LES DISPOSITIF D’AMÉNAGEMENT DE FIN DE CARRIÈRE SONT DE RETOUR.
Une diminution de la population active se produit en période de récession. De nombreuses entreprises ajustent leurs effectifs à la réduction actuelle de leur activité de manière conjoncturelle, ou poursuivent une baisse des effectifs structurelle. La situation sanitaire n’est pas l’unique cause de ces choix, la conjoncture internationale pèse lourdement. Hormis la mobilité interne ou externe, sont employés : le non-renouvellement de CDD ou de mission d’intérim, le non remplacement des départs, les licenciements et les préretraites.
Parmi les possibilités d’exécution des plans de restructuration, les cessations anticipées d’activité concernant des salariés âgés sont l’une des solutions qui est revenue à la mode. Elles ont déjà largement été utilisées.
Depuis moins d’un an, de nombreuses grandes entreprises proposent des préretraites. C’est le cas par exemple d’Aéroports de Paris, Airbus, Bosch, Bridgestone, Michelin, Renault, Safran, Sanofi, etc.
Dans certaines sociétés, le nombre de collaborateurs potentiellement visés peut être très significatif comme chez Airbus (de l’ordre de 1 000 postes) ou chez Safran (environ 3 000 postes). Les conditions proposées aux salariés dépendent des entreprises[1].
LES PLANS DE PRÉRETRAITES PAR CES ENTREPRISES NE BÉNÉFICIENT PLUS D’AUCUNE AIDE PUBLIQUE
L’organisation de plan de préretraites par ces entreprises ne bénéficient d’aucune aide publique, comme cela a pu être le cas par le passé.
Les aides d’État au départ en préretraite, via le Fonds national de l’emploi (FNE), ont été abandonnées en 2012. Elles ont accompagné un flux massif de départ. Les préretraites actuelles semblent être beaucoup moins nombreuses.
LES PROPOSITIONS DE PRÉRETRAITE DES EMPLOYEURS SONT APPRÉCIÉS PAR LES SALARIÉS.
Les salariés concernés, inquiets pour leur entreprise en restructuration et l’avenir de leur emploi, accueillent généralement positivement ces formules.
La manœuvre échappe, dans la pratique, aux organisations syndicales[2]. Les services du ministère du Travail constatent cette tendance[3], sans l’accompagner.
L’employeur se sépare de salariés ayant de l’ancienneté et la rémunération qui y est lié. Il perd des compétences et des savoir-faire. L’impact sur les salariés restant en poste est très variable, puisque la logique du choix des départs ne correspond pas forcément à la bonne organisation du travail.
Mais l’embauche des jeunes en profitant des aides publiques exceptionnelles actuelles. C’est le cas dans certaines grandes entreprises, mises en vedette dans leur volonté d’embauche des jeunes, par le ministère.
Le recours aux préretraites semble rester, a priori, marginale, par rapport aux autres outils de restructuration dont disposent les entreprises.
Mais elle ne va évidemment pas dans le sens de l’allongement de la durée des carrières professionnelles, souhaitée par la politique de l’Emploi, avec en arrière-plan de projet de loi de réforme des retraites qui semble devoir rester en suspens.
[1] Par exemple, des entreprises proposent à leurs salariés, en fin de carrière, s’ils sont volontaires de cesser de travailler tout en continuant à les payer jusqu’au moment où les salariés ont suffisamment cotisé pour partir à la retraite à taux plein.
[2] « Nous préférons voir partir des salariés volontaires, qui ont souvent beaucoup donné au cours de leur carrière, avec des conditions plus avantageuses qu’un simple départ en retraite, surtout s’il y a, à la clé, des embauches de jeunes et, notamment, d’apprentis. » Le Délégué syndical central FO chez Airbus Defence and space.
[3] « En période de crise, les préretraites sont des amortisseurs sociaux et évitent des mesures sociales contraintes Mais il faut vraiment que ces décisions soient justifiées par de réelles difficultés. Nos services sont très vigilants sur ce point. » Le ministère du Travail.
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