Une récente enquête de l’Apec[1] s’intéresse à l’impact sur l’emploi des évolutions de la production et de la consommation d’énergie en France.
Ces évolutions sont souvent désignées, dans le cadre de la communication politique, sous la dénomination de « transition énergétique ». Ce concept idéologique recouvre en fait :
- des activités assez classiques (installation de réseaux électriques, construction de plates-formes offshore ou travaux d’isolation thermique des bâtiments, par exemple) et
- des activités nouvelles déjà bien installées, comme les parcs éoliens ou les centrales solaires photovoltaïques.
Elles ne présentent pas de réelles ruptures ni en matière d’activités ni dans le domaine de l’emploi.
PEU DE NOUVEAUX MÉTIERS LIÉS AUX ÉVOLUTIONS ÉNERGÉTIQUES
Ces évolutions ne génèrent « qu’à la marge » la création de nouveaux métiers pour les cadres.
Par exemple dans le bâtiment, « on constate le développement de certains métiers dans les bureaux d’études et les sociétés de service et de contrôle sur les calculs de performance énergétique. » Des métiers pourraient émerger et devenir indispensables comme le « conducteur de travaux en rénovation énergétique » ou le « technico-commercial spécialisé en aménagement durable ».
Dans le secteur de l’énergie, l’enquête note une croissance des demandes de spécialistes en efficacité énergétique : « En 2014, les offres d’emploi concernant les ingénieurs / chefs de projet en efficacité énergétique représentaient 12 % des offres étudiées dans le secteur de l’énergie, contre 6 % en 2005 ». L’étude constate la présence d’offres d’emploi pour des « ingénieurs / chefs de projets en énergies renouvelables » devant prendre en charge des installations d’équipements d’énergies renouvelables : centrales photovoltaïques, parcs éoliens, unités de production de biomasse …
On se trouve davantage dans une approche qualitative (élévation du niveau de formation des personnels) que quantitative (nombre d’emploi créés).
UN RÉEL BESOIN EN NOUVELLES COMPÉTENCES
Elle implique l’acquisition de nouvelles compétences demandées pour un nombre important de métiers déjà existants, notamment dans les secteurs de l’énergie, de l’automobile ou de la construction.
« Parmi les nouvelles compétences à maîtriser, on peut citer la connaissance du cadre réglementaire et des différentes normes environnementales, les logiques de l’écoconception, du recyclage et plus globalement de l’analyse des cycles de vie d’un produit, la connaissance fine de disciplines fortement liées à la problématique de l’énergie ou encore l’intégration des technologies numériques. »
DES MODES DE TRAVAIL INTERDISCIPLINAIRES PLUS FRÉQUENT.
La capacité à travailler ensemble se conjugue au développement de compétences techniques propres aux métiers. Les « décloisonnements disciplinaires ont aussi des impacts sur les secteurs ». Ils produisent le développement de relations transversales entre différents métiers.
Les évolutions de la production et de la consommation d’énergie imposent des compétences nouvelles et une approche plus interdisciplinaire, sans être à l’origine d’un nombre important de créations de nouveaux emplois cadre.
[1] Source : APEC, Transition énergétique : impacts sur les métiers cadres, décembre 2015.
Méthodologie : L’analyse d’un échantillon d’offres d’emploi publiées par l’Apec dans chacun des trois secteurs en 2005 et 2014. La réalisation d’une quinzaine d’entretiens auprès d’experts (responsables de pôles de compétitivité, de branches professionnelles, de réseaux d’acteurs, de centres de formation…).
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