LA PROGRESSION DU NOMBRE DES CONTRATS D’APPRENTISSAGE RALENTIT
Avec les aides aux employeurs à hauteur de 5 000 ou 8 000 € en 2022, la progression a continué à progresser, mais plus lentement.
A fin septembre 2022, 952 000 jeunes se trouvaient en contrat d’apprentissage[1], en première année ou dans les années suivantes de leur formation.
On ne dispose pas du détail par année de leur parcours.
Leur nombre a progressé de 17% entre 2021 et 2022, après une progression de +38,5% entre 2020 et 2021.
Entre 2021 et 2022, le nombre des contrats d’apprentissage signés, sur les 9 premiers mois de l’année, avait progressé de près de +16% (environ +68 000 entrées).
Cela représente 678 500 entrées en apprentissage entre janvier et septembre 2022[2].
Entre 2020 et 2021, le nombre des contrats d’apprentissage signés avait progressé de 46% sur les 9 premiers mois de l’année.
Ce chiffre des entrées doit être considéré en tenant compte d’une proportion significative de l’ordre de 25% d’abandons de parcours, soit 170 000.
LE GOUVERNEMENT MODIFIE LE MONTANT DES AIDES A L’EMBAUCHE D’APPRENTIS ET DE SALARIES EN CONTRAT DE PROFESSIONNALISATION EN 2023
Une aide d’un montant de 6 000 € sera versée à toutes les entreprises, pour les contrats conclus avec un alternant, mineur comme majeur, en 2023, pour la première année d’exécution du contrat[3].
Le ministre du Travail et la ministre déléguée chargée de l’Enseignement et de la Formation professionnels, ont confirmé le 1er décembre les montants d’aides à l’embauche d’apprentis et de salariés en contrat de professionnalisation de moins de 30 ans qui s’appliqueront pour l’année 2023.
Le dispositif pour 2023 est marqué par une évolution :
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Une élévation du niveau de l’aide pour les alternants mineurs, qui passe de 5 000 € à 6 000 €[4].
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Une diminution de l’aide de 8 000 à 6 000 € pour les majeurs (-25%).
6 MILLIARDS D’EUROS D’AIDE AUX ENTREPRISES ?
Le budget annuel nécessaire pour verser cette aide de 6 000 € aux entreprises pour l’accueil d’un million d’alternants devrait être de 6 milliards d’euros, c’est-à-dire bien supérieure à l’enveloppe prévue par la loi de finances 2023 !
Ce million d’alternant pourrait être composé, par exemple, de 880 000 contrats d’apprentissage et 120 000 contrats pro.
Ce point reste donc à clarifier.
LES PROPOS TENUS PAR LES MINISTRES SUR L’INSERTION PROFESSIONNELLE DES APPRENTIS RESTENT TRÈS DISCUTABLES.
Les ministres affirment que « 70% des jeunes étant en emploi un an après leur diplomation »[5].
Cette affirmation est très discutable.
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D’une part, ce discours ne tient pas compte du fait que le diplôme obtenu par apprentissage n’est pas dans nombre de cas un diplôme terminal et qu’il est suivi d’autres études en formation initiale ou en alternance.
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D’autre part, il ne prend en compte : ni de l’importante proportion des abandons de parcours (25 ou 30%) ni de la proportion des diplômes, ou certification, qui ne sont pas validés au terme de l’apprentissage.
[1] Données brutes – Contrat d’apprentissage secteurs privé et public – stocks.
[2] Dares – Poem – Mise à jour au 30 novembre 2022
[3] « Le nouveau dispositif d’aide instauré pour 2023 répond à un triple objectif : Susciter l’engagement des entreprises en les soutenant dès la première année dans le projet de recrutement en alternance ; Favoriser l’embauche d’apprentis sur les niveaux bac ou inférieurs et dans les plus petites entreprises ; Rendre le dispositif plus lisible pour les jeunes et leurs employeurs. »
[4] Il s’agit officiellement « de renforcer l’accès à l’apprentissage des jeunes les moins qualifiés ».
[5] « Par cette décision, le Gouvernement maintient un fort niveau d’investissement en faveur de l’apprentissage, une voie de réussite et d’insertion professionnelle durable pour nos jeunes qui a fait ses preuves lors du dernier quinquennat : 70% des jeunes étant en emploi un an après leur diplomation. Ce soutien permettra de faire de la France une véritable nation de l’apprentissage au service du plein emploi et d’atteindre, d’ici la fin du quinquennat, un million de nouveaux apprentis par an ».
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