12% DES ALLOCATAIRES DU RSA BÉNÉFICIENT D’UN ACCOMPAGNEMENT SIGNIFICATIF VERS L’EMPLOI PAR POLE EMPLOI.
« 40% des bénéficiaires du Revenu de solidarité active (RSA) soumis aux droits et devoirs sont inscrits à Pôle emploi » comme demandeurs d’emploi, tenus à une recherche d’emploi, (catégorie A, B ou C), fin 2017[1].
Ce chiffre peut paraitre faible, il s’explique par le fait qu’il n’y a pas vraiment incitation des intéressés à s’inscrire à Pôle emploi.
Le nombre des RSA inscrit à Pôle emploi est à comparer par rapport aux 2,1 millions de bénéficiaires du RSA.
« Fin 2017, ils étaient 834 000 à être inscrits chez l’opérateur public, ce qui représentait environ 14% des demandeurs d’emploi. »
5% de ces inscrits bénéficient d’un accompagnement « global », avec un financement européen[2], soit environ 42 000. La moitié des personnes disposant d’un « accompagnement global » seraient des bénéficiaires du RSA[3].
Près du quart (24%) ont d’un « accompagnement renforcé », soit environ 200 000.
Au total, seulement 11,6% des bénéficiaires du RSA ont un accompagnement significatif vers l’emploi.
La prise en charge par Pôle emploi apparait bonne pour ce public, par rapport à l’ensemble des inscrits.
« Les bénéficiaires du RSA font partie des populations les plus éloignées de l’emploi. »
C’est pourquoi compte tenu de ce dernier critère, ils sont pris en charge, de manière privilégiée par Pole emploi.
Pôle emploi distingue 4 types d’accompagnement[4] en fonction de la situation des demandeurs d’emploi. Dans le cas des personnes au RSA, la répartition entre les types d’accompagnement est la suivante :
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Accompagnement global : 5 % (contre 1% pour l’ensemble),
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Accompagnement renforcé : 24 % (contre 16%),
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Accompagnement guidé : 53 % (contre 48%),
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Accompagnement suivi : 17% (contre 33%),
Les accompagnements « actifs » (c’est-à-dire « global » ou « renforcé ») ne concernent que 29% des intéressés inscrits à Pôle emploi.
« Ces deux types d’accompagnement sont davantage dispensés aux bénéficiaires du RSA ayant un moindre niveau de formation ou s’étant récemment inscrits à Pôle emploi. »
La délégation d’accompagnement à un organisme autre que Pôle emploi se limite à 14% des cas. Elle concerne, par exemple, des jeunes bénéficiaires du RSA de moins de 25 ans, renvoyés vers une mission locale ou des personnes en situation de handicap vers les Cap emploi.
L’ACCOMPAGNEMENT SOCIAL PRIME LE PLUS SOUVENT EN RAISON DES SITUATIONS PERSONNELLES
La loi prévoit que les allocataires du RSA soient accompagnés en vue de leur « insertion professionnelle et/ou sociale ».
Travailler sur les freins sociaux à la reprise d’un emploi (logement, santé, garde d’enfants, mobilité, etc.) apparait prioritaire, avant d’aborder la question de l’insertion professionnelle proprement dite.
Des structures spécifiques en amont de Pôle emploi sont mobilisées par les Conseils départementaux, sur cet objectif social.
Ces chiffres éclairent les discours et engagements des responsables politiques sur la prise en charge des personnes bénéficiant du RSA !
Le lien entre « social » et « emploi » demeure assez mal traité de par la diversité administrative des acteurs.
[1] Source : Étude publiée par la Drees, le service statistique des ministères sociaux / « Insertion : un accompagnement renforcé ou global pour 30 % des bénéficiaires du RSA inscrits à Pôle emploi » – Dress – juillet 2019 – https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/er1121.pdf
[2] Il est financé par le Fonds Social Européen, cette nouvelle modalité d’accompagnement s’adresse aux personnes rencontrant des freins (sociaux, économiques…) à leur recherche d’emploi. Le principe : bénéficier d’un double accompagnement réalisé par un conseiller Pôle emploi et un travailleur social du conseil départemental.
[3] « À l’inverse, seuls 17% des chômeurs touchant le RSA bénéficient d’un accompagnement « suivi », le plus léger proposé par Pôle Emploi, contre 33% de l’ensemble des chômeurs. »
[4] « QUATRE MODALITÉS D’ACCOMPAGNEMENT
Afin de faciliter le retour à l’emploi, Pôle emploi adapte son offre de services aux besoins des demandeurs en termes de fréquence des contacts et de nature du suivi. Nos prestations se déclinent ainsi suivant quatre modalités d’intervention :
- L’accompagnement renforcé : à destination des personnes les plus éloignées de l’emploi, qui ont impérativement besoin d’entretiens physiques réguliers avec leur conseille. Ce dernier gère alors un portefeuille maximum de 70 demandeurs d’emploi dans cette situation.
- L’accompagnement guidé : pour les demandeurs d’emploi qui ont besoin d’un appui régulier dans leur recherche, par des échanges physiques, téléphoniques ou par e-mail. Le conseiller détient alors un portefeuille de 100 à 150 personnes.
- Le suivi et appui à la recherche d’emploi : cette modalité s’adresse aux demandeurs les plus autonomes et proches du marché du travail. Dans cette situation, le conseiller pilote un portefeuille de 200 à 350 personnes, en veillant à ce qu’elles reçoivent des offres d’emploi et restent actives dans leur recherche. Les contacts sont essentiellement dématérialisés.
- L’accompagnement global : en partenariat avec les Conseils départementaux, nous mettons en place des binômes réunissant des conseillers Pôle emploi et des correspondants sociaux au sein des départements. Ces derniers mobilisent, au sein des services du Département ou de structures partenaires, les professionnels de l’action sociale qui assurent un accompagnement global coordonné avec le conseiller Pôle emploi. »
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