Le développement de l’apprentissage, dont l’apprentissage post bac, passe par l’engagement des branches professionnelles et dépend même davantage des politiques de branches que des politiques régionales[1].
Les branches sont confrontées au problème du financement de l’apprentissage. Certains conseils régionaux ont fait le choix de diminuer le financement des CFA du supérieur, pour accorder une priorité aux formations infra bac. Les branches compensent en partie ce manque par un financement en direct des CFA[2].
Selon leurs métiers, les branches professionnelles ont des stratégies différentes. Certaines branches ne peuvent développer l’apprentissage que dans le supérieur car elles n’ont pratiquement pas de postes infra bac (en dehors de la sécurité, de la maintenance ou de la logistique). Tandis que d‘autres forment encore en apprentissage essentiellement aux niveaux infra-bac et bac.
Limiter l’apprentissage au niveau infra-bac, c’est choisir de ne financer l’apprentissage que dans certains secteurs professionnels et sur certains postes.
DES APPROCHES DIVERSES SELON LES BRANCHES PROFESSIONNELLES
Le recours des branches professionnelles à l’apprentissage est très différent en fonction de l’historique de chaque secteur.
Certaines branches (UIMM[3], LEEM[4], etc.) privilégie le développement de l’apprentissage dans le supérieur. Certaines ont changé dans la dernière décennie le profil type de leurs apprentis comme c’est le cas de l’UIMM. Par exemple, l’UIMM privilégie la collaboration avec les CFA de branche qui lui sont rattaché plutôt que les CFA universitaires ou inter-universitaires. Son réseau de CFAI, hérité de l’histoire du secteur de l’Industrie, est important et bien structurée. Compte tenu du recul progressif des effectifs dans l’industrie, l’Union ne prévoit pas d’augmenter le nombre d’apprentis mais souhaite le maintenir à budget constant, ce qui constitue un effort. Des formations nouvelles, surtout dans le supérieur, voient le jour tandis que d’autres ferment.
D’autres branches professionnelles, dont les structures de formation sont moins importantes se sont tournées, pour une montée en charge de l’apprentissage, vers le ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche comme l’ANIA, l’ANFA, SYNTEC, la CGI, la CFPB, l’UIC …
TOUS LES ACTEURS DE LA FORMATION EN FAVEUR DE L’APPRENTISSAGE
Les CFA interprofessionnels, les CFA universitaires ou inter-universitaires, les CFA de branches professionnelles, etc. peuvent théoriquement se trouver en concurrence sur les territoires mais des procédures existent pour éviter de telles situation[5].
La croissance de l’apprentissage, centrée de fait sur le supérieur, doit :
- s’appuyer sur l’ensemble de ces acteurs, qui correspondent à une réalité professionnelle et de terrain, et
- inclure une évolution de l’offre en formation correspondant aux évolutions rapides des besoins des professions qui implique des créations et des fermetures rapides. Cette souplesse est un plus de la formation en apprentissage.
[1] « L’apprentissage repose sur une modalité pédagogique, l’alternance qui met presque parfaitement en adéquation des formations et des besoins, en complément des modalités pédagogiques plus classiques qui revêtent, malgré leur aspect professionnalisant, un caractère plus généraliste. »
[2] Des branches opèrent au travers de leur OPCA un transfert de la collecte pour les Fonds de la professionnalisation qui sont collectés au titre de la contribution obligatoire des entreprises à la formation continue
[3] UIMM : Union des Industries Métallurgiques et Minières.
[4] LEEM, Les Entreprises du Médicament. Il regroupe les entreprises du secteur de l’industrie pharmaceutique.
[5] Contrats de plans régionaux de développement de la formation professionnelle (CPRDFP).
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