18 ans concernés, par les Missions locales.
Le second pari est la réussite de la prise en charge effective d’un part importante de ces jeunes décrocheurs.
Le troisième enjeu est l’adhésion réelle de ces jeunes à un accompagnement en mission locale ou à l’Afpa, avec un taux d’abandon réduit.
[1] « L’Afpa et les Missions Locales mettent en commun leurs expertises pour sécuriser le parcours et poursuivre l’accompagnement jusqu’à la réussite du projet. » – AFPA
[2] L’Afpa développe des partenariats, d’une part pour promouvoir le dispositif auprès des jeunes décrocheurs et d’autre part, pour intervenir directement auprès des jeunes dans le cadre de leurs ateliers et activités.
[3] « La Promo 16.18 est un dispositif de mobilisation innovant de 15 semaines qui permet de : Réconcilier les jeunes avec leur avenir : révéler leurs rêves, leurs talents dans un cadre de confiance ouvert à toutes les possibilités d’orientation, les guider vers l’autonomie en les sortant de leur univers quotidien : développer la confiance, l’estime de soi, l’ambition et la capacité à agir sur son parcours, leur faire découvrir les métiers et les opportunités dans leur région et/ou dans d’autres régions, et notamment les métiers émergents ou en tension, valider leurs compétences et expériences par des open badges : compétences socles et transversales, compétences numériques. » – AFPA
[4] « Ces bonnes relations jouent aussi leur rôle dans le cadre de confiance que nous voulons offrir aux jeunes ».
[5] « En 2019, la loi pour l’école de la confiance a instauré l’obligation de formation jusqu’à 18 ans. Concrètement, dès cette rentrée 2020, tous les jeunes âgés de 16 à 18 ans devront être accompagnés. » – la ministre déléguée à l’insertion.
[6] « C’est une mesure profondément sociale pour lutter contre les inégalités de destin. Elle permet aussi de lutter contre l’augmentation des décrocheurs avec le confinement. » – la ministre déléguée à l’insertion.
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