De nombreux jeunes rencontrent des difficultés d’insertion professionnelle à la sortie de l’enseignement supérieur, contrairement à l’image idyllique donnée par nombre de politiques et journalistes.
Les difficultés se traduisent par :
- l’allongement du temps d’obtention d’un premier emploi,
- la faible qualité de ce premier emploi avec un faible nombre d’emplois pérennes correspondant au projet professionnel ou à la formation du jeune, et des solutions insatisfaisantes: des durées du contrat de travail souvent inférieures à 6 mois (contrat court), une fréquence des emplois à temps partiel, un montant du salaire proche du salaire minimum, une fonction d’exécution lors de la première embauche.
Enfin se pose la question de l’absence ou la faiblesse des ressources pendant la recherche d’emploi.
LES PROFILS DES JEUNES EN DIFFICULTÉ D’INSERTION PROFESSIONNELLE À LA SORTIE DU SUPÉRIEUR SONT DIVERS
La typologie des profils des jeunes en difficultés d’insertion professionnelle observées est la suivante.
D’une part, de nombreux jeunes abandonnent leurs études en situation d’échec en premier cycle universitaire (non-obtention du BTS, du DUT, de la Licence, échec en classe préparatoire ou dans une autre filière sélective comme PACES…). Ils disposent de leur seul bac.
D’autres jeunes se trouvent en situation d’échec par rapport à leur projet professionnel et personnel initial, il s’agit par exemple :
- de jeunes en échec en Master 1 titulaires d’une licence généraliste,
- de titulaires d’un Master 1 non acceptés dans le (ou les) Master 2 qu’il a choisi,
- Jeunes abandonnant la recherche après engagement de travaux de recherche,
- Doctorants abandonnant leur thèse en cours.
Mais aussi de jeunes diplômés du supérieur en échec aux concours de la fonction publique qu’ils ont présenté.
Parmi les jeunes diplômés, certains restent en recherche de projet professionnel au terme de leurs études. C’est le cas de jeunes diplômés de filières généralistes à faibles débouchés, par exemple licence généraliste, master 2 recherche, etc., de jeunes diplômés de filières professionnelles à faibles débouchés, de jeunes diplômés en cours de réorientation professionnelle au terme de leurs études.
A ces situations de sortie s’ajoutent des risques de discrimination à l’embauche liés à l’âge (diplômés à 20 ans ou à 28 ans et plus) ou de discrimination sociale, raciale, sexiste, liée au handicap, lié au domicile, etc.
Enfin, certains jeunes rencontrent des difficultés particulières provenant des exigences découlant du projet professionnel et personnel, ne remplissant pas des prérequis à une embauche, ayant des problèmes d’attitude ou de comportement.
Ces difficultés concernent de l’ordre de la moitié des jeunes issus de l’enseignement supérieur, diplômés ou non diplômés.
LA DIFFICULTÉ D’INSERTION PROFESSIONNELLE DES JEUNES SE MESURE SELON PLUSIEURS CRITÈRES
Plusieurs indicateurs pourraient être utilement pris en compte pour mesurer la qualité de l’insertion professionnelle des jeunes.
- Le temps entre l’obtention du diplôme d’enseignement supérieur et l’accès à un premier emploi (quelle que soit sa nature), la question de cette durée doit être corrélée avec celle des ressources du jeune diplômé ayant quitté l’enseignement supérieur,
- L’adéquation totale ou partielle de l’emploi obtenu par rapport au projet professionnel et personnel du jeune diplômé, la satisfaction globale du jeune par rapport à l’emploi occupé,
- L’obtention d’un « emploi durable » comme un CDI ou un CDD/CTT de plus de 6 mois ou au contraire l’obtention d’un contrat court de moins de 6 mois,
- L’obtention d’un emploi à temps plein,
- Le rapport du salaire mensuel à temps plein par rapport au salaire minimal.
Le taux de jeunes diplômés en emploi croît progressivement à partir de l’obtention du diplôme pour atteindre les 90% à 30 mois, selon les enquêtes du ministère. Mais, ce taux d’insertion professionnelle évolue beaucoup en fonction des profils, des secteurs et du contexte économique.
Un commentaire to “De nombreux jeunes sortants du supérieur connaissent des difficultés d’insertion professionnelle.”
2 septembre 2015
Difficultés d’insertion des JD | T...[…] Le taux de jeunes diplômés en emploi croît à partir de l’obtention du diplôme pour atteindre les 90% à 30 mois. Mais, il évolue beaucoup en fonction des profils […]