UNE PRÉVISION DE FAIBLE CROISSANCE
Une remontée de la croissance économique est prévue, mais son rythme reste faible et toujours incertain.
Le redressement des comptes publics ne semble donc pas pouvoir être rapide.
La Banque de France a maintenu sa prévision de croissance du Produit Intérieur Brut (PIB) pour 2024 à +0,8% ; son niveau reste inférieur à celui pris en compte dans le budget du gouvernement (1% dans la Loi de finances 2024)[1].
Elle a réduit ses prévisions pour les années suivantes :
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Pour 2025, la BdF prévoit +1,2%, contre +1,5% (-0,3%).
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Pour 2026, +1,6%, contre +1,7% (-0,1%).
UNE HAUSSE DU CHÔMAGE JUSQU’EN 2025
La Banque de France prévoit un repli de l’emploi à partir du 3ème trimestre 2024, puis jusqu’à fin 2025[2].
Le taux de chômage au sens du Bureau international du Travail (BIT) devrait continuer sa progression jusqu’en 2025 pour atteindre 7,9% de la population active.
« Il atteindrait un pic à 7,9 % fin 2025, avant de repartir à la baisse en 2026 en raison de l’accélération de l’activité. » – Banque de France.
L’emploi « serait affecté mis en retard par le ralentissement de l’activité et par le rétablissement partiel des pertes de productivité, observées depuis la période Covid ».
Ces prévisions ont été formulées en mai 2024, avant l’élection européenne et la décision de dissolution de l’Assemblée nationale.
Elles ne prennent n compte ni le recadrage politique à venir suite aux élections législatives ni les aléas géopolitiques liés à la guerre en Europe et à l’évolution des échanges internationaux.
LA FRANCE A UN « DÉFICIT EXCESSIF ».
La Commission européenne a placé la France sous procédure de déficit excessif : la situation fiscale de la France est jugée « préoccupante »[3].
Cette annonce traduit la hausse du déficit constatée en 2023 (5,5%) et encore incertain pour 2024 (prévision 5,1% au mieux !).
Cette procédure intervient en pleine campagne électorale.
Elle témoigne de la gestion imprudente du budget l’État de ces dernières années par le gouvernement.
Il a conduit, à la fin mai 2024, à la dégradation de la note de crédit de la France par Standard and Poor’s.
Le redressement des comptes publics de la France apparait comme un impératif majeur. Il ne figure malheureusement pas dans certains programmes électoraux.
Les responsables politiques actuels, qui ont eu en charge la gestion du pays, ne peuvent en aucun cas se dédouaner de leurs responsabilités sur ces mauvais résultats[4].
UN PLAN DE REDRESSEMENT EST ATTENDU PAR L’UE.
Au niveau de l’Union européenne, la France est tenue de proposer une stratégie de redressement, à moyen terme, en septembre 2024, puis des propositions de corrections en novembre 2024.
Une procédure officielle pourrait être officiellement ouverte par la Commission en décembre 2024.
Elle peut déboucher sur des sanctions éventuelles, mais, à ce jour, celles-ci semblent improbables si un plan crédible, par exemple de réduction des dépenses et de hausse des recettes, est présenté par le gouvernement français.
La nouvelle version des règles européennes[5] impose aux pays, en déficit excessif, une réduction minimum du déficit public de 0,5 point par an, c’est à dire un effort de rigueur budgétaire important et rapide pour atteindre le seuil des 3% de déficit.
Il faudrait une baisse annuelle de plus de 0,5% du niveau de la dette pour atteindre les 3% en 2028.
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Certains programmes présentés en vue des législatives par les partis politiques, ou les coalitions de partis, à l’occasion des législatives comprennent des propositions qui apparaissent éloignées de la réalité de la situation économique du pays : déficit excessif, prévision d’une croissance faible, etc.
La situation économique actuelle du pays doit être prise en compte.
[1] Prévisions Banque de France au 22 mai 2024
2022 | 2023 | 2024 | 2025 | 2026 | |
PIB réel au 4T | 2,6% | 1,1% | 0,8% | 1,2% | 1,6% |
Taux de chômage en fin d’année | 7,1% | 7,5% | 7,6% | 7,9% | 7,6% |
[2] Ces prévisions macroéconomiques de la Banque de France remonte au 22 mai 2024. https://www.banque-france.fr/fr/publications-et-statistiques/publications/projections-macroeconomiques-juin-2024
[3] Plusieurs pays sont l’objet de cette procédure : l’Italie, la Belgique, la Hongrie, la Pologne, la Roumanie, la Slovaquie et Malte.
[4] L’affirmation du président de la République ne semble pas crédible : « Nous voulons encourager les Français au travail et non à l’inactivité. Cette ambition passera par le sérieux budgétaire sous peine d’appauvrir les épargnants.. »
[5] La Commission européenne a adopté les nouvelles règles du Pacte de stabilité
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