LE NOMBRE D’EMPLOIS SALARIÉS DANS LE PRIVE A BAISSÉ DE 1,8% EN 2020.
Sur l’ensemble de l’année 2020, l’emploi salarié privé recule de 1,8%, après cinq années de hausses successives, selon les chiffres provisoires de l’Insee[1].
Cela correspond à la disparition de −360 500 emplois[2].
Sur un an, le seul emploi salarié privé « marchand non agricole[3] » aura baissé de 2,2% (soit 371 500). Il s’agit de la plus forte baisse annuelle en fin d’année enregistrée depuis 1970.
Ces chiffres illustrent la gravité sociale de la crise engagée en 2020 qui va mécaniquement s’amplifier en 2021.
LES VARIATIONS DES EFFECTIFS DÉPENDENT DES SECTEURS
Sur l’année 2020, on constate les évolutions suivantes des effectifs salariés par grand secteur[4] :
- La baisse dans l’industrie (hors intérim) atteint –2,0%, soit –61 700 emplois. C’est la plus forte baisse annuelle depuis 2010.
- Dans le tertiaire marchand (hors intérim), l’emploi salarié privé se replie nettement de -2,5% (−289 600 emplois). C’est son premier recul annuel depuis 2009.
- Dans la construction, l’emploi salarié privé (hors intérim) progresse. Il demeure supérieur à son niveau d’avant-crise : +1,4% sur un an (+20 300 emplois).
- Dans le tertiaire non marchand dépasse de 0,6% (soit +13 900) son niveau de fin 2019. Ce chiffre est peu significatif dans la mesure où il mêle des salariés de l’économie sociale et des salariés travaillant pour les fonctions publiques.
- L’emploi intérimaire[5] demeure fin 2020 inférieur de -5,1% à son niveau de fin 2019 soit −40 500 emplois) ; après avoir connu une chute importante suivie d’une remontée. Il est proche de son niveau de la mi-2017.
REMARQUES SUR LA NATURE DES CHIFFRES QUI PRÉCÉDENT.
- Les chiffres de cette estimation correspondent à une moyenne trimestrielle des effectifs. Ils ne décrivent donc pas le nombre d’emploi effectivement occupés à fin décembre par rapport à celui de fin décembre 2019 (second confinement en novembre et décembre).
- Au 3ème et 4ème trimestres 2020, il y a eu un phénomène de rattrapage par rapport au gel des activités du second trimestre (confinement strict).
- Sont comptabilisées dans l’emploi les personnes n’ayant pas travaillé pour certaines raisons, en particulier celles en situation de chômage partiel ou celles en arrêt maladie[6]. Ces chiffres de salariés en emploi comprennent donc des salariés effectivement au chômage partiel à fin 2020, c’est à dire 2,4 millions de personnes, pour 1,1 million d’EQTP (chiffres provisoires Dares pour décembre 2020).
[1] Insee – Informations rapides – No 035 – 05/02/2021 – Estimation flash de l’emploi salarié – quatrième trimestre 2020
[2] Ces chiffres restent provisoires. « L’estimation de l’emploi salarié privé pourra être révisée à l’occasion de la publication détaillée de l’emploi salarié (public et privé) sur le quatrième trimestre 2020, prévue le mardi 9 mars 2021 » – Insee.
Champ : ensemble des salariés du privé ; France hors Mayotte. Sources : Insee et Dares
[3] Le champ dit « marchand non agricole » comprend : industrie, construction et tertiaire marchand. Sur ce champ, l’emploi salarié est mesuré en série longue avec une fréquence conjoncturelle depuis 1970.
[4] Évolution des effectifs salariés sur 2020.
Effectifs salariés fin 2020 | Évolution sur un an | En% | |
Agriculture | 296 100 | – 2 800 | -0,9% |
Industrie | 3 058 300 | – 61 700 | -2,0% |
Construction | 1 446 600 | +20 300 | +1,4% |
Intérim | 747 400 | – 40 500 | -5,1% |
Tertiaire marchand | 11 327 400 | – 289 600 | -2,5% |
Tertiaire non marchand |
2 515 500 |
+13 900 | +0,6% |
Ensemble privé | 19 391 400 | – 360 500 | -1,8% |
[5] Le secteur de l’intérim quelle que soit l’activité de l’entreprise où ils effectuent leur mission (industrie, construction, tertiaire marchand ou non).
[6] Sont comptabilisées dans l’emploi les personnes ayant travaillé au moins une heure rémunérée pendant une période donnée, mais également les personnes en emploi n’ayant pas travaillé pour certaines raisons (en particulier celles en situation de chômage partiel et celles en arrêt maladie).
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