LE RECOURS AU COMMERCE EN LIGNE AURAIT DÉTRUIT DES EMPLOIS.
Une récente étude dresse un constat sur l’impact de la réorganisation des modes de distribution, dans le commerce non-alimentaire, sur les emplois, sur la période 2009-2018[1].
- Le recours croissant au commerce en ligne aurait ainsi engendré 114 000 destructions d’emplois dans le secteur du commerce de détail non-alimentaire en France (-16,8% des effectifs de 2018)[2]. Les disparitions d’emploi seraient principalement centrées sur trois secteurs : l’ « habillement, chaussures et équipement sportif » (56,5%), les « autres services » (30%) et les « articles de ménage » (10%)[3].
- Tandis que la vente en ligne aurait permis de créer 33 000 emplois dans le commerce de gros en France sur la même période (+17% des effectifs en 2018).
Au total, sur la décennie, la France aurait ainsi perdu plus de 82 000 emplois dans le commerce non-alimentaire.
Ces évolutions des effectifs peuvent évidemment être dues à de multiples autres facteurs, liés à l’évolution même des activités (par exemple, pour les achats de matériels informatiques) dans chacun de ces secteurs sur cette période. Néanmoins, de réels changements dans les habitudes de consommation ont eu lieu.
LE SOLDE DES CRÉATIONS/DESTRUCTIONS D’EMPLOIS POUR LES COMMERCES DE DÉTAIL ET DE GROS EST CLAIREMENT NÉGATIF.
Cette évolution aurait bénéficié à de grandes entreprises (plus de 250 salariés) du commerce non-alimentaire de détail et de gros qui auraient créé des emplois sous l’effet du e-commerce. Chaque emploi créé aurait détruit près de deux dans les entreprises de taille plus modeste.
La même étude évoque la possible destruction entre 46 000 et 87 000 emplois d’ici 2028 en fonction de la progression du e-commerce sur l’ensemble des secteurs étudiés (commerce de détail, de gros et 4 branches de services).
Cette étude, au-delà du détail des chiffres, confirme les tendances qui marquent l’évolution de la distribution.
Ce secteur demeure en évolution permanente entre commerces indépendants de détail, chaines de grande distribution, hypermarchés, commerce en ligne, etc.
Les périodes de confinement de 2020 ont conduit une part des commerces à développer des solutions de commerce en ligne (« clique et collecte »), avec un succès variable. Les outils en ligne, mis au point à cette occasion, seront probablement conservés, pour une part, et de nouvelles habitudes prises au moins dans certains secteurs (livres, musiques, etc.).
[1] E-COMMERCE ET EMPLOI : Bilan et perspectives dans le commerce non-alimentaire et les services en Europe – 30 novembre 2020 – http://www.kavalacapital.com/content/20201201-Rapport_ecommerce.pdf
[2] Les types de biens définis par cette enquête sont les articles ménagers (jouets, ameublement etc. à l’exception des appareils électroniques) ; les achats de films et musiques ; les appareils électroniques ; matériels informatiques ; habillement, chaussures et équipement sportif ; livres, journaux et magazines ; services de télécommunication ; services financiers ou d’assurance ; hébergement de vacances ; transports ; organisation de voyages et autres.
[3] Soldes d’emplois dans le commerce de détail liés au e-commerce en France entre 2009 et 2018
Commerce de détail | Effectifs salariés | Part de la baisse |
Habillement, chaussures et équipement sportif | -64 571 | -56,4% |
Autres services | -34 893 | -30,5% |
Articles ménages | -11 090 | -9,7% |
Livres, journaux et magazines | -2 876 | -2,5% |
Matériel informatique | -692 | -0,6% |
Équipement électronique | -272 | -0,2% |
Films et musiques | -32 | 0,0% |
Total | -114 426 | -100,0% |
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