UNE ANNONCE DE 190 000 POSTES SALARIE SUPPLÉMENTAIRES EN 2016
Le gouvernement pronostique une création nette de 190 000 postes supplémentaires en 2016[1], après une création nette de 95 000 emplois créés en 2015. Ce dernier chiffre pour l’année 2015 est par ailleurs contestable [2].
« Après trois années de repli, l’emploi salarié marchand s’est stabilisé en 2015. Il repartirait à la hausse en 2016 grâce aux effets conjugués du CICE, du pacte de responsabilité et de la nouvelle prime à l’embauche dans les PME (dispositif Embauche PME) » selon le programme de stabilité.
Sur les 190 000 postes créées en 2016, 130 000 emplois salariés environ sont prévus dans le secteur marchand[3], les autres dans les fonctions publiques et au travers des contrats aidés dans les associations. Sur ce total, l’effet global des mesures de réduction du coût du travail est estimé par le gouvernement à hauteur de 150 000 postes.
Pour ces projections budgétaires, l’hypothèse actuellement retenue est celle d’un taux de croissance atteignant les 1,5%, compte tenu de circonstances extérieures favorables (cours du pétrole, taux de change, etc.) et de la baisse des charges engagée.
Depuis l’annonce de ce chiffre, l’ambition a déjà diminué puisque le président de la République vient d’annoncer qu’ »En 2016, nous pensons que nous pourrons créer 150.000 ou 160.000 créations d’emploi nets« [4].
UNE BAISSE DES PRÉVISIONS A 150 000 CRÉATIONS D’EMPLOIS NOUVEAUX
La prévision est déjà passée de 190 000 à 150 ou 160 000 créations nettes d’emplois, et encore la proportion des emplois en contrat de travail temporaires sur ce total de créations n’est-elle pas précisée.
En tout état de cause ces chiffres positifs, et probablement réalisables, apparaissent comme bien faibles, puisqu’ils sont compris entre 0,65 et 0,80% du total des emplois salariés.
Cette augmentation du nombre net des emplois salariés ne peut pas suffire à elle-seule entrainer une réduction significative du nombre de demandeurs d’emploi sur l’année 2016, compte tenu de l’augmentation parallèle du nombre des actifs.
Cet exercice de prévisions est par principe difficile. Il est vrai qu’il prend une grande importance politique en cette fin de quinquennat (2012-2017). Ces chiffres seront très attendus début 2017.
[1] Extrait du document : « Une stratégie pour tenir nos engagements dans la durée programme de stabilité 2016-2019 ». http://proxy-pubminefi.diffusion.finances.gouv.fr/pub/document/18/20772.pdf
Chiffres clés cadrage macroéconomique | 2015 | 2016 | 2017 |
Croissance en volume | +1,2 % | +1,5 % | +1,5 % |
Inflation IPC total | 0,0 % | +0,1 % | +1,0 % |
Pouvoir d’achat RDB réel | +1,8 % | +1,6 % | +1,2 % |
Investissement des entreprises en volume | +2,0 % | +3,2 % | +3,8 % |
Emploi total moy. annuelle | + 95 000 | + 190 000 | + 150 000 |
[2] « Dans ce contexte, l’économie française a renoué avec les créations d’emploi dans le secteur privé en 2015 (+100 000). Ce rythme devrait s’accélérer dès cette année, grâce au renforcement de la reprise et au déploiement du plan d’urgence pour l’emploi. » (Présentation du Programme de stabilité – Discours de Michel SAPIN, ministre des Finances et des Comptes publics – Bercy – Mercredi 13 avril 2016).
[3] 30 000 postes marchands devraient bénéficier, en 2016, de la prime à l’embauche dans les PME, selon le Ministère des Finances, suite à la mesure prise par le plan emploi de janvier 2016.
[4] « En 2015, nous avons créé cent mille emplois net de plus. Pour la première fois depuis cinq ans, l’économie française a créé davantage d’emplois qu’elle n’en a supprimé. Je pense que c’est lié à cette politique-là. En 2016, nous tablons sur cent cinquante ou cent soixante mille créations d’emploi net. » (François HOLLANDE lors de l’émission « Dialogues citoyens », sur France 2, jeudi 14 avril 2016).
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